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Etude du Projet d'Intégration Fiscale des Groupes de Sociétés en Zone CEMAC

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par Albert ATANGANA
Université de Douala - DESS Fiscalité Appliquée 2000
  

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CHAPITRE II : LES EFFETS DU REGIME D'INTEGRATION FISCALE

L'intégration fiscale est un régime d'imposition qui déroge aux règles communément admises dans l'imposition des revenus des sociétés. Le principe en droit fiscal est celui de l'indépendance des sociétés et, de la non prise en compte du groupe en tant que sujet de droit fiscal. Toute société, même faisant partie d'un groupe, est donc imposable individuellement sur le résultat qu'elle réalise au cours d'une année fiscale. En revanche, l'intégration fiscale présente l'avantage d'être un système d'imposition globale du groupe qui permet

ü de soumettre à l'IS un résultat d'ensemble obtenu en faisant la somme

algébrique des résultats des sociétés d'un mé-me groupe ;

ü de neutraliser les opérations internes au groupe.

Le premier aspect est important au regard de l'imputation des déficits. Dès lors que l'on peut faire masse des résultats, les bénéfices et les pertes des différentes sociétés du groupe peuvent être immédiatement compensés, on évite ainsi que certains résultats ne soient imposés alors qu'il existe par ailleurs des déficits qui, dans le meilleur de cas, ne pourraient être imputés qu'ultérieurement.

Le second aspect concerne les conséquences des relations intra-groupe, au regard de la détermination des résultats aussi bien que des distributions de dividendes. Pour le calcul des résultats, ces opérations font l'objet d'ajustements destinés à en neutraliser les effets. Les ajustements consistent à corriger le résultat d'ensemble du groupe en réintégrant, pour les opérations considérées les montants déduits au niveau des sociétés et, en déduisant les montants inclus dans leurs résultats.

Les effets du régime d'intégration fiscale prévu par le texte communautaire se rapprochent bien des principes évoqués ci-dessus. Nous étudierons tour à tour les effets de l'intégration fiscale sur l'imposition des résultats du groupe (SECTION 1), sur l'imposition des distributions (SECTION 2) et, les obligations légales attachées à la mise en oeuvre de ce régime (SECTION 3).

SECTION 1.: LES EFFETS DE L'INTEGRATION FISCALE SUR L'IMPOSITION DES RESULTATS DU GROUPE

-

Il convient d'examiner les méthodes de détermination du résultat intégré (Paragraphe 1) avant de nous pencher sur ses modalités d'imposition (Paragraphe 2).

Paragraphe 1 : La détermination du résultat intégré

Suivant l'article 18 alinéa 2 du texte communautaire, chaque filiale détermine
normalement son résultat fiscal selon les règles de droit commun et souscrit sa
déclaration annuelle de résultat (A), le résultat d'ensemble du groupe est déterminé en

groupe (B), ce résultat d'ensemble subit toutefois un certain nombre de correctifs, destinés à éviter les doubles impositions ou les doubles déductions au niveau du groupe, ainsi qu'à neutraliser les opérations internes au groupe (C).

A.: Les résultats des sociétés du groupe

Chaque société du groupe, y compris la société leader, détermine son propre résultat fiscal selon les règles de droit commun et souscrit sa déclaration annuelle de résultat. Les dividendes versés à d'autres sociétés du groupe ne sont pas déductibles. Par contre, ceux versés aux autres associés en raison des actions ou parts représentatives des apports en numéraire peuvent être déduits. Les déficits enregistrés par une société du groupe avant son entrée dans le groupe, ne sont imputables que sur son propre bénéfice. De même les moins-values constatées avant cette date ne peuvent être imputées que sur ses propres plus-values.

Par contre, les déficits ou moins-values subis au cours de la période quinquennale ne sont pas imputables sur les bénéfices ou plus values réalisés ultérieurement, ces déficits ou moins-values ayant déjà été transférés à la société leader lors du calcul du résultat d'ensemble.

Exemple : Le groupe formé par la société CAPUT S.A. et, deux filiales, les sociétés BALA S.A. et KULU SARL dont la société CAPUT S.A. détient plus de 95 % des droits de vote et des droits aux dividendes a opté pour le régime d'intégration fiscale.

Les soldes des comptes de résultats de ces trois sociétés au 30/06/2000 ont permis de dégager les grandeurs caractéristiques ci-après :

BALA S.A

 
 

Produits

300

000

Charges

200

500

Résultat comptable

99

500

Corrections fiscales

 
 

Réintégrations :

+ 200 000 (dividendes versés à CAPUT)

Déductions

- 100

000

Résultat fiscal

199

500

Imputation déficit reporté :

- 75

000

Résultat net fiscal

124

500

KULU SARL

 
 

Produits

400

000

Charges

500

000

Résultat comptable

- 100

000

Corrections fiscales

 
 

Réintégrations :

+ 100 000 (dividendes versés à CAPUT)

Déductions

- 200

000

Résultat net fiscallani :

- 200

000

CAPUT S.A.

Produits : 1 000 000

Charges : 700 000

Résultat comptable 300 000

Corrections fiscales

Réintégrations + 150 000 (charges désinvesties)

Déductions - 160 000

Imputation ARD 100 000

gallkat net fiscal

190 000

B.: Le résultat d'ensemble du groupe

La société mère détermine le résultat d'ensemble du groupe en faisant ressortir la somme algébrique des résultats fiscaux de chacune des sociétés du groupe, y compris la société leader, sans les multiplier par le taux de participation. Cette opération constitue la raison d'être même de la fiscalité des groupes. La faculté est donnée aux entreprises de compenser sans limite les bénéfices réalisés par les sociétés bénéficiaires et, les pertes enregistrées par d'autres sociétés.

Exemple : Les résultats fiscaux des trois sociétés du groupe CAPUT s'établissent ainsi pour l'exercice 2000 :

 

Société CAPUT S.A.

:

bénéfice

190

000

 

Société BALA S.A.

:

bénéfice

124

500

 

Société KULU SARL

:

déficit

- 200

000

Somme algébrique des résultats fiscaux des sociétés groupe CAPUT

(190 000 + 124 500 - 200 000) = 114

C.: Les retraitements fiscaux du résultat d'ensemble

Les retraitements fiscaux du résultat d'ensemble du groupe consistent à procéder à des corrections positives et négatives. Aussi, certaines opérations font l'objet de réintégrations (1), tandis que d'autres sont déduites (2).

1. : Les réintégrations

Les réintégrations à opérer par la société leader sur le résultat d'ensemble concernent les jetons de présence et tantièmes distribués par les sociétés du groupe (a), les provisions pour dépréciation des créances détenues sur d'autres sociétés du groupe (b) et, l'acquisition des participations au sein du groupe (c).

a) : Jetons de présence et tantièmes distribués par les sociétés du groupe

Le montant des jetons de présence et tantièmes versés par les sociétés filiales du groupe doit être rapporté au résultat d'ensemble. Suivant la doctrine administrative française, cette réintégration s'applique également à la fraction des jetons de présence et tantièmes non déductibles en vertu des dispositions CGI(1).

(I) Mémento Pratique FRANCIS LEFREBVRE- FISCAL, édition 2000 n° 3596

b)

: Provisions pour dépréciation des créances intra-groupe

Le résultat d'ensemble est majoré des provisions pratiquées par chaque société à raison des créances qu'elle détient sur d'autres sociétés du groupe ou des risques qu'elle encourt de leur fait. Cette réintégration porte sur les dotations constituées par la société après son entrée dans le groupe et déduites de son résultat imposable.

A l'inverse, les reprises ultérieures de ces dotations sont déductibles du résultat d'ensemble, à condition que les sociétés créancières et débitrices soient toujours membres du groupe au moment des reprises - ou qu'elles soient membres d'un groupe créé ou élargi à la suite de l'absorption, de la scission ou de la prise de contrôle à 95%

c) : Acquisition des participations au sein du groupe

Suivant les dispositions de l'article 18 alinéa 3, lorsqu'une société intégrée achète les titres d'une société qui devient membre du groupe, aux personnes qui la contrôlent directement ou indirectement, les charges financières déduites par les sociétés membres du groupe sont rapportées au résultat d'ensemble pour une fraction égale au rapport du prix de ces titres à la somme du montant moyen des dettes de chaque exercice, des entreprises membres du groupe :

Prix d'acquisition des titres

montant moyen des dettes du groupe au cours de l'exercice

Le prix d'acquisition à retenir est réduit du montant des fonds apportés à la société cessionnaire lors d'une augmentation du capital réalisée simultanément à l'acquisition des titres.

La réintégration s'applique pendant l'exercice d'acquisition des titres et les exercices suivants.

Toutefois, ces dispositions ne s'appliquent pas :

ü si la cession est opérée entre sociétés membres du groupe ;

ü au titre des exercices au cours desquels la société rachetée n'est plus membre du groupe ;

ü aux cessions de titres acquis immédiatement auparavant par le cédant auprès des tiers et en vue de leur revente.

(1) Mémento FRANCIS LEFEBVRE op. cit. n° 3583

2.: Les déductions

Le champ des déductions à effectuer s'applique à la quote-part des frais et charges sur les dividendes perçus par une société du groupe en provenance d'autres sociétés du groupe (a), aux abandons de créances et subventions indirectes entre sociétés du groupe (b) et, aux résultats des cessions entre sociétés du groupe (c).

a) : Quote-part de frais et charges sur dividendes perçus par une société du groupe

Par principe, en application du régime fiscal des sociétés mères et filiales, l'article 12 du CGI atténue l'IS frappant les dividendes provenant des filiales sous certaines conditions('). Lorsque ces conditions sont remplies, les produits nets des titres, c'est à dire Tes dividendes après refüe
·-à- là source de ta TPRCle, -surit- retranchés du bénéfice net total de la société mère, sous déduction d'une quote-part de 10 % des dits produits pour frais et charges. Cette quote-part représente les frais de gestion nécessités par la gestion de la participation.

Le régime d'intégration fiscale permet de déduire, au niveau du résultat d'ensemble, la fraction de frais et charges déclarés par les sociétés intégrées en raison de leur participation dans d'autres sociétés du groupe.

b) : Abandons de créances et subventions intra-groupe

Les abandons de créance ou les subventions directes ou indirectes, consentis entre des sociétés du même groupe sont à retrancher du résultat d'ensemble. Dans le régime français d'intégration fiscale, cette correction extra comptable se traduit :

ü par la réintégration des sommes comprises dans les charges déductibles de la société qui a consenti l'abandon ou la subvention ;

ü par la déduction des sommes incluses dans les profits de la société qui a bénéficié des avances.

On entend notamment par subvention indirecte :

ü les réductions ou dispenses d'intérêts pour les prêts consentis, ainsi que des majorations d'intérêts pour les prêts et les avances reçus ;

ü les livraisons de biens ou prestations de services sans contrepartie ou pour un prix inférieur à leur prix de revient ou à leur valeur réelle s'il s'agit d'éléments de l'actif immobilisé, ainsi que les achats à prix majorés etc.

(1) Cf. article 12 du CGI
-»1«iittte

c) : Résultats des cessions intra-groupe

Les plus-values de cession d'immobilisations ou de titres entre société du groupe sont exclus du résultat net. La plus-value de cession est déduite du résultat d'ensemble, s'il s'agit d'une moins-value, elle est réintégrée dans le résultat d'ensemble de l'exercice de cession.

En France, la neutralisation concerne toutes les cessions (y compris les échanges, partages et apports), portant sur les immobilisations ou les titres de portefeuille exclus du régime des plus-values à long terme.

En sont exclus les apports réalisés dans le régime fiscal des fusions et les cessions de

biens « somptuaires », tels que les voitures de tourisme, visés à l'article 394 du CGI(1).

Exemple : Au cours de l'exercice 2000, les écritures ci-après ont été comptabilisées dans les comptes des sociétés du groupe CAPUT :

BALA S.A.

 

Provision pour créance douteuse sur KULU SARL

:

140

000

 

Jetons de présence versés à CAPUT S.A.

:

30

000

 

subvention reçue de CAPUT S.A.

:

100

000

 

Plus-value de cession d'immobilisations corporelles

 
 
 
 

à KULU SARL

:

27

000

KULU SARL

 
 
 
 

Abandon de créance sur BALA S.A.

:

300

000

 

Prestations de services à BALA S.A.

:

54

000

 

Il est précisé que le prix normal pratiqué pour des prestations

 
 
 
 

de services similaires est de

:

104

000

 

Montant de la subvention indirecte

:

50

000

 

Provision pour créance douteuse sur CAPUT S.A.

:

113

000

CAPUT S.A.

 
 
 
 

Subvention accordée à BALA S.A.

 

200

000

 

Jetons de présence reçus de KULU SARL

:

150

000

 

Quote-part de frais et charges sur dividendes perçus des filiales

:

32

000

 

Moins-values de cessions d'immobilisations corporelles à BALA S.A.:

7

000

 

(1) Mémento Pratique FRANCIS LEFREBVRE FISCAL, édition 2000 n° 3589

On sait par ailleurs que :

 

Le résultat du groupe avant retraitements fiscaux s'établit à

:

114 500

 

Le montant des charges financières liées à l'acquisition de

 
 
 

BALA S.A. par CAPUT S.A. est de

:

49 000

 

Réintégrations BALA S.A.

ü Jetons de présence versés à CAPUT S.A.

:

30 000

ü Provision pour créance douteuse sur KULU SARL

:

340 000

ü Jetons de présence reçus de KULU SARL

:

150 000

KULU SARL

 
 

ü Provision pour créance douteuse sur CAPUT S.A.

:

113 000

CAPUT S.A.

 
 

ü Jetons de présence reçus de KULU SARL

:

150 000

ü Moins-values de cessions d'immobilisations corporelles à

 
 

BALA S.A.

 

7 000

ü Charges financières liées à l'achat de BALA S.A.

 

49 000

Montant total des sommes à réintégrer

 

639 000

Déductions

 
 

BALA S.A.

 
 

ü Plus-value de cession d'immobilisations corporelles à

 
 

KULU SARL

:

27 000

KULU SARL

 
 

ü Abandon de créance sur BALA S.A.

:

300 000

ü Subvention indirecte à BALA S.A.

:

50 000

CAPUT S.A.

 
 

ü Subvention accordée à BALA S.A.

:

230 000

ü Quote-part de frais et charges sur dividendes perçus des filiales

:

32 000

Montant total des sommes à déduire

:

609 000

 

Résultat fiscal du groupe CAPUT

( Résultat d'ensemble du groupe + réintégrations - déductions )

= 114 500 + 639 000 - 609 000 = 144 500 1

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"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway