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Développement local participatif dans un contexte de décentralisation : bilan de l'expérience SNV-Bénin dans le cadre de l'appui au renforcement de capacité des communes de Cobly et de Boukoumbé dans l'Atacora-Ouest

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par Marcel Coffi H. Djihoun
Institut Universitaire du Bénin - DESS/Développement et gestion de projet 2007
  

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TROISIEME PARTIE

SNV, ACCOMPAGNATEUR DE DEVELOPPEMENT LOCAL A
COBLY ET A BOUKOUMBE

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Chapitre V - Bilan de l'expérience SNV-Bénin, Acquis et impacts

Ce chapitre présente l'approche de développement local de l'organisation SNV en matière de renforcement de capacités des acteurs locaux notamment l'administration locale. Il rend compte des actions menées par la SNV-Bénin dans les communes de Cobly et de Boukoumbé depuis plus d'une quinzaine d'années et met en relief les principaux acquis et leurs impacts sur le développement socio-économique des deux localités.

5.1- SNV : Accompagnateur du développement local au Bénin

L'Organisation Néerlandaise de Développement (SNV) est une ONG de droit néerlandais qui intervient dans 33 pays à travers l'Afrique, l'Amérique latine, l'Asie et l'Europe Centrale. La SNV s'engage à promouvoir une société où chacun peut avoir sa liberté de se développer par lui-même. La SNV y contribue en renforçant les capacités des acteurs locaux. Il s'agit plus spécifiquement de fournir des conseils et de l'expertise en termes de facilitation pour le développement des capacités des partenaires locaux dans le cadre de la bonne gouvernance et la lutte contre la pauvreté. La SNV/Bénin s'est également définie comme objectif de contribuer à la mise en oeuvre efficace des orientations nationales à travers le renforcement du cadre institutionnel existant pour une gestion transparente du développement local. Ses principales valeurs sont l'équité de genre, la durabilité écologique et l'interculturalité.

Depuis 37 ans, elle intervient au Bénin où elle mène en relation avec les autorités locales et les organisations intermédiaires, des activités de développement pour améliorer les conditions sociales des communautés à la base. L'évolution des interventions de la SNV au Bénin se présente comme suit :

· De 1970 à 1986, appui aux activités du gouvernement dans le domaine du développement rural ;

· De 1987 à 1991, changement et orientation des activités vers un
développement intégré à la base ;

· De 1992 à 1995 : les activités en régie propre sont orientées vers un
renforcement des capacités des contre-pouvoirs des populations à la base ;

70


· De 1996 à 2000, les interventions de la SNV-Bénin visent la consolidation de la politique de développement durable ;

· De 2000 à 2002, les actions de l'organisation sont axées sur l'accroissement des capacités de maîtrise d'ouvrage des administrations locales en matière d'infrastructures sociocommunautaires et économiques ;

· Depuis 2007, la SNV-Bénin a retenu le développement institutionnel et le renforcement organisationnel comme sa compétence clé et joue le rôle de conseiller et de facilitateur du processus du développement communal.

Sa présence à Cobly et à Boukoumbé remonte au milieu des années 1980. 5.1.1- Stratégie d'intervention de la SNV

La SNV contribue à l'atteinte de cette mission à travers une stratégie fondée sur deux grands axes:

1) l'appui aux collectivités locales, qui sont les acteurs clés de l'orientation du développement local et les institutions légalement reconnues à partir desquelles les services publics locaux sont organisés au bénéfice des populations. Cet appui tend à rendre ces acteurs plus responsables et plus portés sur la reddition de comptes vis- à-vis des citoyens ;

2) l'appui aux organisations de la société civile, qui sont sensées jouer un double rôle. Elles sont des partenaires dans le processus de développement local dans l'organisation et la gestion de services locaux de base, en offrant des prestations de services ou en participant aux dynamiques locales au sein desquelles elles représentent des intérêts et des besoins des citoyens.

Elles contribuent aussi à la sensibilisation et à l'information des citoyens, notamment des groupes marginalisés. En tant que consommatrices de services, elles sont un contre pouvoir face aux autorités publiques locales, en réclamant plus de transparence et de comptes rendus, et en défendant, en particulier, les intérêts sociaux de groupes vulnérables tels que les femmes, les enfants et les minorités.

71

La stratégie de la SNV en matière de développement local dans le domaine de la gouvernance locale, en tenant compte de ce contexte, consiste à orienter son action dans le sens de la réduction de la pauvreté. A cet effet, la SNV apporte son appui aux organisations de niveau intermédiaire pour créer une gouvernance locale qui favorise :

- un meilleur accès aux connaissances et aux informations (transparence) ;

- une participation des acteurs (y compris les femmes) dans la formulation des politiques et des prises de décisions locales ;

- une concertation accrue des acteurs dans la mise en oeuvre des politiques locales ;

- l'amélioration de la sécurité des personnes et des biens ;

- l'amélioration de l'accès et de la qualité des services publics locaux ;

- l'instauration d'une justice sociale ;

- l'équité genre.

Plus précisément, la SNV renforce les capacités des collectivités locales, des organisations de la société civile et des services d'Etat dans le cadre de la « bonne gouvernance » qui est un des piliers principaux dans les stratégies nationales pour la réduction de la pauvreté et l'amélioration des services publics.

72

5.1.2- Démarche méthodologique de renforcement de capacités

Les méthodes employées pour aboutir au renforcement de capacités peuvent être résumées comme suit :

1. Le client au centre : la SNV écoute d'abord et s'efforce de comprendre les besoins du client avant d'élaborer un plan de travail sur cette base.

2. Le client est responsable, les conseillers de la SNV ne font pas le travail à la place des clients : ils guident ou encadrent dans un processus où le client est responsable de l'organisation, de la mise en oeuvre, du rapportage, des plaidoyers et des réseaux.

3. Organisation des formations de renforcement de capacité : l'approche SNV encourage le client à se former sur le tas, dans son travail ».

4. Souscrire à la formation par réseau : Les ONG ou les autorités locales peuvent se former et renforcer leurs capacités mutuellement. Il s'agit là d'une méthode durable et économique qui se développe sur la base de réseaux et d'expériences existants.

5. Participation et action conjointe : Participation horizontale (des communautés villageoises aux structures nationales et régionales) et verticale (mobilisant tous les acteurs concernés, incluant les autorités locales, la société civile, le secteur privé, les services déconcentrés, les projets) dans la formulation de programmes de développement et la fourniture de services aux communautés.

6. Complémentarité : s'abstenir de perturber le marché des `'renforceurs» de capacité locaux. La SNV ne propose pas de services gratuits là où les `'renforceurs» de capacité locaux peuvent faire le travail. Dans ces cas son rôle est de contribuer à l'institutionnalisation de systèmes qui permettent aux clients de faire appel à l'appui des `'renforceurs» de capacité locaux.

7. Se concentrer sur la mobilisation d'appui et la gestion des ressources financières locales : le développement ne peut être durable que si l'assurance des services de base est financée par des ressources internes.

8. Respect des valeurs : La SNV intègre dans ses services la justice sociale, l'équité en matière de genre, et la conscience de l'environnement.

9. Gestion des connaissances : la SNV encourage l'échange et le développement des connaissances relatives à ses produits et services entre les pays, l'échange de conseillers entre pays ; la participation aux réseaux externes régionaux de `'renforceurs» de capacité.

Source : extrait du document de stratégie SNV 2007-2015

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5.1.3- Dispositif opérationnel au Bénin

Pour opérationnaliser cette stratégie et atteindre ses objectifs, la SNV-Bénin, en dehors de sa direction nationale à Cotonou, a mis en place six bureaux `'SNVConseil» à Porto-Novo, Dogbo, Kandi, Natitingou et Parakou. Chacun de ses bureaux dispose d'une équipe de Conseillers ayant des compétences affirmées pour offrir des services dans les domaines stratégiques de son intervention aux clients potentiels dans tous les départements du pays:

5.1.4- Partenaires de la SNV au Bénin

Jusqu'en 2006, la SNV-Bénin travaille avec une trentaine de communes, des ONG et associations locales. Au niveau macro elle collabore avec la Maison des Collectivités Locales (MCL), l'Association Nationale des Communes du Bénin (ANCB), la Fédération des Unions des Producteurs de Coton, et supporte l'initiative des organisations de la société civile comme Social Watch.

Ses principaux clients sont les organisations oeuvrant dans la lutte contre la pauvreté et intervenant dans le domaine de la décentralisation. Elle travaille au niveau local (intermédiaire) et national avec des programmes d'appui des bailleurs de fonds dans le cadre des partenariats établis tels que Plan-Bénin, Louvain & Développement, PNUD, Ambassade Royale des Pays-Bas etc. Au lendemain de la décentralisation, la SNV-Bénin a accompagné une trentaine de communes dans douze départements pour l'élaboration de leur plan de développement.

5.2- SNV-Bénin : Bilan de 15 années d'intervention à Cobly et à Boukombé

5.2.1- Présentation des différents projets mis en oeuvre par la SNV

Durant sa présence à Cobly et à Boukoumbé, la SNV-Bénin a mis en oeuvre plusieurs programmes d'infrastructures et de renforcement de capacité dont les plus importants sont les suivants :

PDR/PAEPA (1994-1999) : Projet de Désenclavement Rural / Projet d'Assainissement Rural en Eau potable et Assainissement. Il a pour objectif principal de doter les Sous-préfectures de Cobly et de Boukoumbé d'infrastructures hydrauliques et d'assurer leur désenclavement par l'ouverture et l'aménagement des pistes rurales et l'installation d'ouvrages d'art.

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PADES (19991-1999) : Projet d'Appui au Développement dans les sous-préfectures de Cobly et de Boukombé. Il s'agit d'un projet intégré, exécuté à travers l'appui direct de la SNV. Il prend en compte plusieurs domaines, AGR, développement institutionnel, renforcement organisationnel, genre, infrastructures et assainissement

PADIC (1999-2002) : le programme d'appui au développement institutionnel des communes, vise l'accroissement des capacités de maîtrise d'ouvrage des administrations locales des deux communes en matière d'infrastructures sociocommunautaires et économiques. Ces capacités incluaient en plus du savoir- faire administratif, financier, social et technique, la maîtrise des informations et les attitudes et comportements nécessaires à la conduites d'un processus de décision dans la transparence à partir des initiatives jusqu'à la gestion des infrastructures réalisées. Une attention explicite est accordée aux aspects genre et environnementaux.

Projet HAADI : Depuis 2000, les communes de Boukoumbé et de Cobly ont élaboré et mis en oeuvre avec l'appui de la SNV-Bénin et de l'ONG Protos - Belgique, un document de formulation sur le volet hydraulique et assainissement dénommé Action-HAADI (Hydraulique et Assainissement comme Appui au Développement Intégré) dont le co-financement est assuré par la Coopération Belge et la SNV. L'Action-HAADI vient en appui au processus de développement autogéré par des interventions sectorielles en matière d'approvisionnement en eau et d'assainissement. Par son approche, le projet permet aux communautés bénéficiaires et aux communes concernées d'acquérir certaines compétences en matière de la gestion de cycle de projet et en matière de planification et de gestion du développement local en général. De façon spécifique, il vise :

· l'amélioration de l'accès à l'eau potable de façon durable.

· l'amélioration des comportements des populations en matière d'hygiène et d'assainissement.

· le renforcement des capacités des populations et des autorités locales en matière de maîtrise d'ouvrage.

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Au total, la stratégie d'intervention de la SNV-Bénin a évolué de 1990 à 2002, passant de l'assistance technique dans les ministères à la pratique de conseil en passant par l'approche projet qui consiste à travailler directement à la mise en oeuvre des projets avec les communautés à la base. Dès 2003, sa stratégie opérationnelle met l'accent sur le développement institutionnel et le renforcement organisationnel comme compétences clés nécessaires à la promotion du développement local par la participation, l'apprentissage mutuel, l'appropriation.

5.2.2- Résultats des actions menées à Cobly et à Boukoumbé

Les actions les plus remarquables de l'intervention de la SNV sont relatives à la réalisation d'infrastructures de base, au développement de l'économie locale et au renforcement du rôle des acteurs locaux en matière de maîtrise d'ouvrage communal et du genre.

5.2.2.1 - Infrastructures sociocommunautaires

Vu le nombre important des ouvrages réalisés, la plupart des personnes interrogées reconnaissent le rôle pionnier joué par la SNV-Bénin dans la mise en place des équipements et infrastructures de base. Il s'agit de :

- 17 modules de trois classes construits et équipés ayant amélioré les conditions de scolarisation dans les deux communes. l'importance généralement reconnue de l'éducation dans la réduction de la pauvreté et le développement durable, la priorité qui lui est accordé dans les choix stratégiques du Bénin font de l'éducation, un secteur dans lequel la SNV trouve intéressant de travailler parce qu'elle est le fondement du progrès dans tous pays.

- 111 ouvrages hydrauliques (puits et forages) qui ont facilité l'accès à l`eau potable pour 35% de la population de Cobly et 19% de Boukoumbé1. Ces résultats, bien qu'insuffisants au regard des besoins énormes en la matière, ont entraîné une nette diminution des maladies hydriques, un relèvement du taux de couverture en AEP et un gain de temps pour les femmes dans la corvée de l'eau ;

1 Ces taux sont calculés sur la base de la norme établies par le ministère de l'eau : 1 point d'eau pour 250 habitants.

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- 131 latrines publiques et 100 latrines familiales réalisées, qui ont amélioré les conditions d'hygiènes et d'assainissement dans les marchés, les écoles et surtout dans les ménages ;

- 151 km de pistes rurales aménagées et une soixantaine d'ouvrages d'art construits, qui ont désenclavé les deux communes, et amélioré la circulation inter arrondissement. « Le désenclavement de Cobly et de Boukoumbé, c'est d'abord l'oeuvre de la SNV, les principales pistes praticables aujourd'hui ont été ouvertes et aménagées grâce à l'intervention de la SNV ;; » (Daniel NAMIMA, ancien animateur SNV, 2007)

- La construction du bâtiment, abritant le Centre de Lecture et d'Animation Culturel `'CLAC» qui tient lieu de bibliothèque communale de Cobly, a été entièrement financée à hauteur de 18 millions FCFA par la SNV.

Le coût des ses réalisations d'infrastructures est estimé à plus de deux milliards de FCA (voir tableau n°13 ci-après).

77

Tableau n°13 : Synthèse des réalisations des infrastructures de base à Cobly et à Boukoumbé par la SNV

Communes

Types d'infrastructures réalisées

 

Puits et
forages

Aménagement
de pistes

Ouvrages d'art

Latrines
publiques

Latrines
familiales

 

Coût

Nbre

Coût

km

Coût

Nbre

Coût

nbre

coût

nbre

coût

Cobly

10

180 000 000

66

396 000 000

81

567 000 000

16

24 000 000

27

32 400 000

50

3 500 000

Boukoumbé

7

126 000 000

45

270 000 000

70

490 000 000

44

66 000 000

4

4 800 000

50

3 500 000

Total

17

306 000 000

111

666 000 000

151

1 057 000 000

60

90 000 000

31

37 200 000

100

7 000 000

 

Montant total des investissements en infrastructures communautaires 2 163 200 000

78

Sources : résultats d'enquête 2007

5.2.2.2- Renforcement de l'économie locale

Les actions de la SNV dans ce domaine se traduisent par la mise en place d'infrastructures de production et l'amélioration des ressources locales. A cet effet :

La construction de 12 magasins pour les GV dont 11 à Cobly, pour un montant de 140 millions FCFA, destinés à la production, le stockage et la commercialisation des produits agricoles avec la facilitation de l'accès aux intrants agricoles et aux petits crédits. Ceci pour permettre également aux producteurs de faire face à la période de soudure et éviter le bradage de leurs récoltes. Ces installations mises à la disposition des OP, par la SNV servent, aujourd'hui de point d'appui pour la mise en oeuvre du projet `'Lutte Intégrée pour la Sécurité Alimentaire» (LISA) de Louvain et Développement et du projet de promotion des filières agricoles (PAMRAD) de la Coopération Technique Belge (CTB) ;

La construction du magasin de l'UCPC de Cobly (15 millions FCFA) en vue de renforcer les capacités de la structure faîtière des producteurs pour l'approvisionnement et la gestion d'intrants agricoles ;

L'aménagement d'un mi-barrage à Boukoumbé (17 millions), servant de point d'abreuvement pour bétail et offrant la possibilité de maraîchage aux femmes des villages bénéficiaires ;

Accompagnement des producteurs et productrices par une série de formations sur la maîtrise des techniques culturales pour l'amélioration des rendements agricoles. Près de 30 à 40 GV/GF, respectivement à Boukoumbé et à Cobly, ont bénéficié, quatre années durant, de l'appui de la SNV dans ce domaine.

La construction du siège de la CLCAM de Cobly (50% de financement soit 15 millions FCFA) a favorisé l'épargne et le crédit des producteurs et productrices regroupés au sein des GV et GF de la commune ;

En matière de renforcement des ressources fiscales, l'appui de la SNV a permis à
Cobly de disposer d'un grand marché, construit, assaini et équipé, pour un montant

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de 123 millions FCFA en 1994. Le potentiel fiscal de ce marché est estimé au moins à 160 mille FCFA par jour de marché (tous les 7 jours). La gestion de ce marché et celle de l'auberge léguée à la Commune par la SNV en 2002, représentent une source importante d'amélioration des recettes fiscales.

5.2.2.3- Développement institutionnel

Jusqu'en 2002, les sous-préfectures de Cobly et de Boukoumbé2 ont été associées à la formulation des programmes PDR, PADES, PADIC et HAADI. Lesquels programmes ont été mis en oeuvre avec la participation active des autorités locales à travers la mise en place de comités de maîtrise d'ouvrage dont le rôle est d'opérer les choix, de conduire le processus de décision et de suivre l'exécution des travaux. Au niveau village, ce sont les comités de projet qui ont été institués pour la mobilisation des populations autour des actions à mener et le suivi de l'exécution des projets. La réalisation de ces projets a été accompagnée du renforcement des capacités des principaux acteurs locaux. Ce qui a forgé des compétences locales qui seront utilisées plus tard lors de l'élaboration des PDC en 2003 et de plusieurs autres outils de planification du développement communal (PAI, Budget, etc.). C'est le cas par exemple des ONG APDD de Cobly, et GrADED de Boukoumbé qui doivent leur existence à l'assistance technique, financière et matérielle de la SNV. Aujourd'hui la SNV, en partenariat avec PROTOS et Louvain Développement, appuie une demi- douzaine d'ONG locales par un plan de renforcement de capacité établi sur un ou deux ans. Le but est de faire d'elles des structures pérennes en appui aux élus locaux dans l'accomplissement de leur mission de développement (annexe n°10 : exemplaire d'un plan de renforcement).

Un des points forts de l'appui institutionnel est la cession à titre gracieux, aux communes, des locaux ayant abrité les sièges des projets de la SNV pendant 15 ans dans ces deux communes. A Cobly, par exemple, il s'agit d'un ensemble de six bâtiments à usage de bureau, de résidence et d'auberge d'une valeur estimée à 130 millions FCA, répartis sur plusieurs domaines d'une superficie totale de 18,194ha. C'est dans ces bâtiments que les bureaux de la mairie sont installés depuis 2003, donnant ainsi un nouveau visage à la commune. (Convention de cession de

2 Ancienne appellation des communes avant la décentralisation

80

domaines en annexe n°11). « Nous pouvons nous estimer heureux d'être la mairie la mieux lotie de l'Atacora (... ) Nous ne saurions apprécier cet appui inestimable de la SNV... » (Maire de Cobly, 2007). Tandis qu'à Boukoumbé, c'est le siège du projet et une résidence (30 millions) qui sont cédés et qui sont aujourd'hui exploités par un nouveau projet et la CLCAM.

L'appui institutionnel se traduit également par le renforcement des élus, des agents des mairies et des membres des organisations locales suivant des plans de renforcement établis annuellement sur les thématiques relevant de la maîtrise d'ouvrage communal, dans le but d'améliorer leurs connaissances et de développer leur capacité à mieux s'impliquer.

5.2.2.4- Renforcement de la position des femmes

Un des axes stratégiques de l'intervention de la SNV à Cobly et à Boukoumbé est le genre. Il s'agit d'accompagner le développement local avec une attention particulière sur la position des femmes dans le processus. Ainsi plus d'une quarantaine de GF à Cobly et une trentaine à Boukoumbé ont bénéficié pendant plusieurs années de l'appui organisationnel, technique, financier et matériel de la SNV. Cet appui se traduit par la mise en place d'un système de crédits - épargne autogérée (CECA) par les femmes elles-mêmes. On dénombre encore quatre restées fonctionnelles dont trois à Cobly sur lesquelles s'appuie aujourd'hui, le projet LISA dans le cadre de la promotion agricole et des AGR.

Le renforcement des capacités des femmes a eu pour effet leur intégration dans les structures de prise de décision au niveau des divers comités villageois, communaux (CA de la CLCAM). En effet, la proportion des femmes dans ces structures a augmenté et varie entre 5% et 60% selon les cas. Elle sont plus présentes et pragmatiques au niveau des villages et arrondissements. Cette dynamique a abouti en 2000 à une fédération communale des GF dans chacune des communes. Il s'agit de DIWERE à Cobly et de TIKONNA à Boukoumbé. Ces deux fédérations ont bénéficié de l'appui de la SNV pour la construction de leur siège appelé `'Centre d'Echange des Femmes» (CEF). Deux de ces centres construits à Boukoumbé (30 millions FCFA), comprennent chacun une salle de réunion, des chambres de passage, une paillote qui sert de lieu de rassemblement et de formation sur la

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gestion de l'épargne et crédits, l'alphabétisation et la sensibilisation sur la scolarisation des enfants.

En 2002, l'année de désengagement de l'appui direct aux organisations locales, et dans le souci de garantir leur pérennité, la SNV tout en léguant les dits centres, a mis à leur disposition un fonds de roulement pour la poursuite de leurs activités de crédits et a facilité leur mise en relation avec la CLCAM. Chacune des deux associations est désormais autonome et devrait s'autogérer. Contrairement à DEWERE de Cobly, TIKONNA est reconnue par les principaux acteurs de Boukoumbé comme une association féminine dynamique dans la mobilisation sociale. Elle a pu multiplier son fonds de roulement par trois, passant de 1,5 millions en 2002 à 5 millions en 2007. Cette association qui regroupe plus de 300 femmes de Boukoumbé, dispose d'un plan stratégique et d'une capacité de négociation qui lui a permis de nouer depuis quatre ans un solide partenariat avec l'ONG néerlandaise AGRITERA.

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci