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Crises financières : Cas de la crise des subprimes 2007

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par Tayeb BENDJEDI et Mohammed GHILES
Université de Toulouse 1 - Master 1 Finance 2009
  

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Chapitre 4 : Le contexte macro-économique instable a, lui aussi, contribué au déclenchement de la crise des subprimes

Dans ce chapitre nous montrons les autres facteurs, en particulier macro-économiques qui sont à l'origine de la crise des subprimes et qui ont mènent à l'instabilité que connait aujourd'hui le système financier mondial. En effet, la crise financière que nous connaissons actuellement est due aussi en grande partie à une situation macroéconomique de plus en plus fragile et instable. Une fragilité aggravée par la forte libéralisation financière, la déréglementation et le décloisement des activités bancaires, ainsi que par la concentration des banques centrales sur le seul objectif de lutter contre l'inflation, au détriment de la supervision du crédit et des prix des actifs. Cette situation a été qualifiée dans les années soixante-dix par Hyman Minsky 39 de paradoxe de la tranquillité, qui se double par le paradoxe de la crédibilité (Borio et Shim, 2007) : en effet, la lutte contre l'inflation, qui s'est soldé par des résultats très favorables, était au coeur des objectifs des politiques monétaires, ce qui leur a renforcé leur crédibilité.

Boyer (1988) note que le modèle de base, pour comprendre les enchainements (linkages) 40 de la crise est celui de la théorie du surendettement inspiré des travaux d'Irving Fisher en 1933. Cette théorie stipule que le choc de productivité a une incidence positive sur la croissance; cette dernière nourrit les anticipations de profits et se traduit par une augmentation des investissements et donc du crédit.

Section 1 : La stabilité monétaire vs. L'instabilité financière

Le développement rapide de marchés financiers et la montée de l'instabilité financière ne peuvent laisser indifférents les banquiers centraux, ne serait-ce qu'en raison de leurs effets sur l'efficacité et les mécanismes de transmission de la politique monétaire. La configuration originale engendrée par la globalisation financière appelle ainsi un renouvellement des objectifs et des instruments de la politique monétaire (Boyer et al. 2004). Après des années d'inflation élevée, le monde industrialisé et les pays en développement sont entrés au cours des années 90 dans une période de stabilité des prix. Les banques centrales ont contribué à cette tendance favorable en choisissant de plus en plus d'annoncer

39 Cf. Chapitre 1

40 Voire figure 11

59

l'orientation à venir de variables nominales clés afin d'influer sur les anticipations inflationnistes. Ces objectifs intermédiaires (ou règles) annoncés aident à renforcer la crédibilité de la politique en empêchant les chocs endogènes ou exogènes d'entraîner une hausse permanente de l'inflation et concrétiser la volonté de stabilité des prix à long terme. Ils jouent en fait le rôle de points d'ancrage nominaux, tenant les banques centrales à l'application de politiques cohérentes tout en donnant un repère qui permet au public d'en suivre la mise en oeuvre. Dans les années soixante, le banquier central keynésien avait pour objectif de réaliser le meilleur arbitrage entre inflation et plein emploi, favorisant souvent le second au détriment du premier. Les années quatre-vingt ont vu apparaître les banquiers centraux conservateurs, presque exclusivement dédiés à l'objectif de lutte contre l'inflation et de préservation de la stabilité monétaire. Ce qui impliquerait, en particulier, que les banques centrales ne restent pas inactives face à l'évolution des prix d'actifs.

Or, l'histoire économique des dix dernières années a amplement démontré que la stabilisation des prix des biens et services n'a pas permis de réduire l'occurrence des crises bancaires et des crises des marchés financiers. On peut même considérer que la victoire remportée sur l'inflation des prix des biens et services, qui a amené une forte baisse des taux d'intérêt, a contribué indirectement à l'emballement des cours boursiers, du crédit bancaire et souvent des prix de l'immobilier, tant résidentiel que commercial aggravant ainsi l'instabilité financière.

Le contexte macroéconomique de la crise actuelle est qualifié de grande modération: l'inflation globale a baissé et s'est stabilisée ainsi que la croissance du PIB réel mondiale. En effet, cette modération est plus apparente du coté de l'inflation que du PIB. Les figures 12 et 13 montrent la baisse spectaculaire et la stabilité récente de l'inflation mondiale. Par l'observation de ces figures, on remarque que la part globale de l'investissement dans le PIB en 2006 n'a été que légèrement au-dessus de son précédent pic atteint en 1994.

Figure 12. Inflation globale et investissement

Source : FMI (2007)

Figure 13. Volatilité du PIB

La volatilité de l'inflation a aussi fortement chuté. Cette baisse a été plus régulière pour les pays de l'OCDE au cours des dernières années (figure 14 et 15)

61

Figure 14. Inflation (GA en %)

Figure 15. Inflation OCDE et sa volatilité

Le rattrapage des pays émergents dont le développement a exercé une pression à la baisse sur le prix des biens manufacturiers, même si dans le même temps leur croissance pèse sur le prix des matières premières, doit être aussi pris en considération pour expliquer la baisse généralisée de l'inflation (CAE,

2008). Ce qui a permis à ces pays d'améliorer leurs situations macroéconomiques et de moderniser leurs structures financières des pays émergents. La confiance s'est ainsi restaurée (voir figure 11)

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