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Le cinéma d'horreur en France : entre culture et consommation de masse

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par Laure HEMMER
EAC Paris - Master 1 Management de projets culturels 2007
  

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2.2.4. Le thriller

Les excès des tueurs psychopathes imposent un trop grand nombre de topoï* à ceux qui désirent innover. Les déviances humaines peuvent aussi être intégrées dans un genre qui ressurgit, le thriller, mettant en scène des meurtriers sous l'angle d'une intrigue policière : de Pulsions (1980) de Brian de Palma à Seven (1995) de David Fincher en passant par Le Silence des Agneaux (1990) de Jonathan Demme ou plus récemment Meurtres à Oxford (2007) d'Alex de la Iglesia. Pour caractériser le thriller, il faut prendre un peu de giallo, un soupçon de film noir, un brin de scènes gores, et un important background policier. Si le récent succès de ce genre est clairement apparent, celui-ci n'est cependant pas nouveau, de nombreux films relevaient de ce style depuis le début du siècle, flirtant entre fantastique et policier. Ce qui différencie le thriller du film d'horreur consiste en l'objet du film, son essence-même, repérable aisément dans le schéma narratif. Le thriller se conçoit comme une extrapolation de genre policier, intégrant des éléments d'horreur dans le scénario, qui sont principalement d'ordre esthétique mais ne font pas réellement avancer l'action. En ce sens le coeur du film n'est pas la production de l'horreur et les scènes sanglantes qui y sont distillées peuvent être qualifiées de gratuites.

Malgré cela, il peut souvent sembler difficile de distinguer le thriller et le film d'horreur. En effet de nombreux films horrifiques présentent également une enquête policière agrémentée de scènes effrayantes ou gores qui peuvent paraître plus périphériques. Les gialli et les slasher movies, malgré leur répétitivité basée sur les meurtres en série, mettent souvent en scène des représentants de la loi, des shérifs aux

détectives privés improvisés en passant par des policiers désabusés et débordés par les évènements1. Souvent tournés en ridicule, impuissants face à un phénomène ou un être qui dépasse l'entendement et la logique, ils ne sont souvent pour rien dans le dénouement de l'histoire, voire même sont partie prenante des crimes2. Le défi face aux forces de l'ordre que représentent les crimes perpétrés dans les films d'horreur ou les thrillers renforce le sentiment horrifique, surtout lorsqu'il n'y a pas de happy end et que la possibilité d'un recommencement est esquissée. Cette tendance est de plus en plus prégnante au sein des productions, ce qui leur permet de se positionner à la fois sur les deux créneaux -horreur et thriller- dans l'espoir d'attirer un public plus étendu. Le public amateur du genre policier pourra ainsi se porter sur un thriller, malgré des éléments repoussants dans la description des meurtres dont il n'est pas friand en soi. En même temps, on voit émerger un public particulier à ce genre de films, comme en littérature on voit se multiplier les thrillers dotés de détails croustillants (de Maxime Chattam à Patricia Cornwell) sans aller jusqu'à l'horreur ni au fantastique. Le thriller peut donc exister en dehors de l'horreur, même s'il lui emprunte certains éléments, sans être un film d'horreur épuré, procédant plus du schéma policier que de l'épouvante.

Le Silence des Agneaux de Jonathan Demme (1990)

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