WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

La mutation du droit du mariage dans la vallée du fleuve Matitanana: du droit coutumier au droit d'inspiration musulmane

( Télécharger le fichier original )
par Francis Zafindrandremitambahoaka MARSON
Université de Perpignan - Diplome d'étude approfondie 2003
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

B- Le décès de la femme

Quand une femme est morte, chez le peuple indigène, le drame est immense. Une mère d'enfants a quitté le monde, donc elle ne pourra plus donner d'enfants. La rareté de la femme à l'époque accentue l'émotion. Pour éviter l'éclatement des conflits familiaux ou tribaux, la coutume écarte la présomption de culpabilité de l'homme, au contraire, elle soutient le veuf.

1- La présomption d'irresponsabilité du veuf

La permanence de la guerre dans les tribus de l'époque, conduit les hommes à être violents. Cette violence est nécessaire pour la protection des autres membres du groupe, notamment les vieillards, les femmes et les enfants. Tous les hommes sont censés protéger leur prochain, sous peine d'être inutile pour la société.

Les hommes sont par conséquent conditionnés à être violents. Un acte pouvant aller jusqu'à donner la mort à leur femme, aussi précieuse soit elle pour sa famille, est excusé par toute la société. Le veuf va bénéficier d'une présomption d'irresponsabilité en cas de décès de sa femme. « On suppose que le veuf a agi imprudemment sans doute, en commettant un « acte déterminant », mais par le fait même on l'excuse. » 75 Cette indulgence à la violence des hommes est en l'occurrence utile pour les encourager à être de bons guerriers. Les sanctionner affaiblit la morale des hommes donc ce sera préjudiciable pour la société.

C'est l'autorité du père sur la femme transférée au mari qui peut expliquer cette coutume. Le décès de la femme, à partir de là n'oblige pas le mari à montrer à sa belle famille la profondeur de son chagrin. D'ailleurs, il a enlevé sa femme avant de l'épouser.

A côté de cette coutume, il y a aussi l'ancrage de la superstition dans les moeurs.

Dans le subconscient collectif de ce peuple, on croit que certains actes peuvent entraîner la mort de l'époux ou de l'épouse sans que rien puisse l'empêcher de se réaliser, ce sera par exemple « le fait (...) de présenter un plat à quelqu'un en lui tournant le dos. Dans tous ces cas76, que l'acte ait été commis sciemment ou imprudemment, ce sera le veuvage à bref délai. » 77

Cette croyance renforce l'autorité de chaque époux dans la famille. C'est souvent la femme qui en subit les conséquences dans la mesure où elle est tenue de rendre compte aux parents de l'homme de l'événement qui aurait tué son mari. Mais l'homme est excusé d'avance.

Bien entendu, ce n'est pas pour se faire tuer par leur mari que les femmes se marient, et inversement l'homme ne cherche pas à tuer sa femme dès que l'occasion se présente. Au contraire, l'objectif commun est de procréer, augmenter le nombre de la famille pour avoir de la main d'oeuvre et de l'autorité politique. Il ne faut pas non plus oublier que la femme peut mourir de façon naturelle.

Quelque soit les circonstances de la mort de la femme, les familles des deux époux continuent leur amitié. Et pour prouver sa bonne foi, la famille de la fille propose au veuf l'une de ses soeurs de la défunte.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Le doute est le commencement de la sagesse"   Aristote