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Situation de l'éducation dans le Sahel: se tourner résolument vers les pauvres pour relever les défis

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par Omer Ramses ZANG SIDJOU
Université d'Auvergne/Centre d'Etudes et de Recherche sur le Développement - Master économie de la santé dans les pays en développement et en transition 2009
  

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I. Intrants de l'éducation

Le besoin de valeur de référence s'impose de soi pour peu qu'on s'interroge sur la pertinence des options de politiques qu'on doit adopter. Quelques « benchmarks » sur des indicateurs d'intrants clés ont assurés une certaine réputation dans les milieux de discussions de politiques éducatives (voir tableau 1). C'est ainsi qu'on peut considérer qu'un temps hebdomadaire d'enseignement de 28 heures en moyenne dans le primaire ne sacrifie pas trop la qualité. Un ratio élève-maître de 40 élèves permettrait aux instituteurs de convenablement faire le travail de suivi individuel. Un minimum de 8 grades scolaires pour chaque enseignant du primaire est souhaité pour garantir un certain seuil de connaissance à ce dernier en rapport avec la tâche qui lui est confiée. Des dépenses pédagogiques évaluées à 50% des dépenses totales d'inputs permettraient de s'assurer qu'on aurait mis les moyens justes au service direct des résultats les plus prioritaires. Des dépenses publiques en pourcentage du revenu de l'Etat de 20 permettraient d'être plus convaincu de la volonté politique à oeuvrer dans le domaine de l'éducation. Ces valeurs sont utilisées le plus souvent dans les exercices de chiffrage des coûts des réformes éducatives. Elles ne sont pas des références absolues mais permettent d'avoir une idée plus claire des attentes et des moyens à mettre en oeuvre. Des simulations permettent souvent de se donner d'autres scénarios possibles.

Tableau 1.1 : Quelques benchmarks dans les intrants de l'éducation primaire, valeur cible : 6 années

Type Temps Ratio élève- Niveau des Dépenses Dep. Pub

hebdomadaire maitre enseignants pédagogiques en % du

Revenu de l'Etat

Benchmark 28 heures 40 élèves/maitre 8 grades au 50% de 20%

moins l'ensemble des

inputs

Source: The World Bank, 2003, "Réaliser la scolarisation primaire universelle en 2015: Une chance pour tous les enfants du monde"

Ces benchmarks sont-ils reflétés dans les intrants de l'éducation dans le sahel ? Cette question est d'autant plus légitime que les pays ont signés des engagements pour le

respect de ces valeurs d'orientations. Malgré la difficulté de l'accès aux données de certains pays, le Niger et le Burkina Faso affichaient en 2006 les plus bas pourcentages de dépenses publiques attribuées à l'éducation avec des valeurs inférieures ou égales à la moyenne de l'Afrique subsaharienne qui est de 4,2%. Le Mali dépassait cette tendance centrale de 0,3 point de pourcentage, le Burundi se situait à 5,1% et le Djibouti se démarquait remarquablement avec 8,3%. Quand on compare ces chiffres à ceux de deux pays anglo-saxons, le Ghana et le Kenya, on se rend compte de la légère avancée relative sur les pays francophones à l'exception du Djibouti. Les dépenses publiques d'éducation en pourcentage des dépenses publiques générales est l'indicateur le plus indiqué pour témoigner de la volonté politique car il affiche directement le niveau de priorisation de l'éducation sur l'échiquier de l'ensemble des dépenses régaliennes de l'Etat. Un certain parallèle est cependant observable par rapport aux dépenses relatives au PIB. Le Burkina Faso, le Niger et le Mali s'éloignent très expressément de leur compère Kenyan (17,9%). Le Djibouti détient également ici le mérite de devancer de pratiquement 5 points ce dernier. Plus que des intrants purs, le pourcentage d'enseignants du primaire formés et le ratio élève/enseignant sont des résultats d'activités ou de situation liés aux investissements dans la formation des enseignants, à la disponibilité et à la construction de salles de classes et d'écoles. Quasiment tous les pays représentés dans ce panel enregistrent un pourcentage d'enseignants du primaire formés très élevé tournant autour de 87%, le Niger lui affiche un pourcentage de 92%. Si on tend vers l'exhaustivité au Kenya, le Ghana est à la traîne sur ce plan et semble avoir fait le choix du rétrécissement de la taille des salles de classe. Il a un ratio élèves-maître au primaire de l'ordre de 32. Le Mali et le Burundi ont les effectifs les plus pléthoriques qui dépassent la cinquantaine et se situent au dessus de la moyenne des pays de l'ASS qui est de 47. Proche de cette moyenne, se retrouve la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso avec en moyenne 46 élèves par salle de classe chacun.

Tableau 1.2 : Situation générale de quelques intrants dans quelques pays en 2006

 
 
 

%

 

Pays

Dep. pub. d'edu en

Dep. pub. d'edu en %

d'enseig. formes

Ratio eleve/

 

% du PIE

des dep. Pub.

du prim.

enseign.

BURKINA FASO

4,2

15,4

86,9

46

BURUNDI

5,1

17,7

87,5

54

COTE D'IVOIRE

///

///

///

46

MALI

4,5

16,8

///

56

NIGER

3,6

15,0

91,9

40

RDC

///

///

///

///

Djibouti

8,3

22,4

///

///

Ghana

5,4

///

53

32

Kenya

6,9

17,9

98.8

40

Afrique sub-saharienne

4,2

///

///

47

Pays a faible revenu

 
 
 

41

Sources: WDI 2008&UNESCO

Les valeurs des intrants et leur compilation (arbitrage) en amont déterminent la valeur des extrants que l'on obtient en aval. Des estimations assez fiables des résultats des options de politiques, c'est-à-dire de compilation des intrants peuvent être faites et permettre d'envisager ce que l'on obtiendrait par exemple en terme de taux brut de scolarisation ou de taux d'achèvement dans le pays. Ces estimations grossières demandent cependant souvent d'être affinées pour intégrer les différences de coût marginales au sein d'un même pays, le coût de scolarisation d'un enfant du primaire en zone rural pouvant être très différent de celui d'un enfant du milieu urbain.

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon