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Situation de l'éducation dans le Sahel: se tourner résolument vers les pauvres pour relever les défis

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par Omer Ramses ZANG SIDJOU
Université d'Auvergne/Centre d'Etudes et de Recherche sur le Développement - Master économie de la santé dans les pays en développement et en transition 2009
  

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II. Situations de quelques extrants des systèmes éducatifs des pays du Sahel

Au nombre des multiples indicateurs que l'on peut utiliser dans l'évaluation des extrants d'un système éducatif, un certain nombre ce sont imposés de par leur facilité d'obtention et leur priorité. Dans le champ de l'accès à l'éducation en lien avec les objectifs aujourd'hui massivement poursuivi, le taux brut de scolarisation (TBS) et le taux d'achèvement du primaire (TAP) sont les plus en relief. Le TBS mesure l'accès à l'école par rapport aux enfants scolarisables tandis que le TAP évalue relativement à leurs nombre à l'entrée, les enfants qui ont achevés le cycle. Le tableau 2.1 ci-dessous combine ces deux indicateurs pour classifier les performances de quelques pays concernés par les défis de l'éducation primaire pour tous en 20011 et en 2006. Ce classement attribue la mention performant aux pays ayant atteint un TBS d'au moins 85% et un TAP compris entre 60 et 70%, celle de inefficient à ceux ayant franchi le seuil des 80% de TBS bien qu'ayant un TAP inférieur ou égale à 60% et enfin celle de faible couverture aux pays n'ayant pas encore traversés la barre des 60% pour ces deux

1Nous avons appliqué la classification proposée par Alain Mingat et al. En 2001 pour proposer celle de 2006.

indicateurs. Les pays ne se retrouvant pas dans ces trois catégories sont dits autres. En 2001, parmi les pays qui font l'objet de ce travail, seule la Côte d'Ivoire (classé autre) était au dessus de la mention faible couverture, alors que déjà des pays tels que l'Ouganda, le Benin était respectivement performant ou inefficient. Des améliorations générales notables peuvent être constatées dans le même type de classement en 2006. Bien que l'Ouganda ait décliné dans son rang, plusieurs pays ont fait le bon vers la mention supérieur mis à part, le Niger et le Burkina pour lesquels on observe un certain statu quo dans la cale de ce classement.

Tableau 2.1 : Evolution de la performance chiffrée des systèmes éducatifs entre 2001 et 2006 (primaire)

Pays Evolution

2001 2006

Ouganda Performant (1) Inefficient

Benin Inefficient (2) Performant

Kenya Autres Performant

Cameroun Inefficient Inefficient

BURUNDI Faible couverture (3) Inefficient

BURKINA FASO Faible couverture Faible couverture

MALI Faible couverture Inefficient

NIGER Faible couverture Faible couverture

COTE d'IVOIRE Autres Autres

RDC Autres pas renseigne en 2006

1 : TBS > 85% et 60% < TAP < 70% ; 2 : TBS > 80% et TAP < 60% ; 3 : TBS < 60% et TAP < 60%

Légende

Vert : évolution positive ; Rouge : Evolution négative ; Violet : Stagnation ;

Gras : Pays représentés

Source du classement: réaliser la scolarisation primaire universelle en 2015:

Une chance pour tous les enfants du monde; compléter pour 2006 par nos soins à partir du WDI2008

En observant de plus près les pays tout en intégrant légèrement les aspects qualitatifs dans les résultats, il ressort que si des embellies sont notoires dans l'accès en première année du système éducatifs, le maintien jusqu'en sixième année du primaire posait déjà de gros problèmes dans la majorité des pays en 1991 et continue d'être au centre des échecs des systèmes éducatifs aujourd'hui. En 1991 justement, on atteignait rarement les 50% de TAP en Afrique subsaharienne, avec des pays comme le Burkina Faso, le Niger et le Mali qui ne dépassaient pas la barre des 20%. A cet époque, les disparités garçons- filles existaient dans tous les pays avec parfois des écarts de pourcentage allant au-delà de

la dizaine. En 2006, un constat assez interpellant saute à l'oeil, c'est celui du recul du TAP de parfois 10 points de pourcentage pour les pays ayant connu une période assez longue d'instabilité politique à savoir : la Côte d'Ivoire, le Burundi et de la RDC ; alors que l'ensemble de l'Afrique subsaharienne et des pays à faible revenu ont connus des améliorations remarquables tant dans les taux de maintien que dans le resserrement des inégalités garçons-filles lié à cet aspect. De l'autre côté, on ne peut ignorer les envols (doublement voir triplement du TAP) malien et nigérien dans ce registre. Les écarts filles-garçons sont cependant toujours maintenus et ceci universellement dans notre panel.

Au rang des facteurs inhibant l'achèvement scolaire, figure ordinairement le redoublement de par son aspect découragement pour la poursuite des cursus. On peut observer dans la 3eme colonne du tableau 2.2 de fortes disparités entre les pays dans le champ du redoublement avec très rarement des différences sensibles entre filles et garçons. Le Burundi, la Côte d'Ivoire et le Mali affichent les taux les plus forts de notre panel, alors que la situation du Niger se rapproche de celle des pays anglo-saxons avec un taux situé autour de 5%. Ces disparités peuvent être liées au choix de politiques éducatives. Certains pays sont convaincus que le redoublement renforce la qualité et la prône, d'autres rendent souple voir automatique le passage à la classe supérieure dans le primaire. Au bout du compte, la théorie économique associée au gaspillage des ressources en matière d'éducation a identifié, les redoublements comme la plus grande cause de gaspillage de ressources. En effet, quand on compare les coûts des inscrits à ceux des diplômés au cours d'un cycle, la différence est souvent exaltante dans les pays à fort taux de redoublement.

Tableau 2.2 : Quelques extrants de l'éducation primaire dans quelques pays

Pays

Taux d'achèvement du Primaire en 1991
et en 2006 respectivement

Redoublements dans
le primaire en 2006
(%)

Alphabétisation
adultes (15 ans et
plus) en 2005 (%)

 
 

Total

 

Garcons

Filles

 

Garcons

Filles

Hommes

Femmes

BURKINA FASO

 

20

31

24 35

15

28

12

12

31

17

BURUNDI

 

46

36

49 40

43

32

29

28

67

52

COTE D'IVOIRE

 

43

43

55 53

32

33

23

24

61

39

MALI

 

13

49

15 59

10

40

17

17

33

16

Algerie

 

80

85

86 86

73

84

14

9

80

60

RDC

 

46

38

58 46

34

31

///

///

81

54

Djibouti

///

///

 

/// ///

/// ///

 

8

7

///

///

NIGER

 

18

33

22 39

13

26

5

5

43

15

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

6

Ghana

61

71

69

73

54

68

6

6

66

50

Kenya

///

93

 

94

///

92

6

6

78

70

Afrique subsaharienne

51

60

56

65

46

55

9

9

69

50

Pays a faible revenu

57

73

68

77

48

69

6

6

72

50

Sources: WDI2008 (UNESCO)

Dans le domaine de la qualité dans l'éducation, un critère assez spécifique est l'alphabétisation (voir 4eme colonne du tableau 2.2) qui mesure ici si un adulte est capable de lire un court extrait d'un article de journal. Aujourd'hui de plus en plus, l'alphabétisation fait place aux scores de qualité (PASEC, TIMSS et autres) qui ont l'avantage d'être pluridisciplinaires. Il est important de signaler que par les enquêtes « ménages », l'alphabétisation que l'on mesure est quelque peu historique (adultes de 15 ans et plus) car on se réfère à la situation de ceux qui ont par exemple fini le cycle primaire il y a plus de trois ans. Ceci n'est en rien une faiblesse de cet indicateur puisque la qualité du système éducatif est très structurelle donc elle varie très peu avec le temps. Sur le terrain de l'alphabétisme, les performances des pays sont très hétéroclites et trahissent à chaque fois des inégalités sensibles entre les deux sexes. Parmi les hommes, les taux du sahel varient entre 31% (Burkina Faso) et 67% (Burundi) tous en deçà de la moyenne de l'Afrique subsaharienne et des pays à revenu faible. Dans la population féminine, cette étendu portée par les mêmes pays se déploie de 17% à 52%. La RDC par contre affiche des taux hors du commun au sein de notre échantillon qui dépasse même ceux des pays anglo-saxons pour se situer au dessus des moyennes de l'Afrique subsaharienne et des pays à revenus faibles. Une grande différence homme - femme pour la moyenne de l'Afrique subsaharienne est également observable, elle est reflétée par un écart de 19 points de pourcentage. Les équilibres observés de plus en plus dans l'accès à l'école (graphiques 2.1 &2.2) permettent tout de même d'envisager une évolution très prometteuse de ces inégalités dans l'alphabétisation pour les années à venir.

Graphique 2.1 : Parité fille/garçon exclusivement dans le primaire

1.1

1

0.9

0.8

0.7

0.6

0.5

0.4

0.3

0.2

0.1

0

Quelques pays africains

2003

2006

Graphique 2.2 : Parité fille/garçon dans le secondaire et le primaire

0.9

0.8

0.7

0.6

0.5

0.4

0.3

0.2

0.1

0

1

Quelques pays africains

2003

2006

Sources: WDI2008 (UNESCO)

Ce décor planté, il est opportun de regarder plus en profondeur la situation des pays concernés par cette analyse.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille