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Situation de l'éducation dans le Sahel: se tourner résolument vers les pauvres pour relever les défis

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par Omer Ramses ZANG SIDJOU
Université d'Auvergne/Centre d'Etudes et de Recherche sur le Développement - Master économie de la santé dans les pays en développement et en transition 2009
  

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III. Qualité des systèmes éducatifs selon l'alphabétisation des pays sahéliens

L'une des observations habituellement faites aux indicateurs macro des pays est qu'ils couvrent des disparités très significatives. Il faut fragmenter géographiquement et sociodémographiquement ces indicateurs pour se rendre compte de l'acuité des problèmes chez les uns et de l'avantage relatif des autres. L'alphabétisation dans les pays sahéliens obéit à cette généralité. En effet, la répartition qu'offre les tableaux qui suivent présentent l'alphabétisation selon le milieu de résidence (urbain, rural) ; le sexe ; et les divisions régionales de premier niveau pour 4 pays, le Burkina Faso en 2003, le Mali et le Niger en 2006 et enfin la RDC en 2007. Les individus affirmant avoir fréquentés au moins le secondaire sont considérés comme alphabètes sans autre forme de procès, en deçà, ils étaient soumis au test de lecture. De fortes disparités sont structurellement présentes dans

tous les pays quel que soit le critère de répartition envisagé. Les différences entre le rural et l'urbain d'une part et les capitales et le reste du pays d'autres part sont tout à fait saisissantes au Burkina Faso, au Mali et au Niger. En RDC, le tableau est beaucoup moins préoccupant. Entre les sexes, des inégalités très marquées peuvent être remarquées dans les 4 pays représentés.

Au Burkina Faso (tableau 3.1), quelque 32% de la population masculine savait lire dans une quelconque langue en 2003 contre seulement la moitié de ce pourcentage dans la population féminine. Les hommes vivant dans les villes savaient lire à hauteur de 72%. Ce pourcentage n'était que de 19% dans le milieu rural. Au sein des femmes burkinabés, un peu moins de 53% d'entre elles résidant en ville savaient lire alors que dans le milieu rural, elles représentaient à peine 6%.

Tableau 3.1 : Situations régionales dans l'alphabétisation adulte au Burkina Faso en 2003

 

Alphabetisation des hommes Secondaire Autres

ou+ alphabetises Analphabetes

Alphabetisation des femmes Secondaire Autres

ou+ alphabetises Analphabetes

BURKINA

 
 
 
 
 
 

FASO

16,9

14,6

68,5

8,7

7,2

84,1

avec, urbain

51,2

20,5

28,3

33,7

19,1

47,2

rural

6

12,7

81,3

1,8

4

94,2

Ouagadougou

54

21,4

24,6

39,2

20,6

40,2

Boucle du

 
 
 
 
 
 

Mouhoun

7,7

13,9

78,4

5

7,1

87,9

Centre (sans

 
 
 
 
 
 

Ouaga,)

6,9

22,9

70,2

3,4

7,1

89,5

Centre-Sud

6,8

17,6

75,6

3,2

5

91,8

Plateau Central

5,6

12

82,4

3,9

4,6

91,5

Centre-Est

13,5

19,8

66,7

5,5

7,4

87,1

Centre-Nord

6,1

7,5

86,4

2,4

3

94,6

Centre-Ouest

14,4

13,5

72,1

5,7

8

86,3

Est

3,7

7,6

88,7

1,9

2,4

95,7

Nord

8,9

17,2

73,9

3,8

3,6

92,6

Cascades

25,5

16,7

57,8

8,2

8,5

83,3

Hauts-Bassins

23,7

16,5

59,8

10,1

8,7

81,2

Sahel

3,2

7,2

89,6

1,4

2,2

96,4

Sud_Ouest

10,5

6,6

82,9

3,8

4,2

92

Sources: DHS

Au Mali (tableau 3.2) en 2006, alors que 37% des hommes savaient lire, seulement 17% des femmes en étaient capables. La population urbaine masculine avait comme le plus souvent l'avantage d'avoir 61% d'alphabétisés contre 26% de leur compères du

milieu rural. Au sein des femmes des villes, le pourcentage des alphabétisés s'établissait à 36% en 2006 pour seulement à peine 8% dans le rural.

Tableau 3.2 : Situations régionales dans l'alphabétisation adulte au Mali en 2006

 

Alphabetisation des hommes Secondaire Autres

ou+ alphabetises Analphabetes

Alphabetisation des femmes Secondaire Autres

ou+ alphabetises Analphabetes

MALI

20,5

16,7

62

10,3

6,7

83

avec, urbain

40,8

20

39,2

24,4

10,9

64,7

rural

10,1

16

73,9

3,1

4,6

92,3

Bamako

51,4

17,5

31,1

31

12,2

56,8

Kayes

14,9

18,3

66,8

3,2

5,8

91

Koulikoro

17

18,5

64,5

6,2

7,8

86

Sikasso

14,5

17,7

67,8

5,7

4,7

89,6

Segou

19,5

15,4

65,1

10,3

5,8

83,9

Mopti

7,3

19

73,7

6,9

2,7

90,4

Tombouctou

10

18,6

71,4

6,4

4

89,6

Gao

24,4

11,3

64,3

10,5

10

79,5

Kidal

16,1

22,7

61,2

10,7

3,5

85,8

Sources: DHS

Au Niger (tableau 3.3) à la même date qu'au Mali, moins de 30% des hommes savaient lire pourtant ce pourcentage atteignait 60% au sein de la population des villes et se limitait à 18% dans celle des campagnes. Le Niger affiche de notre panel le niveau de disparité homme/femme le plus préoccupant avec à peine 12% de femmes alphabétisées dans tout le pays. En ville, c'est 40% des femmes qui peuvent lire au moins avec difficulté contre seulement 4,6% dans le rural.

Tableau 3.3 : Situations régionales dans l'alphabétisation adulte au Niger en 2006

 

Alphabetisation des hommes Secondaire Autres

ou+ alphabetises Analphabetes

Alphabetisation des femmes Secondaire Autres

ou+ alphabetises Analphabetes

NIGER

14,1

13,7

72,2

6,1

5,5

88,4

avec, urbain

39,5

19,3

41,2

25,8

13,9

60,3

rural

5,5

11,7

82,8

1,2

3,4

95,4

Niamey

43,9

19

37,1

31,7

16,6

51,7

Agadez

25,4

21,4

53,2

15,2

7,1

77,7

Diffa

6,4

20,2

73,4

4,3

6,3

89,4

Dosso

14,7

10,2

75,1

4

4,9

91,1

Maradi

9,1

18,9

72

2,1

3,4

94,5

Tahoua

8,9

10,2

80,9

2,2

4,3

93,5

Tillaberi

5,7

7,2

87,1

2,9

5,5

91,6

Zinder

9,7

12,7

77,6

5

4,1

90,9

Sources: DHS

 
 
 
 
 
 

En RDC (tableau 3.4), avec seulement un an de récence relative de l'information, le niveau d'alphabétisation est nettement plus élevé à ce que lecteur aura observé jusqu'ici dans cet article. Avec plus de 86% d'alphabétisés chez les hommes et environ 70% chez les femmes, ce pays est comparable à certains pays du Maghreb2. Bien que des disparités urbain-rural soient encore identifiables, elles sont moins prononcées que dans les autres pays. Pour 93% des hommes citadins alphabétisés, on en observe déjà aussi 78% au sein des hommes du milieu rural. Au sein des femmes cependant, un grave niveau d'inégalité rural-urbain est clairement affichée. Alors que 80% des femmes citadines savent lire, au mieux 42% des femmes du rural jouissent également de cet avantage.

Tableau 3.4 : Situations régionales dans l'alphabétisation adulte en RDC en 2007

 

Alphabetisation des hommes Secondaire Autres

ou+ alphabetises Analphabetes

Alphabetisation des femmes

Secondaire Autres

ou+ alphabetises Analphabetes

RDC

65.3

21.4

14.1

40.6

18.2

40.5

avec, urbain

82.3

11.1

6.5

65.0

14.9

19.4

rural

52.1

27.8

20.0

20.4

21

58.1

Kinshasa

90.6

5.5

3.8

85.1

6.4

8.1

Bas-Congo

64.5

17.9

17.5

41.5

20.1

38.3

Bandundu

65.5

16.2

18.3

37.6

13.8

48.5

Equateur

56.6

26.3

15.0

25.9

23.5

50.3

Orientale

39.6

42.3

18.0

17.0

21.6

60.5

Nord-Kivu

43.3

34.8

21.7

19.8

32.3

47.5

Sud-Kivu

61.6

20.3

18.0

30.6

32.6

37.0

Maniema

67.5

24.2

7.6

32.0

31.4

36.0

Katanga

65.3

20.4

13.2

41.5

18.2

39.4

Kasai

 
 
 
 
 
 

Oriental

72.1

11.1

16.1

40.6

17.4

40.8

Kasai

 
 
 
 
 
 

Occidental

69.9

17.8

12.6

31.2

18.8

49.1

Source : DHS

Les clivages géographiques et démographiques ne sont pas les seules sources potentielles de disparité. Le distinguo socio-économique saisi dans la suite au moyen des quintiles de richesse obtenus d'indices construits à partir du patrimoine des ménages fait apparaître une autre forme d'inégalité très flagrante.

IV. Pauvreté et éducation dans le Sahel

Dans les économies monétisées comme toutes celles du 21eme siècle, l'accès à des
services essentiels publics ou privés requiert une dépense directe et des coûts indirects

2 Algérie par exemple

comme ceux de transport et de pertes d'opportunités3. La pertinence des analyses désireuses d'intégrer des aspects d'inégalités et d'iniquités doivent pour cela prendre en compte le revenu des individus. Cette partie présente la situation la plus récente des pays sur le plan de l'accès à l'instruction selon le sexe et le niveau de richesse d'une part et d'autre part, elle essaye de saisir dans quelle dynamique se situent ces pays en comparant selon les critères de pauvreté, d'accès et de poursuite des études deux époques relativement récentes.

Richesse, sexe et instruction

La série de graphiques qui va suivre présente pour 7 pays (Burkina Faso, Côte d'Ivoire, Mali, Niger, RDC, Ghana et Kenya) les pourcentages des niveaux nul, primaire et secondaire ou plus d'instruction selon le quintile de richesse et par sexe des populations adultes (15-49 ans).

En 2003 au Burkina Faso, comme l'indique les tuyaux bleus du graphique dans le quintile le plus pauvre, près de 90% des hommes et 95% des femmes étaient sans instruction. Et cette proportion descend très lentement pour se situer autour de 30% dans le quintile le plus riche d'hommes contre 40% chez les femmes. Pour le niveau primaire, on parcourt les mêmes quintiles en commençant à une proportion d'à peine 10% chez les hommes les plus pauvres (moins de 5% chez les femmes) pour n'atteindre que 25% chez les plus riches, hommes comme femmes. Au niveau secondaire et au-delà, c'est plus de la moitié des hommes parmi les plus riches (32% de femmes) qui y avaient accès, pourtant au niveau le bas de richesse ce n'était quasiment que 4% d'hommes et 2% de femmes qui y participaient.

Graphique 4.1: Instruction, sexe et richesse au Burkina Faso en 2003

Hommes Femmes

3 Les coûts d'opportunité de l'éducation se traduisent malheureusement souvent par le travail des enfants.

100

80

60

40

20

0

Plus pauvre Second Moyen Quatrieme Plus riche

Quintile de richesse

Sans Primaire Secondaire et +

100

80

60

40

20

0

Plus pauvre Second Moyen Quatrieme Plus riche

Quintile de richesse

Sans Primaire Secondaire et +

Source: DHS-Burkina Faso

L'année 2005 marquait pour la Côte d'Ivoire la sortie officielle de la crise politique dans laquelle elle était plongée pendant une demi-dizaine d'années. Sa situation d'ensemble était cependant bien meilleure à celle du Burkina Faso bien que les informations y relatives soient de deux ans plus récentes. En Côte d'Ivoire à cette date là, La moitié des hommes les plus pauvres (75% de femmes) n'avaient pas eue accès à l'école, ces proportions persistaient quasiment au deuxième quintile le plus pauvre pour se retrouver à 10% chez les hommes les plus riches (25% chez les femmes). On pouvait pour autant se réjouir d'observer en Côte d'Ivoire une certaine égalité dans l'accès au primaire tant au travers des quintiles de richesse qu'à travers les sexes avec cependant toujours un léger désavantage des pauvres qui se manifestait par un grand avantage dans le secondaire et supérieur pour les plus riches (70% des hommes y ont accès au secondaire ou plus contre 45% de femmes, de même 18% des plus pauvres hommes et 4% des plus pauvres femmes ont accédé au secondaire ou mieux).

Graphique 4.2: Instruction, sexe et richesse en Cote d'Ivoire en 2005

Hommes Femmes

80

70

60

50

40

30

20

10

0

Plus pauvre Second Moyen Quatrieme Plus riche

Quintile de richesse

Sans Primaire Secondaire et +

80

70

60

50

40

30

20

10

0

Plus pauvre Second Moyen Quatrieme Plus riche

Quintile de richesse

Sans Primaire Secondaire et +

80

70

60

50

40

30

20

10

0

Plus pauvre Second Moyen Quatrieme Plus riche

Quintile de richesse

Sans Primaire Secondaire et +

100

80

60

40

20

0

Plus pauvre Second Moyen Quatrieme Plus riche

Quintile de richesse

Sans Primaire Secondaire et +

Source : AIS-Cote d'Ivoire

En 2006 au Mali, la situation est très semblable à celle du Burkina Faso 2003. Au sein des 4 quintiles de richesse les plus bas chez les hommes, la proportion des non instruits se stabilise autour de 70%. Cette proportion se stabilise autour de 85% dans la population féminine pour les mêmes quintiles. L'éducation primaire chez les hommes est assez uniformément répartie au sein des 5 quintiles de richesse et s'établit à 20%. Chez les femmes, cette proportion de 20% n'est obtenue que chez les plus riches, les autres quintiles ne dépassant pas la barre des 10%. Dans les premiers quintiles de richesse masculins, les individus ayant atteint les cycles secondaire ou supérieur représentent environ à chaque fois 10%. Cette proportion explose à 55% pour le quintile le plus riche. Chez les femmes, c'est sous forme de trace (à peine 5%) qu'elles ont participées à l'éducation secondaire et supérieure dans les 4 premiers quintiles de richesse. Au dernier quintile, ce sont 30% des femmes qui ont atteint ces niveaux.

Graphique 4.3: Instruction, sexe et richesse au Mali en 2006

Hommes Femmes

Source : DHS-Mali

En 2006, la situation du Niger était également très identifiable aux deux précédentes avec dans la sphère masculine des pourcentages de non instruits variant de 40 (le plus riche) à 80% (le plus pauvre) le long des cinq quintiles de richesses. Chez les femmes, c'est entre 55% et 88% que cet indicateur se situe. Le quintile le plus riches des hommes gardait jusqu'alors le léger avantage qu'environ 38% de sa population ait atteint le niveau primaire contre à peine 20% dans le quintile le plus pauvre. Chez les femmes, le même avantage est conservé quasiment au même niveau pour les plus riches avec cependant seulement 10% des plus pauvres qui aient eu accès à l'éducation primaire. L'éducation secondaire et supérieure est la moins représentée au Niger en comparaison aux pays de notre panel. Seulement environ 22% des hommes dans le quintile des plus riches y ont accédé. Avant ce quintile, la proportion de ceux ayant ce niveau ne dépasse pas les 5%. Au sein de la population féminine, ce ne sont que 10 femmes sur 100 du dernier quintile de richesse qui ont effectuées des études secondaires ou plus, en deçà de ce niveau de richesse, le niveau secondaire ou plus n'apparait que sous forme de trace.

Graphique 4.4: Instruction, sexe et richesse au Niger en 2006

Hommes Femmes

90

80

70

60

50

40

30

20

10

0

Plus pauvre Second Moyen Quatrieme Plus riche

Quintile de richesse

Sans Primaire Secondaire et +

100

80

60

40

20

0

Plus pauvre Second Moyen Quatrieme Plus riche

Quintile de richesse

Sans Primaire Secondaire et +

Source : DHS-Niger

En RDC en 2007, les préoccupations dans le domaine de l'éducation sont d'un autre ordre. Pendant que le pourcentage des non instruits a complètement disparus du quintile masculin le plus riche et est en voie de l'être dans celui des femmes, il reste pratiquement plus que 12% dans le quintile le plus pauvre des hommes et à environ 40% dans celui des femmes. A ces relatifs faibles niveaux de non instruits, se substituent des proportions

assez élevées d'éducation primaire et surtout secondaire et supérieure. Précisément, chez les hommes, du plus pauvre quintile (45% de primaire) au plus riche (7% de primaire) la représentation du niveau primaire décline progressivement pour laisser place au secondaire et au supérieur qui atteint dans le dernier quintile l'impressionnante proportion de 90%. Chez les femmes, cette déclinaison est moins abrupte (47% chez les plus pauvres contre 39% au 4eme quintile), mais c'est le même phénomène qui est constaté. Cette configuration permet tout de même de constater de relatives fortes inégalités hommes-femmes concentrées dans les 4 premiers quintiles et qui culmine dans le premier (plus pauvre).

Graphique 4.5: Instruction, sexe et richesse en RDC en 2007

Hommes Femmes

100

80

60

40

20

0

Plus pauvre Second Moyen Quatrieme Plus riche

Quintile de richesse

Sans Primaire Secondaire et +

100

80

60

40

20

0

Plus pauvre Second Moyen Quatrieme Plus riche

Quintile de richesse

Sans Primaire Secondaire et +

Source : DHS-RDC

Des différences énormes existent entre pays francophone et anglophones à l'avantage des derniers en termes de résultats atteints. Le Ghana et le Kenya ont été introduits dans notre panel pour servir à cette comparaison. Ces deux pays sont alignés parmi les pays à faible revenu comme ceux de notre panel. Pourtant, tandis que les défis des pays francophones sont encore à l'universalisation de l'accès à l'éducation de base, les leurs transitent déjà vers la généralisation de l'accès au Secondaire avec des accomplissements déjà très marqués au Ghana (de 30 à 90% de secondaire et supérieur le long des quintiles). Le niveau du Ghana est certes plus élevé que celui du Kenya, toujours est-il que ce dernier est en train de réaliser pleinement l'accès universel à l'éducation de base.

Cette situation présentée, il est également opportun de regarder dans quelle dynamique s'inscrivent les pays.

Graphique 4.6 : Instruction, sexe et richesse au Ghana et au Kenya en 2003

Hommes Femmes

100

80

60

40

20

0

Plus pauvre Second Moyen Quatrieme Plus riche

Quintile de richesse

Sans Primaire Secondaire et +

90

80

70

60

50

40

30

20

10

0

Plus pauvre Second Moyen Quatrieme Plus riche

Quintile de richesse

Sans Primaire Secondaire et +

Sources : DHS-Ghana

Graphique 4.7: Instruction, sexe en 2003

Hommes Femmes

80

70

60

50

40

30

20

10

0

Plus pauvre SecondMoyen Quatrieme Plus riche

Quintile de pauvrete

Sans Primaire Secondaire et +

80

70

60

50

40

30

20

10

0

Plus pauvre SecondMoyen Quatrieme Plus riche

Quintile de richesse

Sans Primaire Secondaire et +

Sources : DHS-Kenya, nos calculs

Evolution de la participation scolaire et de la poursuite des études au Sahel

Le chapitre introductif donnait déjà un aperçu sur la performance des systèmes éducatif selon qu'ils étaient performant, inefficient ou de faible couverture. Ce classement intégrait des critères de couvertures éducatives et de maintien à l'école. La suite de ce rapport creusera davantage ces aspects en comparant les individus de 15-19 ans en fonction de la leur participation scolaire et de la poursuite de leur étude.

En 5 ans (1998-2003) le Burkina Faso (graphique 4.8) a très peu amélioré ses résultats dans l'accès et la poursuite des études, de même que les écarts entre riches et pauvres sont restés quasiment identiques pour toutes les 9 classes envisagées dans le graphique. En effet, les trois quintiles de richesses ici représentés ont vu leurs proportions d'accès en

première année augmenter de quasiment 10 points en un quinquennat. Pour les autres années c'est une structure fortement décroissante à mesure que l'on passe à l'année supérieure qui a apparaît.

Ce type d'image pousse à s'interroger sur le point de chute de toute cette déperdition scolaire. Dans les simulations des modèles de flux éducatifs sont envisagées les formations professionnelles fonction du niveau atteint dans l'enseignement classique. De plus en plus, les systèmes éducatifs veulent intégrer ces volets (formations) pour donner de nouvelles ouvertures aux pertes des systèmes éducatifs classiques4

Graphique 4.8: Evolution de l'accès à l'éducation et de la poursuite des études au Burkina Faso

Burkina Faso, Niveau d'instruction et richesse, 1998 Burkina Faso, Niveau d'instruction et richesse, 2003

Poorest (Q1) Middle (Q3)

Richest (Q5)

100

90

80

70

60

50

40

30

classe

1 2 3 4 5 6 7 8 9 > 9

20

10

0

1 2 3 4 5 6 7 8 9 > 9

Source : EDS

100

90

80

70

60

50

40

30

20

10

0

classe

Poorest (Q1) Middle (Q3)

Richest (Q5)

Le cas de la Côte d'Ivoire (graphique 4.9) porte sur une dizaine d'années (1994-2005). Il est inévitable de signaler une fois de plus ici qu'au sein de cette période la Côte d'Ivoire a connu une crise politique très déstabilisatrice de quasiment 4 ans (00-04). Tous ses résultats macroéconomiques en ont pris un énorme coût et visiblement sont système éducatif aussi. L'accès en première année est descendu en 2005 de près de 10 points par rapport à son niveau de 1994 dans le quintile des plus riches. Les autres quintiles ont

4 Enseignement primaire, enseignement secondaire général, et enseignement secondaire technique pour l'essentiel.

subit le même impact mais de façon légèrement modérée. On est tenté d'expliquer cette chute dans le quintile le plus riche par le fait que la crise était plus urbaine que rurale, mais cela reste à être démontré. Pour le reste, on observe toujours comme précédemment cette forte déclinaison de la participation scolaire à mesure que l'on avance dans les classes avec un écart structurel riche-pauvre comme inflexible.

Graphique 4.9: Evolution de l'accès à l'éducation et de la poursuite des études en Côte d'Ivoire CI, Niveau d'instruction et richesse, 1994 CI, Niveau d'instruction et richesse, 2005

100

90

80

70

60

50

40

30

20

10

0

1 2 3 4 5 6 7 8 9 > 9

classe

Poorest (Q1) Middle (Q3)

Richest (Q5)

20

Classe

100

90

80

70

60

50

40

30

1 2 3 4 5 6 7 8 9 >9

10

0

Poorest(Q1) Middle(Q3)

Richest(Q5)

Source : EDS

Les progrès du Mali sont très visibles. En 10 ans (1995-2006), tous les quintiles de richesses ont connu un accès amélioré en première année du primaire et ont solidifié leur maintien dans le système éducatif. Les plus riches sont passés de 60 à 70%, et les plus pauvres de 10 à 30% à l'entrée. Ce qui suppose une réduction assez sensible des écarts gradués par le niveau de richesse. On peut affirmer maintenant comme l'a dit M. Rakotomalala, « le plus facile est consommé au Mali, le plus dur reste donc à faire : atteindre les zones éloignées dont les coûts marginaux sont plus élevés ».

Graphique 4.10: Evolution de l'accès à l'éducation et de la poursuite des études au Mali

Mali, Niveau d'instruction et richesse 1995 Mali, Niveau d'instruction et richesse, 2006

100

90

80

70

60

50

40

30

20

10

0

1 2 3 4 5 6 7 8 9 > 9

classe

Poorest (Q1) Middle (Q3)

Richest (Q5)

100

90

80

70

60

50

classe

40

30

20

10

0

1 2 3 4 5 6 7 8 9 >9

Poorest(Q1) Middle(Q3)

Richest(Q5)

Source : EDS

En 8 ans (1998-2006), le Niger a très légèrement élevé son statut dans ses performances éducatives. Ses avancées sont aux bénéfices du quintile le plus riche (de 65 à 72%), le reste connaissant une quasi stagnation. Sa situation en termes de baisse des proportions d'accès en fonction des années d'études ne différe pas des autres susmentionnées. Un autre point d'amélioration que l'on peut souligner est qu'au Niger, on observe une tendance au report de la fin des études plus marquée chez les plus riches que chez les plus pauvres à partir du début du cycle secondaire. Toutes choses qui militent plus en faveur d'un creusement des écarts riches-pauvres au Niger sur la période observée.

Graphique 4.11: Evolution de l'accès à l'éducation et de la poursuite des études au Niger

Niger, Niveau d'instruction et richesse, 1998 Niger, Niveau d'instruction et richesse, 2006

20

10

0

100

90

80

70

classe

1 2 3 4 5 6 7 8 9 > 9

60

50

40

30

Poorest (Q1) Middle (Q3)

Richest (Q5)

100

90

80

20

classe

10

0

70

60

50

40

30

1 2 3 4 5 6 7 8 9 >9

Poorest(Q1) Middle(Q3)

Richest(Q5)

Source : EDS

Comme dans la section précédente, l'exercice de la comparaison francophone- anglophone s'est avéré utile. Les mêmes pays (Ghana et Kenya) ont été analysés sur une période de 5 ans (1998-2003). Les différences sont remarquables et ceci depuis 1998. Le changement radical de la configuration des graphiques marqués par un gonflement des flancs illustre bien que des niveaux plus élevés d'accès et de maintien dans les systèmes éducatifs sont effectifs dans ces pays. Le resserrement des disparités inter quintiles de richesses sont également à souligner surtout au Kenya pour les trois premières années d'études.

Ce résultat de plus en plus perçue par les analystes a poussé à penser que les systèmes francophones ont beaucoup à apprendre de ceux de leurs confrères anglophones et l'organisation de séminaire d'échanges promouvraient vraisemblablement efficacement ce potentiel besoin.

Graphique 4.12: Evolution de l'accès à l'éducation et de la poursuite des études au Ghana

Ghana, Niveau d'instruction et richesse, 1998

Ghana, Niveau d'instruction et richesse, 2003

100

40

90

70

60

50

30

20

80

10

0

1 2 3 4 5 6 7 8 9 > 9

Poorest (Q1) Middle (Q3)

Richest (Q5)

classe

100

70

40

90

80

60

50

30

20

10

0

1 2 3 4 5 6 7 8 9 > 9

Poorest (Q1) Middle (Q3)

Richest (Q5)

classe

Source : EDS

Graphique 4.13: Evolution de l'accès à l'éducation et de la poursuite des études au Kenya

Kenya, Niveau d'instruction et richesse, 1998

Kenya, Niveau d'instruction et richesse, 2003

100

 

100

 

90

 

90

 

80

 

80

 

70

 

70

 

60

 

60

 

50

 

50

 

40

 

40

 

30

 

30

 

20

classe

20

classe

10

 

10

 

0

 

0

 
 
 
 

123456789> 9

 

123456789> 9

 

Poorest (Q1) Middle (Q3)

 

Poorest (Q1) Middle (Q3)

 

Richest (Q5)

 

Richest (Q5)

 
 

Source : EDS

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