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La garantie des creances des COOPEC: le cas du reseau CamCCUL

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par PETIPE Paterne Aime
Universite de Yaounde II - Soa - DESS de Gestion Bancaire et des Etablissements Financiers 2005
  

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DEUXIEME PARTIE :
LE RECOURS AUX GARANTIES SPECIFIQUES

En raison des difficultés qu'elles et leurs membres éprouvent à mettre en oeuvre les sûretés classiques, les COOPEC développent sans cesse d'autres garanties plus spécifiques. Les techniques sont nombreuses et variées, et prouvent, s'il fallait y revenir, que les sûretés

représentent une portion, non moins essentielle, mais limitative des garanties. Les techniques retenues sont fonction de la situation ou de la localisation de la COOPEC et du statut du membre. Certaines sont également tributaires de l'étendue du réseau CamCCUL. Deux principales techniques sont ainsi retenues : la première consiste en la mutualisation des risques et a permis le développement d'un programme d'assurance (chapitre 1); la seconde tient à la mise à contribution des mécanismes et moyens de paiement (chapitre 2).

CHAPITRE 1:
LE DEVELOPPEMENT D'UN PROGRAMME D'ASSURANCE

Communément appelé programme de gestion des risques (« risks management scheme »), le programme d'assurance du réseau CamCCUL, existe depuis 1976. Il apparaît à cet égard comme un mécanisme très ancien et donc suffisamment éprouvé. Son maintien pendant plusieurs décennies suggèrent q'il s'agit d'un succès.

payés à celles-ci au titre de l'indemnité de gestion de risque sur les crédits pour l'exercice financier écoulé.

Le programme a été pendant longtemps l'unique tâche du service de gestion des risques jusqu'au lancement en 2007 d'un Fonds Mutuel de Protection des Dépôts, un autre produit d'assurance distinct du programme de gestion des risques. Ceci traduit un volume d'activités considérable et que le développement du nouveau produit se traduira inéluctablement par un renforcement de l'effectif du service. Par ailleurs, la situation de ce service au sein de la Direction des Opérations du Réseau suggère que le programme de gestion des risques n'a pas été spécifiquement conçu pour les besoins de garantie des crédits. Même si cela était le cas, le service de gestion des risques mériterait d'être recentré et logé à la Direction Financière à côté des services du crédit et de transfert d'argent. Ceci est d'autant plus nécessaire que la gestion des risques dont il s'agit n'est pas seulement un mécanisme de garantie des créances des COOPEC qui y ont souscrit, mais constitue également un produit de la ligue dont la rentabilité constitue une véritable enjeu.

L'esquive du terme assurance ou microassurance dans toute la documentation relative au programme de gestion des risques peut surprendre. Dans le même ordre d'idées, on peut se demander si une telle assurance est soumise aux dispositions du code CIMA et si CamCCUL pourrait être considérée dans quelque mesure que ce soit comme une société d'assurance. La première préoccupation trouve une réponse simple : l'explication tient à la nature très spécifique de ce programme. N'étant pas intrinsèquement une (micro)assurance comme les autres, CamCCUL a évité de la nommer telle.

La seconde préoccupation mérite un double niveau de considérations. D'abord il ne faudrait pas penser que CamCCUL soit assujetti aux obligations du code CIMA en qualité de société d'assurance parce que l'activité d'assurance pratiquée ici ne l'est pas à titre de profession habituelle. Elle n'est non plus pratiquée de façon indépendante. L'agrément prévu à l'article 20 A du Traité instituant la Conférence Interafricaine des Marchés d'Assurance (CIMA) ne s'applique donc pas ici. Il convient de considérer dans un second mouvement le code des assurances de cette organisation. Ce code fait expressément référence aux « sociétés d'assurance »99. Ensuite il exclut pour l'essentiel l'assurance

99 Voir pour exemple l'article 3 al 3.

crédit100. Sous ces considérations, on pourrait penser que le code des assurances CIMA ne servirait qu'à éclairer la relation contractuelle et inspirer les solutions les plus appropriées.

La présentation du mécanisme de gestion des risques dans le réseau CamCCUL (section 2) sera précédée de l'étude des particularités de ce programme d'assurance (section 1).

Section 1 : Un programme d'assurance atypique

L'assurance est une opération par laquelle une partie se fait remettre, moyennant une rémunération, pour lui ou pour un tiers, une prestation en cas de réalisation d'un risque. Le risque est ainsi déplacé du créancier vers un tiers. Ce dernier accepte une telle convention pour deux raisons principales. D'abord, sa prestation est fournie à titre onéreux. Ensuite, il s'agit bien souvent d'un professionnel ayant pour profession habituelle l'activité d'assurance. A ce titre, il offre ses services à plusieurs personnes et tire profit de l'aléa de tous les risques qu'il couvre. En clair, ce ne sont pas tous ceux qu'il assure qui seront sinistrés et pas au même moment. Le risque est donc « mutualisé » ou « socialisé » en tant qu'il est finalement reparti entre plusieurs personnes, ce qui fait dire que « si la société entière n'est pas vigilante, la prestation de l'assureur peut entraîner sa ruine »101.

Le programme de gestion des risques du réseau CamCCUL opère une socialisation que l'on pourrait qualifier de socialisation au sommet. Celle-ci ne s'opère qu'entre les COOPEC affiliées et pas directement entre les membres de ces dernières. Les risques couverts sont multiples et trouvent une place minime dans les discours traditionnels relatifs aux assurances, notamment celles pratiquées par les établissements de microfinance. A tout prendre, le programme de gestion des risques présente plusieurs particularités, les unes liées à sa nature (§ 1), les autres liées aux parties en cause (§ 1).

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