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Elites urbaines et politique locale au Cameroun. Le cas de Bayangam

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par Paul NUEMBISSI KOM
Université Yaoundé II SOA - Master en sciences politiques 2007
  

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SECTION I : LES TRAJECTOIRES SOCIOPROFESSIONNELLES PLURIELLES DES ELITES URBAINES BAYANGAM

Selon Raymond Aron, l'étude empirique des élites comporte essentiellement quatre aspects : leur origine sociale et leur recrutement politique, les qualités qui semblent assurer le succès et les modalités de leur carrière, la manière de penser et la cohérence des membres de cette catégorie (1971 : 138). En s'inscrivant dans cette perspective, notre analyse va se limiter aux leaders habituellement tête de liste des partis au cours de la concurrence politique locale. Si comme le relève à juste titre Ibrahim Mouiche, « le pays bamiléké se trouve entre le marteau du SDF et l'enclume du RDPC » (2001 : 64), l'UNDP a ici un poids non négligeable. Nous identifierons sur cette base Puepi Bernard du SDF, Ngayap Pierre Flambeau de l'UNDP et Tchuinte Madeleine du RDPC. Sohaing André et Tchuente Maurice quant à eux feront l'objet d'un chapitre à part du fait de la spécificité de leurs trajectoires.

PARAGRAPHE 1 : Puepi Bernard : de la haute administration à la politique

Puepi Bernard est né le 27 octobre 1943 à Bayangam, où il entame ses études primaires dès 7 ans dans une école protestante jusqu'au cours moyen I. A 12 ans, il quitte le village pour Douala où il est admis au cours moyen I à l'école sacré-coeur de New-Bell. En 1956, il entre au Lycée technique de la même ville où il ressort avec un baccalauréat option ·Mathématiques et technique·. Il entre ensuite à l'Université Fédérale du Cameroun en 1965 où il passe deux ans avant d'être admis en 1967 à l'École Nationale du Cadastre de Toulouse, en France.

Sa carrière administrative commence en 1970 à la Direction du Cadastre. En 1978, il est affecté comme chef service interdépartemental à Maroua. Deux ans plus tard il est nommé sous-directeur du plan cadastral à la direction du Cadastre en 1980. Entre 1986 et 1989, il est le directeur du Cadastre. En octobre 1989, il est relevé de ses fonctions et affecté comme délégué provincial dans l'Adamaoua. En 1991, il est affecté à Bafoussam. En 1993, il est à nouveau affecté à Yaoundé à la direction des domaines. Depuis 1996, il est fonctionnaire retraité et officie désormais comme géomètre dans le secteur privé.

Sur le plan politique, Puepi Bernard fait parti des élites urbaines qui part de la haute administration pour militer dans l'opposition dans l'opposition (Mouiche (2005). Son engagement ouvert dans l`opposition s'effectue dans le carde de l'UFDC en 1991 où il milite pendant cinq ans. En 1996, lors des premières municipales pluralistes, il prend part à la compétition politique locale dans la liste de ce parti. La même année, juste après les municipales, il quitte ce parti pour le SDF à la suite de la ·trahison· de Hamemi Bieleu lors des municipales pluraliste de 1996. Depuis 2002, il conduit les listes SDF aux diverses élections locales, notamment les municipales de 2002 et de 2004.

A Bayangam, la mobilisation conjuguée de la méthode réputationnelle, positionnelle et par l'activité sociale, fait apparaître ce dernier comme l'un des principaux leaders institutionnels au sens que lui donne Freeman et alii (1971 : 426-247), c'est-à-dire ceux qui jouissent au niveau local d'une réputation de leadership supérieur. Les enquêtes permettent de dire qu'il est, sur le plan politique, le principal adversaire du maire Sohaing André. Dans la perspective de Jean pierre Warnier, il fait partie de la « troisième génération d'entrepreneur Bamiléké » constitué de diplômés de grandes écoles ou de l'enseignement supérieur qui ont reçu une formation de comptables, d'ingénieurs, de gestionnaires etc. Ils tiennent un discours modernisateur, mais sont le plus souvent dépendants des détenteurs des capitaux et de leur entourage (1995 : 69). Même si dans le cas d'espèce, cette élite urbaine définit son identité politique par rapport à son village.

Puepi Bernard correspond à la définition de l'élite urbaine donnée au début de cette étude, c'est-à-dire, les personnes qui, ayant excellé dans un domaine en ville, obtiennent de l'influence au niveau local par les actions et les idées qu'ils y diffusent8(*).

* 8 Pour aller plus loin sur cette élite urbaine cf., Bernard Peupi, 2003, Quelle vie. Autobiographie, Paris, L'Harmattan.

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