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Analyse de la situation épidémiologique des piqàğres et des envenimations scorpioniques dans la province de Beni Mellal (2002-2007)

( Télécharger le fichier original )
par Nezha CHARRAB
Université Ibn Tofail - Kénitra - Doctorat National 2009
  

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Chapitre 4 :

Profil épidémiologique des envenimations

scorpioniques : Analyse des dossiers

d'hospitalisation de l'hôpital provincial de

Beni Mellal

Résultats

Dans ce chapitre, nous allons présenter une étude de 178 dossiers d'hospitalisation des patients envenimés par le scorpion. Ces dossiers sont répartis au niveau du service de réanimation de l'hôpital provincial de Beni Mellal entre 2005 et 2007. A souligner qu'il n'y a pas de dossiers d'hospitalisation avant l'année 2005 à ce service.

I- Etude descriptive des caractères épidémiologiques

1-Description générale de la population étudiée

Le tableau I représente les caractéristiques épidémiologiques, cliniques et évolutives des patients hospitalisés suite à une envenimation scorpionique et qui ont été admis au niveau du service de réanimation de l'hôpital provincial de Beni Mellal.

Tableau I: Caractéristiques des patients envenimés

Les caractéristiques Variables Moyenne ou effectif

(%)

Age moyen

% enfants 15 ans

Sexe

Masculin Féminin Sexe ratio (M/F)

Période

] 6h-18h] ]18h-6h]

Temps post piqûre moyen Milieu

Rural

Urbain

13,36 #177; 13,50* ans

123 (73%)

107 (60%)

71 (40%) 1,5

52 (34%) 98 (66%) 3,35 #177; 3,65* heures

78 (92%)

7 (8%)

 

Classes à l'admission Classe II

Classe III

130 (73%)

47 (27%)

Durée d'hospitalisation moyenne Evolution

Guérison

Décès

12,31 #177; 11,75* heures

136 (80%)

33 (20%)

* Ecart type A la lumière de ces résultats, on constate que l'âge moyen des patients hospitalisés est de 13,36 #177; 13,50 ans avec une proportion de 73% des cas enregistrée chez les enfants d'âge inférieur ou égal à 15 ans. Par ailleurs, les hommes sont plus touchés que les femmes avec un

sexe ratio de 1,5. La plupart des envenimations surviennent entre 18h et 6h du matin (66%). De plus, 92% des cas sont enregistrés dans les zones rurales. En ce qui concerne les caractéristiques cliniques, 130 cas d'envenimation sont arrivés á l'hôpital avec des signes généraux et 47 cas avec des signes de détresse vitale. Pour l'évolution, elle est favorable pour 136 cas mais malheureusement fatale pour 33 cas.

2- Distribution des hospitalisations selon les caractères étudiés

2-1- Distribution des hospitalisations selon l'année

Le tableau ci-après montre la répartition des patients hospitalisés selon les années.

Tableau II : Répartition des hospitalisés selon l'année

Année

Effectif

Pourcentage

2005

63

35,4

2006

59

33,1

2007

56

31,5

Total

178

100

De 2005 á 2007,178 cas d'hospitalisation ont été répertoriés au niveau du service de réanimation de l'hôpital provincial de Beni Mellal. Ce nombre a suivi une courbe décroissante, passant de 63 cas en 2005 à 56 cas en 2007. Cette diminution peut être dûe à la rationalisation de la prise en charge, grâce à l'existence d'un arbre de décision clair et facile à appliquer.

2-2- Distribution des hospitalisations selon les mois

La distribution des hospitalisations selon les mois montre une augmentation importante des patients hospitalisés en été avec un pic élevé en juillet (91cas), ce qui représente presque la moitié (51%) des hospitalisations.

100

91

45

6

0 1 1 1

n= 1 7 8

18

9

6

0 0

60

90

80

70

50

40

30

20

10

0

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 Mois

Figure 1 : Répartition des hospitalisations selon les mois

2-3- Distribution des envenimations selon l'heure de la journée

Les envenimations scorpioniques surviennent à tout moment de la journée avec une dominance le soir et plus fréquemment entre 18 heures et 6 heures du matin (soit 66%). Cependant 34% des envenimations sont survenues entre 6 heures et 18 heures.

Pour repérer la période la plus sensible, nous avons subdivisé le jour en 8 périodes comme le montre la figure 2.

]6-9] ]9-12] ]12-15] ]15-18] ]18-21] ]21-24] ]24-3] ]3-6] Période (heure)

45

42

40

34%

]6h-18h]

35

34

66%

n=51

]18h-6h]

30

n=98

25

20

17

15

15

12

12

10

10

7

5

0

n=149

Figure 2 : Répartition des envenimations selon la période

Il ressort de cette figure que le nombre le plus élevé des envenimations est enregistré pendant la période entre 1 8 heures et 24 heures avec 51% des cas. On note aussi 19,4% des cas entre 6 heures et 12 heures puis 14,8% des cas entre 24 heures et 6 heures et enfin 14,8% des cas entre 12 heures et 18 heures.

2-4- Distribution des hospitalisations selon l'origine et le sexe

Les résultats de la répartition des hospitalisés selon leur origine et leur sexe sont résumés dans le tableau suivant :

Tableau III : Répartition des hospitalisés selon leur origine et leur sexe

 

n

%

Total

x2

Origine Urbain Rural

7
78

8
92

85

59,3
(p<0,001)

Sexe

Masculin Féminin

107

71

60
40

178

7,28
(p=0 ,007)

Sur 178 cas, l'origine des patients n'est signalée que dans 85 cas. Les résultats du tableau III montrent que les patients hospitalisés d'origine rurale sont plus nombreux que ceux d'origine urbaine. En effet, les premiers représentent 92% tandis que les seconds ne représentent que 8% (x2=59,3 ; p<0,001). Cette différence peut être expliquée par la forte répartition des éspèces scorpioniques dans le milieu rural.

En outre, les hommes sont plus touchés (60%) par rapport aux femmes (40%). Ainsi, le calcul de x2 montre une différence très significative entre les deux sexes (x2= 7,28 et p= 0,007). Cela peut expliquer une surreprésentation des hommes dans les séries hospitalières.

2-5- Distribution des hospitalisations selon l'âge

La figure 3 donne la répartition des patients hospitalisés en fonction des classes d'âge.

6

14

51

28

Figure 3: Répartition des hospitalisés selon les classes d'âge

D'après cette répartition, l'âge moyen des patients hospitalisés est de 13,36 #177; 13,50 ans. Par contre la classe d'âge la plus touchée est celle de 2-5 ans avec 30,2% des cas.

De plus, la comparaison entre les deux tranches d'âge (< 15 ans ou > 15 ans) permet de montrer que la majorité des hospitalisés sont des enfants d'âge inférieur ou égal à 15 ans avec 73% des cas. Alors que les adultes ne sont touchés que dans 27% des cas.

2-6- Distribution des hospitalisations selon le temps post piqûre

Les résultats de la distribution des hospitalisés selon le TPP sont consignés sur la figure 4.

n=142

70

60

50

69

36

40

30

18

19

20

10

0

[0-1[ [1-2[ [2-3[ >3

Temps post piqûre (heure)

Figure 4 : Répartition des hospitalisés selon le temps post piqûre

Tel qu'illustré dans la figure, la plupart des patients (48,5%) ont pu consulter dans un délai supérieur ou égal à 3 heures. Cela témoigne que la population n'est pas totalement sensibilisée à ce péril ou l'éloignement et la difficulté de transport vers les structures sanitaires. Seulement 18 cas (soit 12,7%) qui ont pu consulter dans un délai ne dépassant pas une heure.

2-7- Distribution des hospitalisations selon les classes à l'admission

La répartition des hospitalisés en fonction des classes à l'admission montre que les patients admis en classe II (avec des signes généraux d'envenimation scorpionique) sont plus nombreux que ceux admis en classe III (avec des signes de détresse vitale). En effet les premiers représentent 73% tandis que les seconds représentent 27% seulement.

27%

Classe III n=47

Classe II

n=130

73%

n=177

Figure 5 : Répartition des hospitalisés selon les classes à l'admission

2-8- Distribution des hospitalisés selon la durée hospitalisation

 

70 60 50 40 30 20 10 0

La figure ci-après représente la répartition des hospitalisés selon la durée hospitalisation.

5

0

n=92

16

4

67

[0-12[ [12-24[ [24-36[ [36-48[ 48 Durée d'hospitalisation (heure)

Figure 6 : Répartition des hospitalisés selon la durée hospitalisation

On note un nombre important des patients envenimés (67 cas) soit 72,8% hospitalisés au sein du service de réanimation pour une durée inférieure à 12 heures, alors que 17,4% (16 cas) sont retenus de 12 à 24 heures, 4,3% (4 cas) de 24 à 36 heures et 5,4% (5 cas) pour une durée supérieure ou égale à 48 heures. La durée moyenne d'hospitalisation est de 12,31 #177; 11,75 heures.

Pour connaitre la relation entre la durée d'hospitalisation et le temps post piqûre, la figure suivante montre que la durée d'hospitalisation dans certains cas varie en paralèlle avec le temps post piqûre.

80

75

70

65

60

55

50

45

40

35

30

25

20

15

10

5

0

0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24 26 28 30

Temps post piqure

Figure 7 : Corrélation entre la durée d'hospitalisation et le TPP

En outre, le calcul du coefficient de corrélation entre la durée d'hospitalisation et le temps post piqûre affiche une valeur de -0,2 non significative (p = 0,06).

2-9- Distribution des hospitalisations selon les signes cliniques

Le tableau IV montre les signes généraux les plus fréquents chez les patients lors d'une envenimation scorpionique.

Tableau IV : Répartition des hospitalisés selon les signes généraux

Signes cliniques Fréquence Pourcentage

Vomissement 142 80,2

Hypersudation 124 70,1

Tachycardie 104 58,8

Fièvre 73 41,5

Douleurs abdominales 70 39,5

Hypertension 48 27,3

Priapisme* 70 66

* Ce signe est spécifique au sexe masculin

On trouve en premier lieu les vomissements observés chez 80,2% des cas hospitalisés suivi par l'hypersudation avec 70,1%. Pour le priapisme, signe qui n'apparaît que chez le sexe masculin, ce symptôme est signalé dans 66% des hospitalisés de sexe masculin. En second lieu on constate, la tachycardie (58,8%), la fièvre (41,5%), les douleurs abdominales (39,5%) et l'hypertension (27,5%).

2-10- Distribution des hospitalisations selon les détresses vitales

Le tableau ci-dessous donne la répartition des hospitalisés selon les détresses vitales.

Tableau V: Répartition des hospitalisés selon les détresses vitales

Détresse vitale Fréquence Pourcentage

Cardiocirculatoire 43 24,3

Respiratoire 33 18,6

Neurologique 26 14,7

Les résultats obtenus mettent en évidence une prédominance de la détresse cardiocirculatoire (24,3%) suivie de la détresse respiratoire (18,6%). Alors que la détresse neurologique ne constitue que 14,7% des cas.

Les patients hospitalisés présentent soit une seule détresse vitale soit deux détresses ou bien trois détresses à la fois pour le même patient.

Parmi l'ensemble des patients hospitalisés, 18 cas présentent des signes de ces trois détresses vitales, 30 cas avaient les deux détresses cardiocirculatoire et respiratoire, 21 cas présentaient détresses cardiovasculaire et neurologique et 21 cas des détresses neurologique et respiratoire. Les figures 8,9 et 10 ci-dessous montrent les corrélations de ces détresses vitales entre elles. On note une forte corrélation entre la détresse respiratoire et la détresse cardiocirculatoire, avec un coefficient de corrélation r =0,74 et p< 0,001. La détresse neurologique est aussi corrélée d'une part avec la détresse cardiocirculatoire (r =0,54 ; p< 0,001) et d'autre part avec la détresse respiratoire (r =0,66 ; p< 0,001).

Absence Présence

Détresse vitale cardiovasculaire

Figure 8 : Corrélation entre DVC et DVR

Absence Présence

Détresse vitale neurologique

Figure 9 : Corrélation entre D VN et DVC

Absence Présence

Détresse vitale respiratoire

Figure 10 : Corrélation entre DVR et DVN

2-11- Distribution des hospitalisations selon le traitement

Le tableau suivant montre les différentes familles thérapeutiques préconisées chez les patients hospitalisés.

Tableau VI: Répartition des hospitalisés selon le traitement

Famille thérapeutique

Nom commercial

Fréquence

%

Antalgique

Doliprane

76

42,9

Antiémétique

Primperan

43

24,3

Cloprame

80

45,2

Analeptique cardiaque

Dobutrex

150

84,7

Adrenaline

2

1,1

Antispasmodique

Atropine

3

1,7

Anti-convulsivant

Hypnovel

6

3,4

Gardenal

3

1,7

Antibiotique

Floxapen

1

0,6

Anxiolytique

Valium

15

8,5

Anti-hypertenseur

Loxen

1

0,6

Anti - inflammatoire

HSHC

10

5,6

Autres

Serum salé 9%0

113

63,8

Serum glucosé 5%

64

36,2

Hemacel

1

0,6

O2

38

21,5

Les thérapeutiques utilisées sont très diverses parmi lesquels les analeptiques cardiaques représentés par Dobutrex est préconisé chez 84,7% des cas. Par contre le sérum salé 9%0 a été administré chez 63,8% des cas et le sérum glucosé 5% chez 36,2% des cas. D'autre part, les antiémétiques comme Cloprame ont été préconisés chez 45,2% des cas, alors que Primperan a été prescrit á 24,3%. Pour les autres familles thérapeutiques, 42,9% des cas ont reçu des antalgiques principalement Doliprane et 21,5% des cas ont utilisé l'oxygénothérapie.

2-12- Distribution des hospitalisations selon la référence

n=1 5 1

48%

Référés

n=73 n=78

Non référés

52%

Figure 11 : Répartition des hospitalisés selon la référence

Il apparaît de la figure ci-dessus que 48% des cas sont référés par d'autres structures sanitaires vers l'hôpital provincial de Beni Mellal. Cet hôpital est consideré comme la structure de référence, car il est bien équipé et possède des services de soins intensifs pour la prise en charge des patients envenimés. Les non référés représentent 52% des cas.

2-13- Distribution des hospitalisations selon l'évolution

La figure 12 indique la répartition des hospitalisés selon leur évolution.

n=169

20%

Décès

n=33

Guérison

n=136

80%

Figure 12 : Répartition des hospitalisés selon leur évolution

Il ressort que 80% des patients hospitalisés sont guéris et 20% des cas sont décédés. Le taux de létalité hospitalière est de 18,5%.

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams