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Crise financière mondiale et banques islamiques

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par Yacouba Sibi
Université de Nouakchott - Maitrise Droit privé, Option Droit des Affaires  2010
  

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Paragraphe III L'explication par la spéculation

La spéculation se définit comme le fait d'acheter soi-même ou faire acheter par quelques correspondants, soit pour son propre compte, soit en participation, certaines marchandises, dans le temps qu'elles sont au-dessous de leur prix ordinaire, pour les revendre ensuite, soit dans le même endroit où l'achat est fait, soit en les faisant passer en d'autres endroits18 . Cette définition nous permet au mieux de comprendre que la spéculation constitue une cause de la crise financière.

En effet, les crédits hypothécaires aux USA ne constituent pas la seule cause de cette crise. Car au coeur même de ces crédits, il y a la spéculation, c'est-à-dire faire des prêts, en tablant, dans un futur proche ou lointain sur d'énormes profits. La notion d'intérêts, même si elle est interdite dans système bancaire islamique, puisqu'il constitue la base des échanges dans le système conventionnel n'est pas en soi répréhensible, dès lors qu'il obéit à des règles précises et qu'il est encadré. Mais lorsque celui-ci est la base d'injustice et de situation pouvant conduire au chaos19 alors on comprend mieux l'interdiction20 du riba (intérêt) par l'islam comme préalable à tout échange de quelque nature que ce que soit. Ce qui constitue certainement un des atouts majeurs de la banque islamique.

Si l'on a eu peur que cette crise financière ne devienne économique c'est bien parce qu'il existe une interdépendance entre économie et finance, de même qu'il en existe une entre les banques et la finance, et entre la banque et les bourses etc.

Ces différentes connexions, qui font craindre le pire21 ont tout de même eu des effets non moins dommageables dans chacune des sphères prises individuellement. C'est ainsi que les subprimes, et les risques qui s'y rapportent et la spéculation exagérée faites sur ces actifs, ont entrainé une crise bancaire.

18 P. GIRAUDEAU, la Banque rendue facile, p. Y.

19 Il faut dire qu'avec cette crise financière mondiale, tous les secteurs de la vie active ont été touchés on pour certains analystes on a frôlé de peu le chaos

20 Cf. interdiction du riba partie I

21 La notion de pire est relativisée car pour certains analystes, le fond a été atteint lors de cette crise.

SECTION 2 : la crise des banques ou l'effet domino Paragraphe I Manifestation de la crise

Et la crise bancaire apparut !

Cette expression parait journalistique mais elle traduit la surprise du monde entier de voir combien le système bancaire américain (puisque c'est de là-bas qu'est partie la crise) était aussi lézardé. De nombreuses thèses évoquent la pusillanimité de la FED qui a mal géré la venue de la crise. Cette grande banque centrale continua à agir à contretemps après le déclenchement de la crise. Les critiques considèrent qu'elle aurait dû alimenter massivement les banques en monnaie-banque centrale au lieu de maintenir la ligne de conduite orthodoxe qui proposait moins de laxisme plutôt qu'une inondation de crédits.

« Too big to fail », c'est cet adage anglo-saxon qui a amené les banques centrales22 à soutenir les établissements bancaires au bord de l'effondrement en mettant à leur disposition plus de 400 milliards d'euros23. C'est particulièrement vrai en Europe où l'engagement des banques allemandes dans les crédits américains à risque menaçait d'effondrement le système bancaire allemand d'abord, européen, ensuite.

Les banques centrales ont joué leur rôle de « prêteur en dernier ressort » afin d'éviter une crise systémique, un effet domino généralisé. La BCE a accordé 300 milliards d'euros de crédit aux banques. La FED a non seulement mis plus de cent milliards de dollars de liquidités à la disposition des banques, mais elle a baissé son taux de réescompte, leur permettant ainsi un refinancement permanent à un taux inférieur de 0,5 point. Elle a même été jusqu'à accepter en garantie, en contrepartie des liquidités prêtées aux banques, une large gamme de produits financiers, y compris des prêts hypothécaires et des actifs qui y sont liés. C'est-à-dire qu'elle a encouragé les banques à se débarrasser d'une partie des crédits hypothécaires à risque. Dès lors les banques ne se sont plus gênées ; elles ont continué à prendre les mêmes risques puisqu'elles savaient que leurs pertes seraient, de toute façon, limitées par l'intervention des banques centrales.

Paragraphe II La spéculation bancaire

Un autre point à souligner dans cette crise c'est que la spéculation ne s'est pas produite à la Bourse mais dans les banques. Et là, la spéculation fut extrêmement dangereuse en raison de la faiblesse de leurs capitaux propres (exigences en fonds propres que Bâle II va dans une certaine mesure exigée24). C'est la raison pour laquelle presque toutes les grandes crises financières des 200 dernières années sont des crises bancaires25. Cette instabilité du modèle bancaire est facile à

22 Établissement qui, dans un État, est chargé en général de l'émission des billets de banque et du contrôle du volume de la monnaie et du crédit. En France, c'est la Banque de France qui assume ce rôle sous le contrôle de la Banque Centrale Européenne.

23 Jean-Jacques Chavigné, extrait de son article paru sur http://www.democratie-socialisme.org, en date du samedi 25 Aout 2007

24 Voir plus loin Pilier 1 de Bâle II

25 Les Échos, hebdomadaire français en date du 15 Avril 2009. Article d'Harald Hau, professeur associé de finance à l'Insead

comprendre : une banque fait de gros investissements avec peu de capitaux propres et énormément d'argent emprunté. Cela est loin d'être normal et fausse ainsi les règles du jeu de la finance.

En cela l'on peut voir aussi le manque de déontologie financière, car si celle-ci se définit comme l'ensemble des règles de conduites individuelles ou collectives qui visent à garantir le respect de certains principes dans le comportement quotidien des entreprises et de leurs collaborateurs26, l'on peut affirmer qu'il a beaucoup manqué aux sociétés bancaires.

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