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La coopération transfrontalière franco-espagnole sur la programmation 2007-2013

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par Mathieu ABRAS
Université Lyon 2 - Master Dacte  2009
  

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Section 1 : Les enseignements de la période de

programmation 2000-2006

A/ Diagnostic du Programme opérationnel

La période 2000-2OO6, avec ses 218 projets approuvés et un budget de 86 millions d'euros de subvention FEDER pour un coût total de 177,6 millions d'euros a permis le développement des relations transfrontalières de l'Espagne et de la France.

Les trois objectifs du programme étaient de :

- renforcer les coopérations de proximité

- développer les coopérations territoriales en réseau

- mettre en place des réseaux à différentes échelles spatiales.

Le programme a été particulièrement efficace concernant le premier des objectifs. En ce qui concerne la gestion du programme, il est à noter que la création des Cellules techniques d'Appui ayant pour but une plus grande proximité avec les acteurs des projets s'est avéré plutôt positif malgré quelques difficultés dans la répartition des fonctions entre les Cellules techniques et l'Autorité de Gestion.

Un point faible est a relevé concernant la participation des entreprises dans le programme. Elle est estimée entre 3 et 4 %. La mobilisation des acteurs privés reste très limitée. Le manque de participation de nombreux acteurs provient d'une certaine méconnaissance du programme et des modalités pour coopérer. Il est donc judicieux de penser à une meilleure politique de communication pour les périodes futurs.

Une autre difficulté est venue du fait que les catégories de dépenses du Programme Opérationnel (PO) ont été définies à posteriori posant tout un tas de problèmes quant à l'adaptation des budgets de projets déjà approuvés. Il serait donc préférable qu les dépenses éligibles se fassent avant la mise en place des appels à projets.

B/ Diagnostic territorial

Le PO 2007-2013 effectue un diagnostic territorial de la zone de coopération transfrontalière. Nous allons essayer ici d'en tirer l'essentiel. Le zonage est effectué sur la base de la nomenclature des unités territoriales statistique (NUTS) qui définit trois types de territoires. Le niveau 1 correspond à des regroupements de régions, le niveau 2 englobe les régions, enfin le niveau 3 reprend le tracé des territoires infrarégionaux. La zone éligible dans le PO 2007-2013 est la zone NUTS III. Viens se rajouter une zone de contiguïté, ce choix est justifié par les expériences de coopération au cours des périodes de programmation antérieures. En effet, on peut facilement analyser que la localisation des capitales régionales est en dehors de l'aire éligible stricto sensu. Il était donc nécessaire d'intégrer ces zones où se concentrent les pôles d'excellence et les sièges des institutions.

Cependant, la participation communautaire est limite à 20 % du montant de la dotation au programme dans ces zones.

1/ La démographie

A l'échelle NUTS III, la population est de 5.127.690 individus. Cela représente une légère hausse au cours des dernières années. La densité de population demeure quant à elle fortement contrasté d'un territoire à l'autre.

Les faiblesses de la zone sont le dépeuplement et la fragilité des relations entre les aires urbaines et rurales. En effet, les zones faiblement peuplées prédominent, tout particulièrement dans la zone la plus proche du massif pyrénéen. Seules les régions de Catalogne et du Pays Basque sont considérées comme ayant une densité forte. Cette situation engendre un manque de ressources dans les zones rurales de chaque coté des Pyrénées. Le solde migratoire y est cependant positif (habitants de la région parisienne viennent s'installer dans la région).

En matière de structuration territoriale, du coté français nous avons une structure urbaine polycentrique avec des pôles urbains secondaires comme Pau, Tarbes, Bayonne ou encore Perpignan. Du coté espagnol, la structure urbaine est concentrée autour de 3 pôles (Bilbao, Barcelone, Saragosse). En dehors de ces trois métropoles le maillage urbain est très faible mis à part Pampelune.

2/ Environnement, énergie, patrimoine culturel

La zone éligible jouit d'un patrimoine naturel très vaste et très riche. Au coeur de cette zone se trouve le Massif des Pyrénées qui constitue une zone très sensible au vu des superficies protégées avec la mise en place d'actions conjointes visant au maintien de la biodiversité. Cependant, la concentration urbaine le long des zones littorales engendre de plus en plus de problème sur l'environnement de part et d'autre de la frontière.

Malgré la prise de nombreuses initiatives pour développer les énergies propres, les énergies renouvelables (bois, biocarburants, éolienne, biomasse...) restent peu utilisé. Le renforcement et le développement de ces énergies constituent une réelle opportunité. Des échanges d'expériences entres les régions sont à développer.

De part le contexte historique, il existe des identités marquées de chaque coté de la frontière, ne serait-ce que par la langue. Une nécessité forte existe d'accompagner l'apprentissage du français et de l'espagnol. Cela facilitera la réalisation d'actions communes et contribuera à favoriser l'intégration des populations résidentes. Cela n'exclut évidement pas l'attention à porter aux langues régionales et locales.

3/ Economie, emploi, recherche, formation

D'un point de vue général le secteur prédominant est le secteur des services. Il est à noter que le poids des petites et très petites entreprises est très important dans la zone éligible. De part et d'autre de la frontière la structure de l'activité économique est différente.

Pour exemple, le secteur de la construction est davantage présent sur le versant espagnol quant aux secteurs des services, il est plus marqué coté français. Concernant le secteur industriel, la zone se caractérise par un déclin des activités traditionnelles remplacées progressivement par des activités relevant des secteurs technologiques. L'agriculture, représente peu d'emploi, néanmoins il représente un domaine de coopération non négligeable par son approche qui touche à l'environnement. Enfin, le secteur du tourisme est un moteur important du secteur des services sur la zone. L'existence de deux littoraux, de zones rurales et de la montagne permettent une grande variété d'activités dont la complémentarité entre les deux versants méritent d'être valorisée.

Le marché du travail reflète l'activité économique de la zone. Les emplois existant sont majoritairement des emplois de service. Par ailleurs, la zone se caractérise par la persistance d'un nombre élevé d'emplois saisonniers qui contribuent à la précarisation des travailleurs.

Le taux de chômage est globalement légèrement en dessous de la moyenne communautaire. D'une façon générale, le taux de chômage des départements français restait dans l'ensemble légèrement supérieur à celui des provinces espagnoles avant la crise1

Pour la recherche, on note de forts contrastes régionaux. La région Midi-Pyrénées et tout particulièrement le département de la Haute-Garonne dispose d'un taux élevé en R&D. Cela s'explique par la présence de nombreux pôles de recherche dans la région, je pense notamment au secteur aéronautique. En revanche, les régions espagnoles accusent un fort retard, surtout du fait de la faible contribution du secteur privé au taux de R&D/PIB très faible en Aragon et Rioja1. Toutefois, la zone éligible possède un nombre important de centres de recherche liés à des établissements d'enseignement supérieur.

Pour ce qui est de la formation, les trois quarts de la population âgée de plus de 25 ans disposent d'un niveau de formation peu élevé ne dépassant pas l'enseignement secondaire du fait notamment que les secteurs liés aux services plus précisément de nature touristique reste associé à des niveaux de formations faibles. Mais de façon globale, les jeunes générations d'actifs s'avèrent bien formées et permettent de répondre aux besoins des entreprises de la zone.

4/ Infrastructures de transport et de communication

L'accessibilité entre le nord et le sud de la zone repose principalement sur les deux passages routiers et ferroviaires du littoral méditerranéen et atlantique. La zone centrale ne dispose pas d'un passage de qualité similaire. Cette situation provoque une congestion des passages littoraux particulièrement en raison du trafic de marchandises2. Cette saturation n'est pas le fait de l'activité transfrontalière mais résulte de la situation de passage entre le Nord de l'Europe et la Péninsule ibérique, et l'Afrique du Nord.

Ce problème ne relève pas seulement de la coopération transfrontalière car il est lié à un développement des activités sur l'ensemble du territoire de l'UE. La complémentarité avec d'autres programmes est donc nécessaire pour apporter une réponse adaptée.

Pour ce qui est du transport aérien, il existe très peu de liaisons directes entre les différentes capitales régionales. C'est d'autant plus grave pour les agglomérations situées de part et d'autre de l'axe central des Pyrénées.

En matière de transport maritime, il existe un déséquilibre important. En effet du coté espagnol ils existent des ports de forte influence comme celui de Bilbao ou de Barcelone, c'est beaucoup moins le cas du coté français.

Malgré trois générations d'aide communautaire, on constate que de nombreux progrès restent à faire. Ce diagnostic territorial effectué par le PO 2007-2013 met en évidence l'existence de disparités mais aussi de problèmes communs. Ce dernier va en tirer des axes prioritaires à développer durant cette programmation.

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius