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La protection sociale au Cameroun

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par Alex OKOLOUMA
Université de Yaoundé II-Soa - DEA en sciences économiques 2008
  

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1.1.2.1. Le régime «  libéral »

Dans ce premier modèle, le degré de démarchandisation est faible. Le principe de l'assistance est prédominant, et les droits sont au moins attachés au travail qu'à un besoin démontrable. Dans les nations où ce modèle a été mis en place (principalement dans les pays anglo-saxons), la « marchandisation » ou régulation par le marché est un principe prééminent. Cet idéal-type s'inscrit dans la continuité de l'éthique libérale, selon laquelle l'individu est considéré comme responsable de son propre bien-être, accessible par le travail. Par conséquent, le système de protection sociale intervient peu, avec la volonté de ne pas se substituer aux règles du marché, et se limite à offrir un filet de sécurité. Financées par l'impôt, les prestations sociales sont modestes et principalement attribuées à ceux qui ont les plus bas revenus. Les règles de droit social sont strictes et souvent associées à des stigmates.

En matière d'organisation du système de protection sociale, les pays anglo-saxons n'ont pas suivi toutes les recommandations de Beveridge. Par exemple, au Royaume-Uni, si l'action de la protection sociale est possible pour tous les résidents, seul le système de santé (National Health Service) est véritablement universel. Les prestations en espèce (indemnités maladie, allocations chômage, retraites) servies par le système public (National Insurance) sont forfaitaires et peu élevées, ce qui implique un rôle important des assurances privées et les régimes d'entreprises. Ceux qui n'ont pas suffisamment cotisé à l'assurance nationale perçoivent des prestations sous condition de ressources (Income Support). Le système public, très unifié, est géré par l'appareil administratif de l'État central, et majoritairement financé par l'impôt.

L'État encourage le fonctionnement du marché, qui régule les mécanismes d'allocations des richesses, en garantissant qu'un minimum social et en subventionnant le développement des projets privés de prévoyance. Ce type de régime érige un ordre de stratification sociale, qui délimite un dualisme politique de classes, entre les plus riches qui recourent peu au système public de protection sociale et s'assurent par l'intermédiaire des dispositifs privés, et les groupes les plus pauvres, généralement les classes ouvrières, qui relèvent de l'assistance public financée par l'impôt. La classe moyenne est partagée entre ces deux groupes majeurs, et oscille entre la difficulté de financer une assurance sociale dans le secteur privé, et le risque de bénéficier des prestations universelles publiques, ce qui induit socialement de tomber dans la catégorie des plus pauvres.

Dans la mesure où les indemnités sont prises en charge par l'État et financées par l'impôt, les citoyens sont peu attachés au système de protection sociale et celui-ci semble de ce fait plus facile à réformer9(*). Les Etats-Unis, le Canada et l'Australie apparaissent comme les archétypes de ce modèle de protection sociale. Au niveau européen, le régime de protection sociale libéral est représenté par la Grande-Bretagne.

* 9 Les travaux de Paul Pierson ont cependant montré que les réformes étaient aussi difficiles dans ces pays en raison de l'attachement de la population au systèmes de protection sociale et des phénomènes d'institutionnalisation auxquels le gouvernement Thatcher a notamment été confronté lorsqu'il a voulu remettre en cause le système de protection sociale britannique (Pierson, 1994).

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon