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Christologie contemporaine: le défi du pluralisme religieux

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par Clément TCHUISSEU NGONGANG
Grand séminaire Notre Dame de l'Espérance de Bertoua - Baccalauréat canonique en théologie 2011
  

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III- QUELQUES REPERES POUR LE DIALOGUE INTERRELIGIEUX

Le domaine du dialogue interreligieux est vaste, et nombreux sont les auteurs qui s'y sont investis. Il ne s'agit pas pour nous de reprendre ici toutes les orientations développées, mais en guise de propositions pastorales, nous voulons retenir trois suggestions en lien avec le débat christologique.

1- Urgence d'une connaissance du Christ catéchétique et personnelle approfondie

Le chrétien vit dans un monde où le pluralisme religieux fait partie de la configuration normale des choses. S'il doit en tirer profit, il ne peut simplement s'accommoder à cette réalité sans courir le risque de porter un coup à son adhésion au Christ. Evidemment, dans un tel contexte, être chrétien devient une option religieuse parmi tant d'autres, susceptible d'être abandonnée pour embrasser une autre alternative. Si le pluralisme religieux entre dans la trame normale de la vie sociale, il ne doit pourtant pas cesser de générer chez le chrétien questionnement et inquiétudes qui le somment de justifier son adhésion au Christ. Il s'agit d'aider les fidèles à donner une réponse concrète à la question que pose Jésus à ses disciples dans les évangiles : « Mais pour vous, qui suis-je ? » ( Mc 8, 27). On dirait que tout se passe comme dans la démarche que saint Ignace propose aux retraitants dans ses Exercices spirituels : choisir résolument le Christ contre en envers tout279(*). Comment se dérober à cet impératif et ne pas désirer que la foi des fidèles soit comme une maison bâtie sur le roc ? Adolphe Gesché dans l'interrogation : « Pourquoi je crois en Dieu », essaie de se dire à lui-même les raisons de son adhésion au Christ : « savoir que ma confession de Dieu est (ou est devenue) un choix, en tout cas un acte de liberté. Et même, pour moi, un acte de liberté qui libère. Les faits de l'athéisme [et nous ajouterions du pluralisme religieux], de cette possibilité [ou de cette réalité] de l'existence humaine, fait découvrir, comme sur le vif, que la foi en Dieu (...) est un acte de liberté, et que ma foi en Dieu n'est pas, et peut être chose nécessaire, qui s'impose et s'inflige. »280(*) Le suivisme dans le domaine de la foi est autant redoutable que le refus de Dieu. Le chrétien ne peut faire l'économie de réviser les motifs de son attachement à Dieu s'il veut garder ce lien libre de l'aliénation, de l'infantilisme, de l'indifférentisme.

Ce qui vient d'être dit découle lui aussi d'une connaissance catéchétique du Christ. S'attacher au Christ fait suite à une certaine connaissance de lui sur laquelle s'appuie notre choix. Il est toujours possible de traduire dans un discours catéchétique la vérité de l'universalité salvifique de la médiation du Christ. Pour préserver toute la richesse du mystère salvifique, les pasteurs et les ministres doivent s'atteler à montrer comment la personne du Christ accomplit les valeurs contenues dans nos traditions et nos cultures. Comme nous l'avons vu dans le dilemme moderne du Jésus historique et du Christ de la foi, la figure de Jésus est devenue la préoccupation des sciences profanes, de la philosophie et même des autres religions. Et évidemment cette figure de Jésus affranchie de la foi de l'Eglise s'en trouve réellement appauvrie (Jésus superstar, Jésus le maître initiatique, le prophète...). Sans une solide formation, le chrétien en contact avec cette source populaire d'opinions, il va sans dire que son adhésion à cette personne du Christ sera fragile, vacillante et même éphémère. A travers la catéchèse, les fidèles devraient être conduits à la vraie connaissance du mystère du Christ qui s'enracine dans les Saintes Ecritures et dans la foi de l'Eglise contenu dans les symboles de la foi.

Pour nous résumer sur la nécessité d'un double mouvement de connaissance du Christ et d'adhésion à lui, nous nous rappelons cet extrait du Directoire général de catéchèse : « La foi, que la catéchèse doit conduire à maturité peut être enseignée sous deux aspects : soit comme adhésion entière de l'homme à Dieu qui se révèle, adhésion donné sous l'influence de la grâce (fides qua), soit comme le contenu même de la révélation et du message chrétien (fides quae). »281(*)

* 279 Cf. IGNACE DE LOYOLA, Exercices spirituels, n° 23.

* 280 GESCHE Adolphe, Dieu pour penser, III, Dieu, Cerf, Paris, 1994, p. 128.

* 281 CC, Directoire général pour la catéchèse, Centurion/Lumen vitae, Paris/Bruxelles, 1997, n° 36.

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