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Problématique du financement des PME par les établissements bancaire : cas de Coris bank

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par Théophile Fabrice NEZIEN
Université Saint Thomas d'Aquin - Maitrise en Economie,Gestion des Entreprises et des Organisations 2010
  

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I.2 : La question de la Garantie

La question de la garantie bancaire demeure un problème fondamental suscitant de vifs débats entre les acteurs du financement. Si pour les uns elle est perçue comme une source de démotivation de l'entreprise, les autres la considèrent comme l'élément clé faisant le crédit. Mais la garantie fut-elle de qualité, suffit- elle pour octroyer un crédit ?

La garantie est ce avec quoi la banque pourra se faire rembourser en cas de défaillance ou de non exécution de l'entreprise. Elle a un caractère accessoire et même si elle est indispensable dans le processus de financement, elle ne suffit pas à assurer le financement.

L'impact de la garantie sur l'obtention du financement bancaire est bien documenté dans plusieurs études dont celles d'Inderest et Mueller (2007), de RAM(2005) et de Bukvic et Barlett(2003) pour qui « offrir ses biens en garantie est considéré comme une condition indispensable mais non obligatoire dans plusieurs banques ». Ces garanties permettent aux banques de réduire significativement leur risque de pertes monétaires en exerçant leur droit de liquidation de ces actifs matériels en cas de défaut de paiement de la part de l'emprunteur.

La garantie préserve donc au banquier une certaine marge de sécurité pour parer aux éventuels risques (risques de crédit essentiellement).

Elle peut être analysée comme une fonction inverse du problème de financement en ce sens que plus la garantie proposée est élevée, moins il se pose un problème de financement.

De même, une garantie faible posera toujours un problème de financement; la préoccupation principale de la banque étant de se rassurer que les remboursements seront effectués.

C'est pourquoi en général, 37%( résultats analyses) des problèmes de financement sont dûs au manque ou à l'insuffisance de garantie proposée. Ce facteur est d'autant plus important pour les crédits d'investissement et de fonctionnement selon cet extrait de tableau.

Influence de la garantie dans les cas spécifiques de problèmes de financement.

Types de crédits rejetés

Influence de la Garantie

Crédits d'investissement

50%

Crédits de fonctionnement

38%

Crédits par signature

12%

Totaux

100%

Source : Extrait tableau 3, colonne 3

Ainsi, 50% des crédits d'investissements rejetés aux PME sont dûs essentiellement a l'absence de garantie, une garantie influente à 38% dans le cas des crédits de fonctionnement et 12% pour les crédits par signature. D'oü ce graphique illustratif.

Graphique 2 : Représentation graphique de l'influence de la garantie

Source : Construit par l'auteur, 2010

La garantie est donc la variable la plus déterminante dans l'octroie des crédits

d'investissement ou de long terme.

Cela est d'autant vrai car pour ces types de crédits, la banque à besoin de se rassurer que l'entreprise s'exécutera a échéance. Une échéance généralement longue (supérieure à 2 ans) et marquée d'incertitudes telles que les risques concurrentiels, les risques de marchés, et les risques liés à l'environnement des affaires. C'est pourquoi, la banque exige a cet effet des garanties conséquentes pour couvrir ces multiples risques. De même, pour les crédits de fonctionnement, les entreprises pouvant désaffecter le financement obtenu a d'autres fins, la banque s'entoure a cet effet d'un maximum de précautions pour minimiser le risque auquel elle fait face. Cependant, la garantie influence peu pour les crédits par signature.

En général, le problème de financement se pose aux entreprises lorsque la garantie est indisponible ou insuffisante pour couvrir le risque. Ainsi, si la probabilité d'obtenir du financement est une fonction croissante de la garantie apportée (probabilité d'obtenir du financement = f (garantie), toute chose étant égale par ailleurs, alors la probabilité de ne pas obtenir du financement est une fonction décroissante de la garantie(g). D'oü nous proposons le modèle suivant qui établi le problème de financement en fonction de la garantie :

(1) pf= f (g)

Si la garantie apportée augmente, toute chose étant égale par ailleurs, alors le problème de financement diminue proportionnellement. Avec donc dérivée première f ` inferieur à 0.

( f '<0) et une fonction f décroissante.

Si notre fonction f est décroissante alors toute augmentation de la garantie apportée, réduit le problème de financement.

Ayant posé au préalable que :

(1) pf = f (rc),

Et étant donné que le problème de financement est aussi fonction de la garantie, alors de (1) + (2) nous proposons le modèle simplifié suivant : pf = f (rc ; g)

Le problème de financement est fonction non seulement du risque mais aussi de la garantie apportée. C'est d'ailleurs ce qui ressort de notre analyse selon laquelle 46% des crédits rejetés sont dûs au fait que le risque est élevé et 37% pour insuffisance de la garantie.

Ces deux variables sont donc déterminantes à 83%, (soit 46%+37%) dans le problème de financement. C'est donc dire qu'il dépend essentiellement de ces variables.

Dans une approche économétrique, nous pouvons établir que pf =â0 +â1rc + â2g +? avec â0 une constante autonome, ? le terme d'erreur( regroupant les autres variables non prise en compte dans le modèle tels que la gouvernance, le coût du crédit et l'environnement des affaires), â1, â2 les coefficients respectifs du risque de crédit et de la garantie, avec l'hypothèse que â1>0 et â2<0; étant démontré en (1) que le problème de financement est une fonction croissante du risque de crédit et en (2), une fonction décroissante de la garantie.

La relation existante entre le risque de crédit et la garantie est une relation conflictuelle, de sorte que si le risque domine la garantie, il existe un problème de financement. Par contre, lorsque la garantie proposée est plus forte que le risque, il n'existera pas de problème de financement. En effet, la garantie est matérialisée pour atténuer ou réduire le risque de crédit. Elle vient donc en diminution de celui-ci. De ce constat, nous pouvons dire qu'il existe un problème de financement lorsque la garantie est inferieure au risque ou que la différence entre le risque de crédit et la garantie est supérieure à 0(soit rcg>0)

Par contre, si le risque est élevé et que l'entreprise dispose d'une garantie conséquente pour le couvrir, il ne se posera pas de problème de financement car la garantie aura atténuée le risque et (rc -g) sera inferieur à 0.

Ainsi, considérons les différents niveaux de risque (rc) et de garantie(g) suivants, en fonction du montant de financement sollicité (valeurs en %).

Tableau 4 : Les problèmes de financement pour les différents niveaux de risque et de

garantie considérés

Rc

20

50

60

70

10

20

30

60

g

8

15

22

38

15

57

70

75

(Rc-g)

12

35

38

32

-5

-37

-40

-15

Points

A

B

C

D

E

F

G

H

Source : Construit par l'auteur, 2010

Nous constatons donc que lorsque la garantie proposée est inferieur au risque de crédit, rc-g
est supérieur à 0 et il existe dans ce cas un problème de financement. Par contre, si la garantie
est plus importante que le risque encouru, on remarque que rc-g est inferieur à 0. Dans ce cas,

il n'existe donc pas de problème de financement.

Ainsi, pour chaque niveau de risque et de garantie, nous faisons correspondre un point. Ces points représentatifs des différents problèmes de financement peuvent être représentés dans ce graphique.

Graphique 3 : Représentation graphique du conflit Risque- Garantie

Risque r (en %) Courbe X (pour rc-g>0)

70 - D
· Courbe Y (pour rc-g<0)


· H

60 - ? ? ? ? C
· 50 - B
·

40 - ?

30 - ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ?
· G

20 - A
· ?
· F ?

10 -
· E ? ?

0 ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? Garantie g (en %)

. 10 20 30 40 50 60 70 80 90

Source : Représentation faite par l'auteur a partir des données du tableau 4.

Légende : - Axe des abscisses : axe de garantie pour les niveaux de garantie en % avec 1cm = 10%.

- Axe des ordonnées : Axe du risque de crédit pour les niveaux de risque en % avec 1cm=10%.

Deux courbes sont a distinguer: l'une, la courbe X pour les niveaux de (rc-g) >0, représentative des points A, B, C et D. Cette courbe est caractérisée par le fait que le risque encouru par la banque est plus grand ou augmente plus vite que la garantie proposée.

Toute entreprise qui présentera donc les caractéristiques de cette courbe, connaitra toujours un problème de financement.

A cet effet, en considérant le point C, on constate un niveau de risque s'établissant a 60% de la valeur du crédit et une garantie proposée d'environ 22% de cette même valeur.

Il se pose un problème de financement parce que le risque encouru est très élevé et la garantie proposée s'avère insuffisante pour réduire significativement ce risque.

A l'autre extrême, nous avons la courbe Y pour des niveaux de (rc-g) < 0, et représentative des points E, F, G, et H. Une courbe caractérisée par le fait que la garantie proposée par le promoteur est proportionnelle au risque encouru par la banque ou même plus grande que celui ci.

Toute entreprise qui présentera les caractéristiques de cette courbe ne connaitra pas de problème majeur de financement. Cette situation se rencontre généralement chez les grandes entreprises qui disposent d'un fort potentiel, ce qui explique leur facilité a obtenir le crédit bancaire par rapport aux PME. A cet effet, si l'on considère par exemple le point E, on constate un niveau de risque de 10% du montant du crédit et une garantie proposée de 15% du même montant. A un tel niveau, il n'existe pas de problème de financement, car la garantie apportée a largement couvert le risque encouru par la banque; toute chose qui joue à la faveur de l'entreprise.

Il ressort donc après analyse que le problème de financement est surtout un problème de risque et de garantie car, le conflit existant entre ces deux variables détermine la problématique du financement. Si la garantie atténue le risque, il n'en demeure pas moins qu'elle se doit d'être consistante et au mieux être toujours supérieur au niveau de risque pour parer au problème de financement bancaire.

Toutefois, même si la garantie est un facteur important pour assurer le financement, la confiance suscitée par les dirigeants des PME à travers leur système de gouvernance en est un autre.

I.3 : La gouvernance des entreprises

La qualité du fonctionnement organisationnel est éminemment reconnue aujourd'hui comme un élément essentiel à la réussite des entreprises et des organisations.

Le problème de gouvernance est dû au faible niveau d'alphabétisation des promoteurs. Bon nombre de Petites et Moyennes Entreprises au Burkina Faso sont marqués par une déficience de leur politique gouvernementale. Pourtant, de l'incapacité du manager à gérer une équipe traduit son incapacité à gérer à bon escient un financement obtenu.

Le problème de gouvernance se perçoit notamment à travers le non distinction par le promoteur de ses ressources personnelle à celles de l'entreprise.

Pour peu, les recettes journalières se transforment en « pots de vins ». Ce constat largement partagé par le banquier pose un problème de financement a l'encontre de telles entreprises.

C'est pourquoi, environ 7%( tableau 2), des crédits rejetés au PME sont dûs à la déficience du système de gouvernance appliqué. Cela parce que les dirigeants de telles entreprises sont inexpérimentés dans les domaines de gestion, dans l'activité exercée ou que leurs antécédents avec les banques sont défavorables. D'une manière spécifique, l'influence de la gouvernance dans le problème de financement peut être perçue à travers cet extrait de tableau.

Influence de la gouvernance dans les cas spécifiques de problèmes de financement

Types de crédits rejetés

Influence de la
Gouvernance

Crédits d'investissement

40%

Crédits de fonctionnement

40%

Crédits par signature

20%

Totaux

100%

Source : Extrait tableau 3, colonne 3

Soit le graphique illustratif suivant :

Graphique 4 : Représentation graphique de l'influence de la gouvernance

influence de la gouvernance

40%

20%

40%

crédits d'investissement crédits de fonctionnement crédits par signature

Source : Construit par l'auteur, 2010

Le problème de gouvernance se rencontre donc beaucoup plus dans l'octroie des crédits d'investissement et de fonctionnement. En effet, ces deux catégories de crédits font l'objet de décaissements d'argent de la banque. Si le dirigeant ne s'y connait pas en management, ou s'il est de mauvaise foi, celui-ci peut utiliser les décaissements obtenus a d'autres fins.

C'est donc pour éviter un tel comportement que la gouvernance revêt d'une telle importance. Cependant, les crédits par signature ne font pas l'objet de décaissements de la banque et l'entreprise ne peut encaisser le montant du financement obtenu.

Toutefois, si la banque est réticente à financer les PME, c'est aussi indépendamment de sa volonté. C'est en cela que des facteurs tels que le cadre réglementaire et l'inadaptation des ressources de la banque limite ses possibilités de financement.

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"Et il n'est rien de plus beau que l'instant qui précède le voyage, l'instant ou l'horizon de demain vient nous rendre visite et nous dire ses promesses"   Milan Kundera