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Le rôle du Conseil de Paix et de sécurité de l'Union Africaine dans la prévention et la résolution des conflits en Afrique: analyse appliquée au cas du Darfour

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par Gervais Anselme GBENENOUI
Université de Bangui - Maà®trise en droit public (relations internationales) 2006
  

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PARAGRAPHE II : LES CONSEQUENCES DE LA CRISE DU DARFOUR

La crise du Darfour a réuni en elle seule des conséquences sur tous les plans: social, économique, humanitaire, diplomatique, militaire etc.

Vouloir dresser une liste des conséquences de celle-ci serait dubitatif car elles sont nombreuses cependant nous ne retiendrons que les conséquences qui pourraient avoir une incidence par rapport à notre analyse, et ce, relativement au rôle que le Conseil de Paix et de Sécurité a joué dans la recherche de la solution à cette crise, sans pour autant délaisser certaines atrocités qui n'ont peut-être aucun lien avec notre analyse.

Les destructions dans les villages,certains villages sont même rasés aux fins de forcer les populations à partir, les attaques et vols du bétail,des plantations agricoles incendiées constituent l'oeuvre des milices Djandjawids qui mettent en pratique une politique de terre brûlée. C'est ainsi que dès le mois de Septembre 2004, on note déjà l'afflux de deux cent mille (200.000) réfugiés au Tchad et d'environ un million et demi (1.500.000) de personnes déplacées. Certains témoins des évènements qui ont pu expliquer leurs mésaventures font état de meurtres, viols y compris des fillettes, ce qui témoigne que les premières victimes de la crise sont des enfants. Les causes de mortalité infantile sont multiples: sous-nutrition (un bol par jour « d'assida », c'est à dire d'un mélange de farine et d'eau), maladies diarrhéiques provoquées par la pollution de l'eau, blessures, pneumonies, fièvres etc.

Les violences faites aux populations du Darfour par les milices arabes Djandjawids sont souvent dénoncées par la Communauté internationale sans que celle-ci envisage une quelconque intervention, alors qu'en Janvier 2005, le bilan fait état d'environ cent mille (100 000) morts. Le Congrès des Etats-Unis vote à l'unanimité, au mois de Juillet 2004, pour donner un nom aux exactions des Djandjawids du Soudan et la qualification retenue est celle du génocide. Se référant à une enquête faite pendant l'été 2004, dans les dix neuf(19) camps de réfugiés soudanais au Tchad, le Secrétaire d'Etat américain Collin Powell qualifie les évènements du Darfour de génocide en Septembre 2004. Les rebelles sont satisfaits de cette reconnaissance et réclament une intervention directe de la Communauté Internationale.

Pourtant, l'attitude de la Communauté Internationale manque de volonté et est parfois ambiguë. Ainsi la France est complaisante à l'égard du Gouvernement soudanais en privilégiant son côté stabilisateur. Les Etats-Unis et le Royaume-Uni restent très attirés par les intérêts pétroliers car entre 2003 et 2004, le Soudan a presque doublé sa production, c'est pourquoi le premier ministre britannique M.Tonny Blair a déclaré être contre toute intervention militaire au Darfour. La Chine quand à elle montre un vif intérêt depuis quelques années et on peut supposer qu'il est dicté par les intérêts pétroliers.26(*)

Ce conflit provoque un grand mécontentement de la part des proches du Président tchadien Idriss Déby. Néanmoins bien comprendre la position particulière du Tchad, il faut absolument garder à l'esprit que la tribu zaghawa formant la majorité de la rébellion est à cheval sur la frontière tchado-soudanaise. De plus,elle a formé l'essentiel des troupes du Président Déby lors de sa prise du pouvoir par la force en 1990 contre l'ancien président Hissen Habré,et déjà cette offensive avait été lancée du Darfour. Même si le Président tchadien apporte son soutien au gouvernement soudanais, certaines de ses forces d'élites n'ont pas hésité, définitivement ou momentanément, à déserter avec troupes et armement pour combattre auprès de leurs frères rebelles.

Les organisations non gouvernementales (ONG) travaillant dans le secteur humanitaire et de protection des droits de l'homme, le Programme alimentaire mondial(PAM) et le Haut Commissariat aux réfugiés se plaignent du manque de sécurité qui gène l'exercice de leur travail. Plusieurs travailleurs humanitaires soudanais ont été enlevés parce que les milices arabes ne veulent aucunement qu'ils apportent aliments et soins aux populations victimisées.

L'une des conséquences locales est le fait de l'engagement de beaucoup d'hommes dans l'armée rebelle pour combattre les milices.

Devant toutes ces sortes d'exactions, certains spécialistes parmi lesquels on remarque M. Marc Lavergne, spécialiste du Soudan au Centre National de Recherche Scientifique considèrent que le conflit du Darfour n'est pas racial. Ils retiennent comme problème majeur, l'ignorance des provinces périphériques de la capitale dont le Darfour par les gouvernements médiocres qui se sont succédé et qui instrumentalisent aujourd'hui des miliciens à des fins économiques.27(*)

Aujourd'hui, selon les estimations des Nations Unies,la crise du Darfour a fait entre cent quatre-vingt mille (180.000) et trois cent mille (300.000) morts et deux millions quatre cent mille (2.400.000) déplacés et réfugiés. Devant ces estimations nous pensons que la Communauté internationale se noie dans un verre d'eau parce que le Darfour n'a pas réellement d'intérêt stratégique, alors les diplomates se succèdent pour demander au Président Omar el Béchir d'aider les réfugiés, et ce comportement, selon notre pensée,est une tempête dans un verre d'eau, parce que les représentants occidentaux des grandes puissances et des organisations internationales pourtant interpellés par les organisations non gouvernementales (ONG) présentes au Darfour, n'ont accordé assez d'attention au conflit au début.

En revanche, lorsque la crise a pris de l'ampleur, la mobilisation de la Communauté internationale était véritable et c'est l'Union Africaine qui est l'élément focal de cette synergie, à travers son Conseil de Paix et de Sécurité.

* 26 Sources : - Le Nouvel Observateur, N° 2068 paru dans la semaine du 24 juin 2004 (article de Robert

Marmoz) ;

- Article WEB du journal Libération parution du 6 octobre 2004.

* 27 Marc LAVERGNE, spécialiste du Soudan au CNRS : « Le conflit du Darfour n'est pas un conflit racial » ;

- Le Soudan contemporain (édition Karthala 1989).

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