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Gouvernance et pérennisation des actions de développement villageois au Bénin: cas de la commune d'Adjarra

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par Coffi Fiacre F. NOUWADJRO
Université d'Abomey-Calavi - Maà®trise en développement communautaire 2008
  

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Introduction

La gouvernance est d'actualité. Elle est présente dans tous les systèmes actuels de développement et implique de nouveaux modes d'organisation et de gestion. Selon le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), l'aptitude du gouvernement à formuler et à mettre en oeuvre des politiques est un facteur touchant la gouvernance. Ceci est d'autant plus important que la notion de bonne gouvernance est aujourd'hui prônée par opposition à la mauvaise gouvernance, afin d'instaurer des systèmes de gestion efficace, transparente et participative. Il existerait alors un lien indissociable entre l'efficacité d'un système de gestion et la qualité ou le mode de gouvernance. L'efficacité de la gouvernance des actions publiques affecte donc le niveau de développement d'une nation. La gouvernance se traduit alors par l'exercice de l'autorité et du contrôle au sein d'une société dans le cadre de la gestion de ses ressources, en vue du développement social et économique selon Bird et Vaillancourt (1997). Elle implique un tissu d'acteurs collectifs depuis les institutions internationales aux communautés à la base en passant par les gouvernements centraux des pays. Mais si au niveau macro, les institutions d'aide au développement et le pouvoir central ont la force de décisions, le rôle des communautés à la base, au-delà de la simple participation doit évoluer pour atteindre aussi celui de décideur. Il faut donc mettre véritablement en pratique le principe de subsidiarité qui selon Work (2002), veut qu'une fonction soit confiée au plus bas niveau de gouvernement capable de les assumer. Il s'agit alors comme le souligne Célestin Mayoukou et al (2003), de traiter au niveau local tous les problèmes qui peuvent l'être et au niveau global ceux qui ne peuvent être résolus autrement. S'il y a une gouvernance à l'échelon global, c'est qu'il y a également une gouvernance à l'échelon local. C'est alors dans le souci de responsabiliser les communautés à la base que les politiques africaines depuis la décennie 1980 se sont tournées vers le processus de la décentralisation. Pour les gouvernements africains, la décentralisation est un passage obligé dans la réduction de la pauvreté. Elle fait appel à la bonne gouvernance et est intimement liée au transfert des compétences. Ce processus nécessite une plus grande participation des communautés à la base dans la prise de décision des affaires les concernant ; (les objectifs de la décentralisation étant l'émergence d'une démocratie à la base et le développement à la base comme moyen de lutte contre la pauvreté). La décentralisation complète la démocratie. Elle permet à tout citoyen même au niveau village non seulement de s'exprimer mais surtout de prendre une part active dans la gestion des affaires publiques communautaires. La décentralisation est donc la seule organisation administrative qui permet aux populations à la base de pratiquer la démocratie, de s'autogérer et d'assurer le développement harmonieux de leur localité selon Camille Dossou (2000). Le Bénin n'est pas resté en marge de cette révolution politique, administrative, institutionnelle et territoriale. En effet, vue l'incapacité grandissante de l'Etat central des années 1980 à faire face à ses engagements vis-à-vis de ses populations, et aux résultats décevants de ses politiques dirigistes de conduite de développement par le pseudo régime marxiste léniniste d'alors, la décision de décentraliser l'administration béninoise a été prise à la conférence des forces vives de la nation de février 1990. Ce faisant, l'Etat vise la pratique de la démocratie à la base et l'autopromotion communautaire. ``...les politiques de développement adoptées jusque là n'ont pas donné les résultats escomptés. La stratégie « top down » (selon lequel les projets sont imposés depuis le sommet) ne permettait pas d'engendrer le développement à la base, il faut partir de la base pour atteindre le niveau national.''1(*) Il s'agit alors d'un processus par lequel une collectivité prend conscience de ses besoins et établit des stratégies pour répondre à ses besoins à partir de ses atouts et potentialités.

En prélude à la concrétisation de cet idéal à travers le processus de décentralisation au Bénin, les élus locaux ont été installés en 2003 pour faire tourner la roue de la gouvernance à la base. La loi N°97-029 du 15 janvier 1999 portant organisation des communes en République du Bénin stipule à cet effet, en son article 2 que « la commune constitue le cadre institutionnel pour l'exercice de la démocratie à la base. Elle est l'expression de la décentralisation et le lieu privilégié de la participation des citoyens à la gestion des affaires publiques locales ». Nonobstant le niveau premier de la décentralisation au Bénin, la mise en oeuvre d'actions publiques n'est pas seulement du ressort de l'administration communale. Les communautés villageoises mieux que par le passé sont devenues des acteurs de développement participant à la réalisation de projets sociocommunautaires : construction de points d'eau, de salles de classes, de marchés, de pistes et dessertes rurales, et autres infrastructures sociocommunautaires. Ces projets communautaires sont gérés partout sur le territoire national par des ''Gouvernements Villageois'' appelés ici Comité de Gestion et là Association de Développement Villageois (ADV). L'émergence de ces formes d'organisations sociales à la base a fait suite au constat du manque de participation des populations villageoises, dans les actions de développement initiées et conduites pour eux par les experts extérieurs à leurs communautés, sans leur implication réelle dans les démarches d'identification, de montage, de gestion et de suivi/évaluation desdites actions.

Le rapprochement des populations des mécanismes de prise de décisions relatives aux affaires les concernant doit révolutionner le développement à la base et instituer une véritable gouvernance communautaire. La prise en charge de la gouvernance des actions de développement dans nos villages doit permettre à ces derniers de se construire une certaine légitimité et une certaine visibilité. Cette légitimité et cette visibilité sont des moteurs de développement durable et contribuent à l'émergence de nos localités. Cependant, il ne peut y avoir ni émergence ni développement durable tant que les actions sociocommunautaires ne survivent pour susciter d'autres initiatives ou créer des ressources à même de les entretenir. Les partenaires et les financements existant à fortiori pour accompagner le développement durable des projets à la base, c'est essentiellement dans la transformation de la gestion des actions publiques communautaires qu'il faut chercher la clé du développement durable. Le développement durable étant selon l'OCDE (2000) « un ensemble coordonné de processus participatifs permettant de progresser en permanence dans les domaines de l'analyse, du débat, du renforcement des capacités, de la planification et de la mobilisation des ressources en conciliant les objectifs économiques, sociaux et environnementaux de la société et procédant le cas échéant à des arbitrages ». Ainsi, c'est dans les mécanismes de gouvernance que nombre de contraintes sont à lever.

L'ensemble de ces constats justifient le thème de cette recherche : «Gouvernance et pérennisation de actions de développement villageois au Bénin : cas de la commune d'Adjarra». Les gouvernements locaux ne semblent pas disposer de compétences suffisantes pour faire face à la gestion des actions de développement dans leur village. ''Si le souci et les discours des partenaires au développement toutes catégories confondues (Etat, partenaires au développement, ONG, projets de développement, etc.) visent explicitement à impliquer les populations dans les programmes de développement, il reste que dans les faits, les uns et les autres n'ont souvent ni la méthode, ni les moyens et même le temps nécessaire pour une réalisation effective de cette implication. Les interventions sont généralement inscrites dans le temps (quelques années sur le terrain), si bien qu'une fois achevées, les communautés se retrouvent dans leur situation de départ sans que les actions entreprises suscitent une réelle dynamique sociale pouvant enclencher le processus de développement communautaire.''2(*) L'identification des difficultés rencontrées par les associations de développement villageois et des stratégies de gouvernance devant rendre autonomes les communautés à la base s'avère indispensable.

Pour ce faire, notre travail s'est articulé autour de quatre (4) chapitres:

- Le premier situe le cadre théorique de l'étude c'est-à-dire la revue de littérature, la problématique, l'hypothèse, et l'objectif de la recherche ;

- Le deuxième est consacré à la démarche méthodologique, à l'ensemble des procédés et techniques mis en oeuvre pour recueillir les données ;

- Le troisième présente et analyse les résultats issus de cette étude;

- Le quatrième chapitre enfin fait l'interprétation et propose une discussion des résultats ainsi que de nouvelles stratégies d'interventions améliorées aux acteurs de développement en présence.

* 1 MCPPD, Direction du suivi des programmes de développement régional, Capitalisation des expériences nationales de développement communautaire au Bénin, Rapport d'étude, Cotonou, Décembre 2004

* 2 MCPPD, Direction du suivi des programmes de développement régional, Capitalisation des expériences nationales de développement communautaire au Bénin, Rapport d'étude, Cotonou, Décembre 2004

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