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Profil de pauvreté en république de Guinée : une approche multidimensionnelle

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par Mamadou Kalidou Diallo
INEFSAGEP de Dakar - Ingénieur en Statistique Informatique Appliquée 2008
  

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CHAPITRE 1 : CADRE DE L'ÉTUDE

1.1 Présentation générale de la République de Guinée

La République de Guinée est un pays côtier situé en Afrique de l'Ouest (7030 de latitude Nord et 150 de longitude Ouest). Couvrant une superficie de 245.857 km2. Elle est limitée à l'Ouest par l'Océan Atlantique, au Nord-Ouest par la République de Guinée Bissau, au Nord par le Sénégal et la République du Mali, au Nord-Est par le Mali, à l'Est par la Côte d'Ivoire et au Sud par le Libéria et la Sierra Léone.

Carte : Carte administrative de la République de Guinée

Sur le plan administratif, la Guinée compte sept régions administratives : Boké, Faranah, Kankan, Kindia, Labé, Mamou, N'Zérékoré. Les régions sont subdivisées en préfectures (33 au total). Ces préfectures sont subdivisées en 303 sous-préfectures dont le découpage correspond à celui des 304 communes rurales (CR) et des 38 communes urbaines (CU). En milieu rural, les CR sont des regroupements de districts comportant des villages alors que, en milieu urbain, les CU sont des regroupements de quartiers comportant des secteurs.

La ville de Conakry, la Capitale, jouit d'un statut particulier. Elle est divisée en 5 communes (Dixinn, Kaloum, Matam, Matoto et Ratoma).

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Du point de vue géo-écologique, la Guinée est divisée en quatre régions naturelles: la Basse Guinée qui correspond à la zone côtière du pays, la Moyenne Guinée qui est une zone montagneuse comprenant le massif du Fouta Djalon, la Haute Guinée qui est une zone de savanes au nord du pays et la Guinée Forestière qui est une zone de forêt au sud-est du pays. De nombreux fleuves, tels que le Niger, le Sénégal, la Gambie ainsi que leurs principaux affluents trouvent leur source en Guinée. Le massif du Fouta Djalon offre un potentiel de production électrique important. En plus de son potentiel hydrographique, la Guinée renferme d'importantes richesses minières telles que la bauxite (il en est le deuxième pays producteur), le fer, l'or, le diamant, le cobalt et l'uranium.

Le climat du pays est globalement de type tropical à deux saisons : la saison des pluies et la saison sèche. La durée de ces deux saisons varie en fonction des régions climatiques : il existe quatre régions climatiques distinctes en Guinée. L'Ouest, au bord de l'Atlantique, est très humide. Le climat est plus tempéré au Centre (deux saisons égales, pluies de mai à novembre). Au Nord-Est, le climat est tropical sec avec des pluies plus faibles, des températures élevées sauf de décembre à février lorsque le vent souffle (20 °C contre 40 °C). Le Sud-Est de la Guinée est de subéquatorial avec une longue saison des pluies (8 à 10 mois) et des températures moyennes de 24 °C à 28 °C.

L'environnement en Guinée semble être préservé grâce à la faible densité de population et l'industrialisation limitée. Les principales menaces sont la déforestation, la pollution issue de l'exploitation minière, l'absence de traitement des eaux usées, auxquelles on peut ajouter le braconnage de la faune sauvage.

Selon les données du deuxième Recensement Général de la Population et de l'Habitat

(RGPH), la Guinée avait une population résidente de 7.156.406 habitants en 1996 dont

51,1 % de femme et 48,9 % d'hommes. Elle est estimée en 2007 à 9,68 millions (ELEP 2007) dont 51,9 % de femmes et 48,1 % d'hommes avec un rapport de masculinité de 92,5 soit moins de 93 hommes pour 100 femmes. La densité est estimée à 39 habitants au kilomètre carré. Une personne sur deux a moins de 15 ans et 4,5 % seulement des individus sont âgés de 65 ans ou plus. La population guinéenne est caractérisée par une extrême jeunesse. Le taux brut de natalité (TBN) est de 38,4 pour 1000 et l'indice synthétique de fécondité (ISF) de 5,7 enfants par femme. Le taux brut de mortalité (TBM) est estimé à 14,2 pour 1000.

L'espérance de vie à la naissance est de 54 ans. L'âge médian à la première union est de 16 ans pour les femmes et de 26 ans pour les hommes. La population croît à un rythme rapide de

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3,1 % par an. La majeure partie de la population vit en milieu rural (69,3 %) et la capitale Conakry abrite près de 58 % de la population urbaine et près de 18 % de la population totale.

En ce qui concerne les mouvements migratoires (internes et internationaux), très peu d'informations sont disponibles en dehors des résultats de l'enquête sur la migration et l'urbanisation en Guinée réalisée en 1993. Cependant, le pays a connu d'intenses mouvements de population ces dernières années. Sur le plan intérieur, l'exode en direction des zones minières et des centres urbains, particulièrement Conakry, s'est intensifié. Il faut également noter que les attaques rebelles de septembre 2000 le long des frontières avec le Libéria et la Sierra Léone ont occasionné des déplacements importants de population vers l'intérieur du pays. Quant à la migration internationale, elle s'est aussi accrue. Ce qui retient l'attention à ce niveau, c'est surtout l'afflux de milliers de réfugiés Sierra-Léonais, Libériens et Ivoiriens d'une part et d'autre part le retour massif de Guinéens qui résidaient dans les pays voisins où des conflits armés ont éclaté.

En matière de scolarisation, des progrès ont été accomplis, le taux brut de scolarisation se situe à 78,3 % en 2010 et celui des filles à 70,1 %. Le taux d'alphabétisation est de 34,5 % (ELEP 2007).

L'état sanitaire se caractérise, entre autres, par un quotient de mortalité infanto juvénile

de 163 %o (EDS 2005), un taux de mortalité infantile de 91 %o, un taux de mortalité maternelle de 980 décès pour 100.000 naissances vivantes et des taux de malnutrition des enfants de moins de 5 ans assez importants. Selon les données de l'enquête nutritionnelle (SMART 2012), plus du tiers (34,5 %) des enfants de moins de 5 ans souffrent de retard de croissance, 5 % d'émaciation et 12 % d'insuffisance pondérale.

L'agriculture reste la principale activité de la population. Elle se pratique de manière traditionnelle : pluviale, itinérante et sur brûlis. Les cultures principales étant le riz, le manioc, la banane plantain, la patate douce, le fonio, le maïs, l'ananas et la mangue. Il n'en demeure pas moins, par exemple, que la grande partie du riz consommé est importée (faible compétitivité de la production locale).

L'activité économique est largement dominée en guinée par le secteur primaire qui emploie environ 69 % des actifs occupés et qui procurent de faibles revenus. La population active, c'est-à-dire celle en âge de travailler (individus dont l'âge varie entre 15-64 ans), elle représente 50,5 % de la population. Les résultats de l'ELEP montrent également que 77,5 %

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sont occupées. Selon l'ELEP 2007, le taux de chômage entre 2002 et 2007 est passé de 10,2% à 15% à Conakry et de 6,7% à 3,2% dans les autres villes. Globalement, le sous-emploi concerne 9,1 % de la population active en 2007 contre 11,8% en 2002. Les femmes sont beaucoup plus touchées par le phénomène de sousemploi que les hommes, avec 7,5 % pour les hommes et 10,5 % pour les femmes correspondant à un rapport de féminité de 1,4 en 2007.

Malgré ses importantes potentialités agricoles et minières, la Guinée demeure un pays pauvre confronté à une situation économique difficile et régulièrement secoué par des tensions sociopolitiques. Sur le plan économique, depuis 1984, la Guinée s'est engagée dans un processus de transition d'une économie planifiée vers une économie de marché. Son économie est dominée par le secteur rural et le secteur minier qui contribuent respectivement pour 18 % et 19 % au PIB. Le secteur rural assure l'emploi et les moyens de subsistance à la majorité de la population.

En 2010, tous les indicateurs macroéconomiques indiquent que le pays est dans une situation difficile. Le taux de croissance de l'économie est calculé à 1,9 % insuffisant pour faire reculer la ligne de pauvreté. Le taux d'inflation de 20,8 % prévu pour 2010 est élevé et, de toute évidence, il contribue à éroder sérieusement le pouvoir d'achat des populations. Selon les résultats de l'Enquête Légère pour l'Évaluation de la Pauvreté (ELEP-2007), l'incidence de la pauvreté qui était de 49,2 %, en 2002 a atteint 53 % en 2007 et serait de 58 % en 2010.

En outre, le poids de la dette continue de peser sur les maigres ressources publiques. En effet, le stock de la dette extérieure de la Guinée s'élève à fin 2010 à 3 milliards de dollars pour un service moyen d'environ 175 millions dollars. Cette situation est aujourd'hui très préoccupante, car elle empêche le financement des secteurs essentiels à la réduction de la pauvreté. La dette représente 67 % du PIB pour un ratio du service de la dette sur les recettes fiscales 2010 de 31,95 %. Il apparaît donc très clairement que la dette rend très difficile l'intervention de l'État dans le financement budgétaire de ses programmes de lutte contre la pauvreté.

L'impact de la crise financière et économique mondiale est perceptible sur les recettes budgétaires. En effet, au cours des huit premiers mois de 2009, les recettes budgétaires provenant du secteur minier ont baissé fortement au rythme de 3 % en moyenne par mois contre une hausse d'environ 16 % par mois au cours de la même période en 2008. À ce

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rythme, l'atteinte du point d'achèvement de l'Initiative Pays Pauvre Très Endettés (IPPTE) sera une tâche difficile pour le pays si la tendance n'est pas rapidement inversée.

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"Nous voulons explorer la bonté contrée énorme où tout se tait"   Appolinaire