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Détermination des contraintes à  la mise en oeuvre de l'approche par compétences dans les écoles normales d'instituteurs (ENI) : cas des ENI de Tahoua, Zinder et Maradi

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par Issa Evaristho MOUSSA
Institut Supérieur de Formation et de Recherche Appliquée (ISFRA)/Bamako - DEA 2014
  

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ANNEXES

Annexe 1 : Outils de collecte et d'analyse des données 120
Annexe 2 : Tableaux des effectifs du personnel, des élèves-maîtres et des moyens

logistiques des ENI 130

Annexe 3 : Carte situant les régions d'implantation des ENI retenues par l'étude 133

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INTRODUCTION

Une éducation de qualité constitue un facteur déterminant de développement socio-économique pour un pays. En dehors de son impact positif sur la santé, l'éducation permet également d'améliorer la participation démocratique, de lutter contre les discriminations et d'améliorer la croissance économique. Lors de la conférence de l'Afrique subsaharienne sur l'éducation pour tous, tenue en 1999, en Afrique du Sud, dans son allocution liminaire, Thabo Mbeki, président de l'Afrique du Sud à l'époque, soutenait la même idée en ces termes : « Aucun pays au monde n'a jamais atteint le développement durable sans un système éducatif efficace, sans un enseignement primaire solide et universel, sans un enseignement supérieur et une recherche efficients, sans l'égalité des chances en matière d'éducation1 ».

Le système éducatif du Niger, à l'instar de ceux de nombreux pays africains, fait actuellement face à une crise dont les origines sont lointaines. Dans ce contexte marqué par tant de défis, même les politiques d'ajustement structurelles imposées par la Banque Mondiale et le FMI au Niger durant la décennie 1980-1990, n'ont pas apporté le changement tant espéré. Au contraire, nous avions assisté à une dégradation croissante des conditions de vie et de travail des enseignants (ce qui a négativement affecté leurs pratiques pédagogiques), à la mise à la retraite anticipée des milliers d'enseignants compétents et expérimentés et à l'institution d'un système alternatif de recrutement d'enseignants contractuels à travers le volontariat institué en 1998 et la contractualisation instaurée en 2003.

Même si ces deux modes de recrutement ont permis de faire face au besoin accru en personnel enseignant dans l'optique de réaliser les objectifs de la scolarisation universelle, ils ont en même temps contribué à la détérioration de la qualité de l'éducation et la déprofessionnalisation de la fonction enseignante. Nombreux sont au Niger les enseignants qui n'ont ni la vocation ni la formation et encore moins les compétences professionnelles requises pour exercer une telle fonction.

Les deux dernières décennies ont été marquées, par les grèves répétitives des enseignants et des élèves et les nombreuses années blanches. Cela a fini par provoquer la

1 Président Thabo Mbeki, Allocution liminaire, Conférence sur " L'éducation pour la renaissance de l'Afrique au XXIe siècle ", Johannesburg, Afrique du Sud, 6 décembre 1999

2

déception des parents vis-à-vis de l'école, qui ne semble plus à leurs yeux offrir les chances d'une réussite sociale assurée.

Sur le plan des méthodes pédagogiques, c'est la PPO adoptée en 1988 qui est toujours appliquée dans les écoles primaires, malgré des résistances de la part de certains enseignants qui peinent à se défaire de leurs anciennes pratiques. Les programmes mis en oeuvre à travers cette méthode n'ont pas pleinement répondu aux attentes de la société et sont jugés inadaptés car ils n'ont pas permis de revaloriser les ressources humaines en vue de répondre aux besoins de la société.

Dans ce contexte, l'échec scolaire constitue donc le défi majeur. Beaucoup d'élèves quittent l'école pour insuffisance de résultats, après quelques années de scolarité. Ils deviennent des charges importantes et difficiles à gérer pour leurs parents car ne maîtrisant pas les apprentissages fondamentaux pour s'insérer dans la vie active. Ils deviennent, selon les termes de SOTOMAYOR, C., (1995)2 des "analphabètes fonctionnels", c'est-à-dire des élèves qui ont acquis quelques connaissances à l'école mais qui sont incapables d'utiliser ces connaissances dans la vie réelle de tous les jours. Alors, se pose la question de l'efficacité des apprentissages scolaires.

Aussi, est-il légitime de se demander, face aux nouvelles mutations marquées par l'évolution des systèmes économiques, sociaux et culturels ; la révolution des technologies de l'information et de la communication et les transformations dans l'organisation du travail ; quelles alternatives s'offrent-elles au système éducatif nigérien ?

Au niveau politique, les autorités se sont engagées à démocratiser le secteur de l'éducation, à améliorer les performances des établissements d'enseignement et de formation. Cette volonté politique s'est traduite par l'élaboration et la mise en oeuvre, en 2003, du Programme Décennal de Développement de l'Education (PDDE). Le PDDE a retenu la refondation des curricula comme élément central de l'ensemble du processus du développement du secteur éducatif.

Dès lors, les écoles normales, à travers la formation initiale qu'elles assurent, furent investies d'un rôle de premier plan pour doter le système éducatif d'enseignants compétents, professionnels, capables de donner un enseignement de qualité dans les écoles primaires. Cette réforme a concerné plus spécifiquement la révision des programmes de formation des écoles normales d'instituteurs (ENI). L'objectif étant d'améliorer la qualité et la pertinence des apprentissages, en décloisonnant les disciplines et en réinvestissant dans la pratique. C'est

2 In une pédagogie de l'intégration, compétences et intégration des acquis dans l'enseignement de ROEGIERS, X., avec la collaboration de Jean Marie De KETELE, 2e édition, 2003, p. 16

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pourquoi, la réforme des programmes privilégie la pédagogie de l'approche par les compétences (APC) pour rendre les apprentissages plus utiles et plus proches des réalités des apprenants et de leurs milieux socio-économiques.

Rappelons que cinq années après le début de leur mise en oeuvre, les nouveaux programmes des ENI ont permis la formation de plusieurs milliers d'enseignants uniquement sur la base de cette nouvelle approche pédagogique qu'est l'APC.

Cependant, dans les écoles primaires, la situation est restée la même. Les enseignants, n'ayant pas bénéficié de formations plus soutenues, continuent dans leur grande majorité, à enseigner selon la PPO y compris ceux qui ont été formés selon l'APC.

De ce fait, nous soutenons l'idée selon laquelle, la réforme est contrariée par des facteurs limitatifs liés non seulement à son environnement immédiat mais aussi à un contexte plus général.

C'est pourquoi, nous avons choisi de mener notre recherche sur la question de la mise en oeuvre de l'APC en nous intéressant plus précisément aux différentes contraintes vécues par les acteurs engagés dans ce processus.

Le but ultime étant de parvenir à une compréhension du problème, en vue d'apporter notre modeste contribution à l'amélioration de la qualité de l'éducation au Niger.

La recherche est organisée autour de sept (7) chapitres à savoir le bref aperçu du système éducatif nigérien ; la problématique ; la revue et l'analyse critique des théories et de la littérature ; la méthodologie ; la présentation des résultats ; l'analyse et l'interprétation des résultats et enfin les propositions de solutions.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille