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Les haies vives dans la dynamique des contacts foret-savane a Yambassa, région du centre Cameroun

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par Cyrille LEMOUPA FOTIO
Université de Yaoundé 1 - Master 2 2015
  

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VI-QUESTIONS DE RECHERCHE

VI.1. Question principale de l'étude

Quels sont les impacts écologiques et socio-économiques des haies vives dans la dynamique actuelle et passée des contacts forêt-savane dans la région du confluent Mbam et Sanaga et notamment dans le village Yambassa?

VI-2-Questions spécifiques

Ø Quel est l'état des lieux du paysage agraire de la localité de Yambassa ?

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Ø Quel est le contexte de la mise en place des haies vives Yambassa ?

Ø Quelle est la distribution géographique et la composition floristique actuelle des haies vives yambassa ?

Ø Quelles sont les conséquences de la mise en place des haies aux plans écologiques, sociologiques et économiques?

VII. CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE VII.1. Cadre conceptuel

Haie : Le mot a pu désigner originellement autre chose qu'une rangée d'arbre, puisqu'on le trouve dans le sens de « lisière de forêt » sous la forme ancienne haye en toponymie voire par extension des massifs forestiers eux-mêmes. Le terme haie est issu du germanique hagja qui a déjà le même sens reconstitué d'après le moyen néerlandais hegge, haie, clôture. On le trouve en latin médiéval sous la forme haja dès le IXe siècle. Le même étymon indoeuropéen khag, "entouré de" a donné le celtique kagio- qu'on trouve sous les formes cabo, cagio, cagium en bas latin , à l'origine des termes quai (forme normano-picarde) et chai (forme du français central).Cependant, le sens actuel définit la haie comme étant une clôture faite d'arbres et d'arbustes servant à protéger un champ, un jardin ou une concession (Benjamin et al., 2011)

Une haie est une structure végétale linéaire associant arbustes et arbres généralement plantés et entretenus pour former une clôture. La faible épaisseur de la haie en fait un écosystème particulier, associant une face ombrée, un coeur stable et dense et une face ensoleillée. Les haies sont usuellement disposées en limites de parcelle pour assurer la séparation des propriétés ou la protection contre l'intrusion.

Haies vives : Les haies vives sont des formations denses alignées d'arbres ou d'arbustes utilisées le plus souvent en agroforesterie. Elle est introduite et vise à matérialiser les propriétés ; protéger les jardins, les vergers ou les champs de cultures contre le passage des animaux. Elle vise également à créer une clôture de bétail, à produire des sous-produits ligneux et non ligneux, à fixer les ouvrages anti-érosifs. Enfin, les haies vives visent à lutter contre l'érosion des sols et à mobiliser les eaux de ruissellement à partir des cuvettes (Bernier Leduc, 2007).

Mesurer la qualité et la quantité d'une haie ou d'un réseau de haies est une opération difficile.

· Etat quantitatif: Aux échelles locales, il peut être évalué sur le terrain par la mesure du nombre moyen d'arbre, de la hauteur de ces arbres, du diamètre moyen des troncs, de la surface terrière, de la biomasse végétale, etc. Des indices de biomasse et des

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indices de linéaires (km de haies) peuvent être établis aux échelles paysagères et régionales par analyse de photos aériennes. Mais les résultats de différentes campagnes de mesure sont parfois difficilement comparables. Certaines évaluations différencient les haies vives des haies basses.

· Etat qualitatif: Il est lié à la diversité des essences, à leur autochtonie, à la richesse écologique des essences d'accompagnement, de la strate herbacée, à la santé et à la résilience des haies. Il est aussi lié aux services écosystémiques rendus par les haies vives, en particulier à ses fonctions de corridors biologiques et d'abri pour de nombreuses espèces.

Dynamique : signifie l'évolution dans le temps et dans l'espace.

Contact forêt-savane : signifie écotone ou frontière. C'est encore la limite entre la forêt et la savane. C'est encore la zone de séparation entre la forêt et la savane.

L'écotone : d'après le dictionnaire Larousse, l'écotone désigne la zone de transition entre deux écosystèmes. Par exemple, le passage de la savane à la forêt, ou le passage d'une plaine alluviale à une zone non-inondable.

Forêts : selon la loi de 94/01/20 janvier 1994, sont considérées comme forêts les espaces comportant une couverture végétale dans lesquels prédominent les arbres, les arbustes et d'autres espèces susceptibles de fournir des produits autres qu'agricoles. Cette définition ne fixe pas les seuils. La FAO (2009) considère comme forêts toute superficie de plus de 0,5 hectares avec les arbres de plus de 5 mètres de hauteur et une densité de couvert de plus de 10%. Les accords de Marrakech ont essayé d'introduire une flexibilité; ces accords prescrivent aux pays qui conçoivent un plan de suivi forestier qu'une définition complète des forets doit inclure:

- Une superficie forestière minimale (entre 0,5 à 1 hectare)

- Une densité minimale de couvert forestier de 10 a 30% ou un niveau de stockage de carbone équivalent en termes de flexibilité.

La forêt est une large étendue de terrain occupée principalement par de grands arbres et par des arbustes, des arbrisseaux et diverses plantes. Pour le GIEC (2000), les terres forestières sont toutes les terres à végétation ligneuse correspondant au seuil utilisé dans la définition des terres forestières dans l'inventaire national.

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Forêt galerie: On parle de forêt galerie lorsque la canopée est jointive au-dessus d'une rivière ou d'un petit fleuve, ou d'une zone humide (la présence de l'eau pouvant éventuellement être temporaire)

Savane: c'est une formation végétale dans laquelle domine les plantes herbacées hautes, et qui est adaptée aux climats tropicaux chaux et secs. Pour Letouzey (1968), la savane est une étendue de plante herbacée continue au sein de laquelle des arbustes et des arbres peuvent être dispersée selon des densités variables. Les éléments ligneux peuvent êtres absents et dans ce cas on parlera de savanes herbeuse. Si on n'y trouve que des arbustes éparpillés, on parlera de savane arbustive. Si la savane comporte à la fois des arbustes et des arbres dispersés, on a à faire à une savane arborée. Si la densité des arbres est importante on parlera de savane boisée ou de forêt claire.

La dynamique des contacts forêt-savane désigne donc l'évolution, la modification ou la transformation des lisières de la forêt et de la savane dans le temps et dans l'espace. C'est aussi l'évolution ou la mutation de l'écotone forêt-savane.

Il existe deux types de dynamiques de l'interface forêt-savane (CNFCG, 2006) :

· le type «déplacement de lisière»: il y a des bosquets de pionniers en savane, généralement de petite taille, qui apparaissent et disparaissent sans jamais grossir significativement. Ceci traduit alors soit la coexistence savane stable/forêt instable (recul de la lisière) ou savane stable/ forêt stable (hystérésis, recul ou progression de lisière). Il s'agit de toute façon d'un scénario lent (déplacement de l'ordre de quelques mètres par an).

· le type «coalescence de bosquets», avec conversion de la savane en forêt par apparition, croissance et coalescence de bosquets en pleine savane. Dans les conditions très favorables, ce scénario se traduit par une afforestation en masse des savanes. Il s'agit d'un scénario beaucoup plus rapide que le précédent. C'est le cas qui nous intéresse dans cette étude.

Bosquet: le dictionnaire Larousse définit le terme comme étant synonyme de « petit bois », c'est-à-dire une tache de peuplement boisé situé sur un territoire dominé par les plantes herbacées. Le terme est aussi synonyme de bois ou de boqueteau. Les botanistes considèrent le bosquet comme étant une petite étendue de forêt dont la largeur peut varier entre 5 et 100 m. Au-delà de cette taille (entre 100 et 10 000 m environ), la tache de forêt est considérée comme un îlot forestiers. Lorsqu'un peuplement forestier isolé au milieu de la savane s'étend sur plus de 10 km de largeur, on parle alors de massif forestier.

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Signification du nom Yambassa

Le terme yambassa désigne à la fois le nom de la zone d'étude située entre 4°20' et 4°40'N et entre 11°10' et 11°30'E. Les allemands ont généralisé le nom du village Yambassa à toute la région du confluent Mbam-Sanaga après sa pacification en 1911. La région est constituée de deux arrondissements, à savoir, Bokito et Ombessa. Avant cette date, les populations étaient désignées sous le nom de Nigodua, d'Ambassa ou encore de Bo Ambassa, c'est-à-dire « les descendants d'Ambassa ». Car en effet, Ambassa fut l'ancêtre commun du village. Le terme Yambassa serait la contraction de Ya Ambassa qui signifie de Ambassa ou fils d'Ambassa.

En 1905, Dominik remarque que les Bapéa sont voisins des Yambassa et appartiennent à la même souche linguistique. Aujourd'hui, dans le grand Mbam, les Yambassa forment une entité singulière par opposition aux Bafia, Vouté, Banen et Bapé. Par contre, les Yambassa rassemblent toutes les populations qui composent les arrondissements de Bokito et d'Ombessa. Ils rassemblent ainsi les Lémandé de la région de Yangben, les Assala de Bokaga ou encore les Balamba.

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"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo