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Aide au développement peut-elle aider l'Afrique noire à  se lancer au développement durable?

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par Jean-Paul Jean-Paul NABONA BISIMWA
Université Libre dà¢â‚¬â„¢Uvira et des Grands Lacs, ULUGL en sigle - Master complementaire  2012
  

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INTRODUCTION GENERALE

« A moins que les philosophes ne deviennent Rois dans les Etats ou que ceux qu'on appelle à présent Rois et Rouverains ne deviennent de vrais et sérieux Philosophes, et qu'on ne voit réunies dans le même sujet la puissance publique et la philosophie, à moins que d'autre part une loi rigoureuse n'écarte des affaires la foule de ceux que leurs talents portent vers l'une ou l'autre exclusivement, il n'y aura pas de relâche aux maux qui désolent les Etats, ni Même je crois, le genre humain ».

Platon, La République

PROLEMATIQUE

Au lendemain de la seconde guerre mondiale, la situation politico-économique mondiale a

connu de profondes mutations. On assistait alors à un déclin progressif des empires coloniaux, en même temps que la bipolarisation de l'atmosphère politique marquée par la puissance hégémonique des Etats-Unis. Les pays industrialisés entrèrent dans une phase de reconstruction d'après guerre avec des taux de croissance économique record. Parallèlement à cet essor, les nouveaux pays indépendants ont du mal à s'insérer dans l'économie mondiale. La plupart de ces nouvelles économies stagnaient. D'autres encore régressaient. Elles enregistraient des taux de croissance négatifs. Plusieurs auteurs ont alors essayé d'expliquer leurs difficultés de croissance. Evsey Domar (1946), à partir de l'exemple des écarts de croissance économique entre les différents Etats américains, fait remarquer dans son article intitulé « Capital Expansion, Rate of Growth, and Employment » que la capacité de production d'une économie est proportionnelle a son stock de capital. De là, on tire une conclusion importante : si certaines économies connaissent des difficultés de croissance, c'est parce qu'elles sont pauvres et qu'elles ont un stock de capital faible. En plus, les économies en difficultés ont un niveau d'investissement faible. Dans ces conditions, elles ne peuvent pas croître au même rythme que les autres. Lorsque l'investissement réalisé est trop faible, l'économie va régresser. L'article de Domar a connu un écho favorable dans les milieux économiques et politiques. Il est aujourd'hui considéré comme l'élément instigateur de la politique d'aide internationale, en faveur des pays pauvres. En effet, trois ans après cette publication, le 20 janvier 1949, Harry S. Truman, alors président des Etats Unis, annonçait au quatrième point de son discours-programme: "Nous devons embarquer dans un ardent nouveau programme pour rendre les avantages de nos avancées scientifiques et progrès industriels disponibles pour l'amélioration et la croissance des régions sous-développées. Plus de la moitié de la population du monde vit dans des conditions proches de la misère. Leur alimentation n'est pas bonne. Ils sont victimes de maladies. Leur vie économique est primitive et stagnante. Leur pauvreté est un handicap et une menace à la fois pour eux-mêmes et pour les régions prospères. Pour la première fois dans l'histoire, l'humanité possède le savoir et l'habileté de soulager la souffrance de ce peuple"1

Ce fut là le premier appel dans l'histoire de l'humanité à l'assistance internationale en temps de paix. Cet appel historique, va donner naissance à une politique, jusque là inconnue : l'aide internationale au développement. Les Etats Unis ont alors pris le devant de la politique d'aide aux pays en difficultés. Entre 1950 et 1955, environ 2 milliards de dollars US ont été octroyés aux

1 Traduction de l'auteur du mémoire

pays pauvres sous la forme d'aide internationale au développement. L'objectif de l'aide publique au développement est donc clairement défini:

La lutte contre la pauvreté dans le monde. C'est du moins ce qui est spécifié dans la déclaration du président Truman. Et cela doit passer par la croissance économique des régions sous développées (selon cette même déclaration). Si l'aide finance l'investissement dans les pays pauvres, elle accroît leur stock de capital. Puisque la capacité de production est proportionnelle au stock de capital (Evsey Domar, 1946), l'aide va promouvoir la croissance économique dans les pays en difficultés; et par là, le développement mondial2.

La capacité de l'aide à promouvoir le développement ne semblant présenter aucun doute, une question fondamentale s'est posée. Celle de savoir le montant d'aide nécessaire pour induire une croissance régulière dans les pays pauvres afin de lutter efficacement contre la pauvreté. C'est alors qu'en 1951, le groupe des experts des Nations Unis s'est penché sur l'évaluation des besoins d'aide à l'échelle mondiale. Il montre qu'une augmentation du revenu national par tête de 2% en moyenne ne peut être obtenue dans les pays pauvres sans un apport en aide internationale de plus de trois milliards de dollars US par an. Walt Rostow (1960) à son tour, utilisa le modèle de croissance Harrod Domar pour évaluer le montant d'aide nécessaire pour le décollage des économies en difficultés. Il montre qu'une augmentation de 4 milliards de dollars US en aide extérieure serait requise pour induire en Asie, Afrique et Amérique latine une croissance régulière. Pour certains auteurs comme Rosenstein Rodan (1943, 1961) et Regnar Nurkse (1953), le problème des pays pauvres est beaucoup plus profond. Ils seraient enfermés dans un cercle vicieux caractéristique du sous développement. Une faible augmentation de l'investissement ne saurait leur éviter les difficultés de croissance économique. Il faut que l'aide soit suffisamment élevée pour leur permettre de briser le cercle vicieux de la pauvreté. C'est seulement à cette condition qu'on pourra éliminer la pauvreté dans le monde. En effet, selon Rosenstein Rodan (1943, 1961) il existe un seuil donné de capital par tête en deçà duquel un pays est condamné à rester pauvre. C'est le seuil du piège à sous développement. Pour qu'ils puissent croître et se développer, l'aide international doit leur permettre de booster leur stock de capital par tête au delà de ce seuil (seuil de trappe à pauvreté). C'est ainsi que Rosenstein Rodan (1961) propose qu'on procède à un « big push»3 pour l'ensemble des pays pauvres. C'est à dire qu'on leur apporte une aide rapide et massive qui selon l'auteur, est le seul moyen pour éliminer la pauvreté dans le monde. Ces appels en faveur de l'augmentation de l'aide ont eu un écho favorable dans le monde entier. Le succès éclatant du plan Marshall en Europe et l'essor des économies d'Europe occidentale qui a suivi ce plan ont permis de libérer des ressources supplémentaires pour le financement de la politique d'aide étrangère. Les gestes de générosité en faveur des économies en difficultés furent sans précédent. Tous les « nouveaux riches » se sont vite engagés dans la politique d'aide au développement en y consacrant une part de leur revenu. Les institutions de Brettons Woods, au début constituées pour la reconstruction du monde d'après la grande guerre de 1939-1945, vont vite se tourner elles aussi vers la promotion du développement économique et la lutte contre la pauvreté dans les pays du Tiers-monde. L'aide devient ainsi le plus vaste programme de l'humanité. Que ce soit de la Banque Mondiale (BIRD), du Fond Monétaire International (FMI), des pays industrialisés d'Europe, d'Amérique du Nord, du Japon... les pays sous développés bénéficient aujourd'hui d'apports variés et énormes en aide étrangère. Même si l'objectif noble de réduction de la pauvreté semble être la principale motivation de l'aide4, la bipolarisation du monde qui a suivi la deuxième guerre mondiale va vite lui conférer un caractère politique. L'aide internationale devient vite un élément indissociable de la politique étrangère.

2 Dudley Seers (1969) définit le développement comme l'élimination de la pauvreté.

3 Le terme « big push » est anglais. Il est utilisé pour illustrer un « grand saut » que fait l'économie Grâce à l'aide internationale (qui la pousse pour le saut), pour sortir de la trappe à pauvreté.

4 www.nations-- unies.org/objectifs du millénaire pour le développement

- L'endiguement de l'expansion du communisme n'est-il d'ailleurs pas une motivation de l'aide américaine dès le départ? Même si depuis longtemps l'atmosphère politico économique mondiale a connu de profondes mutations, l'aide en tant qu'élément de politique étrangère a très peu varié. Elle est aujourd'hui encore au carrefour de la manifestation de l'égoïsme et de la générosité des plus nantis. C'est ainsi que très tôt, des voix se sont levées contre la politique d'aide étrangère. En effet, certains auteurs comme Ivan Illich, François Partant, Serge Latouche, François-Xavier, Vershave... et aujourd'hui des associations comme ATAC et les Tiers-mondistes qualifient l'aide internationale de «désastre». Ils voient en elle, un instrument au service des grandes puissances, une nouvelle forme d'exploitation des pays les plus pauvres, au profit des pays les plus développés. D'autres encore comme Peter Bauer, Milton Friedman, Jacob Viner, Gottfried Haberler, Griffin, Berg,... la considèrent comme une politique qui crée des «inefficiences» dans l'économie mondiale. Ces opinions contradictoires amènent à s'interroger sur les bienfaits de l'aide étrangère.

Depuis plus de 50 ans, l'aide internationale sous forme de prêts et/ou de dons a financé beaucoup de projets et programmes dans les pays du Tiers-monde. Que ce soit dans le domaine éducatif, médico-social, économique, des infrastructures, de l'équipement et même culturel, l'aide aux pays pauvres a été énorme. Les pays d'Europe de l'Est, d'Asie, d'Amérique latine, ceux issus de la dislocation de l'ex URSS, et d'Afrique en ont tous bénéficié. L'aide au développement devrait rendre dynamique l'activité économique dans les pays récipiendaires, entraîner des progrès sociaux, soulager la souffrance des populations pauvres, soutenir le développement de façon durable. Certains pays, tels Hong Kong, Corée du Sud, Taiwan, Singapour, ... souvent désignés sous le nom de « dragons d'Asie » ont su faire leur décollage économique, tant par leur industrialisation que par l'amélioration de leur revenu par tête, passant de quelques centaines de dollars dans les années 1950 à plus de vingt-mille dollars de nos jours. D'autres comme le Brésil et les pays d'Europe de l'Est amorcent de profonds changements sur plusieurs plans : économique, social... D'autres encore comme la Chine et l'Inde enregistrent aujourd'hui des taux de croissance économique record, entraînant une baisse drastique du nombre de pauvres dans ces pays.

Même si le miracle asiatique de nos jours, notamment le développement de la Chine, l'Inde et l'Indonésie ne peut être assimilé exclusivement aux effets bénéfiques de l'aide international, le développement du Singapour, de Taiwan et de la Corée du Sud est souvent cité comme réussite de l'aide internationale. Le décollage de ces dragons d'Asie est considéré comme des cas écoles en matière de la promotion du développement à partir de l'aide étrangère.

Considérons l'exemple de la Corée du Sud. Le pays s'est largement développé en l'espace de trente ans, grâce à des financements internationaux. Entre 1945 et 1961, la Corée du Sud n'a pas reçu d'investissements privés étrangers. Elle a bénéficié de 3,1 milliards de dollars US d'aide des Etats-Unis sous forme de dons5. Cette somme représente tout l'apport extérieur reçu. Elle est tout à fait considérable: c'est plus du double du montant d'aide que le trio formé par la Belgique, le Luxembourg et les Pays-Bas a reçu pendant le plan Marshall; un tiers de plus que le montant octroyé à la France, 10% de plus que la Grande Bretagne. La Corée du Sud a développé avec l'aide américaine reçue, son infrastructure routière, les équipements de santé et d'éducation qui faisaient cruellement défaut. A partir de 1962, la Corée a commencé par emprunter auprès des institutions financières internationales et à recevoir d'investissements étrangers. Le pays contracte son premier prêt auprès de la Banque mondiale en 1962 et signe un premier accord avec le FMI en 1965. Sur la période 1962-1966, les dons américains ne représentent plus que 70% du total des capitaux entrés dans le pays. Les emprunts représentent 28% sur la

5 Mahn-Je Kim, «The Republic of Korea's successful Economic Development and the World Bank» in Kapur Devesh, Lewis John P. and Webb Richard (1997), «The World Bank, Its First Half Century», Volume 2: Perspectives, Brookings Institution Press, Washington, D.C.,

p. 25. Voir Regalement US Overseas Loans and Grants (Greenbook). On peut aussi consulter le site web suivant :
http://qesdb.cdie.org/gbk/index.htlm

même période et les investissements étrangers 2%. Les Etats-Unis poussent la Corée à nouer des relations économiques avec le Japon, avec qui l'Etat coréen passe un accord de coopération sur dix ans (1965-1975). Le Japon lui octroie par cet accord une aide économique de 500 millions de dollars dont 300 millions sous forme de dons.

Entre 1960 et 1990, l'aide a permis de développer l'agriculture coréenne notamment par l'amélioration des variétés végétales, la maîtrise de l'eau qui a favorisé la pratique de l'irrigation, l'utilisation intensive de l'engrais, l'organisation de formations et l'encadrement des agriculteurs. Ces mutations se sont opérées dans le cadre de programmes publics financés grâce à l'aide étrangère, et ont permis à la production du secteur agricole de connaître une progression annuelle de l'ordre de 4%. L'augmentation de la production agricole a entraîné une augmentation des recettes de l'Etat grâce aux impôts et taxes (principalement en provenance des paysans). Deux sources principales vont alors alimenter les caisses de l'Etat coréen : les recettes d'impôt et l'aide extérieure fournie principalement par les Etats-Unis.

Dans les années soixante et jusqu'au milieu des années soixante-dix, l'Etat coréen a encouragé les industries lourdes comme la construction navale et la pétrochimie. Plus récemment, il a stimulé l'industrie des machines-outils, l'électronique et la biotechnologie. L'Etat a largement financé les organismes de recherche. Il a aussi créé des sociétés industrielles en s'associant avec des capitaux privés locaux et des multinationaux. L'Etat coréen a favorisé le développement des sociétés d'ingénierie locales en demandant aux industriels dès 1969, de renoncer aux importations de matériel dans le cadre de contrats « clé en main », en créant une banque destinée à financer la vente de services d'ingénierie coréens à l'étranger. La Corée a ainsi développé ses exportations. Mais il faut ajouter les commandes du corps expéditionnaire états-uniens au Vietnam des débuts des années soixante-dix. Celles-ci représentaient à elles seules 20% des exportations sud-coréennes. Ce n'est qu'à partir des années 1980 que les investissements étrangers sont devenus importants en Corée, alors que le pays a déjà réussi son industrialisation et son décollage économique.

En somme, la réalisation du progrès économique et des externalités positives sans lesquelles aucune entreprise ne peut prospérer n'a été possible en Corée du Sud que grâce à une aide extérieure massive sous forme de don essentiellement et provenant principalement des Etats-Unis. L'aide internationale a donc aidé le développement de la Corée du Sud. L'exemple de la Corée du Sud illustre la situation générale concernant la réussite de l'aide en Asie, notamment pour les « dragons » et « bébés dragons ».

Paradoxalement, les pays d'Afrique sub-saharienne en général, qui bénéficient aussi d'aide internationale depuis leur indépendance, n'ont pratiquement pas évolué de leur situation initiale après un demi-siècle d'aide au développement. Beaucoup de pays ont même régressé. A titre d'exemple, le Nigeria, grand pays producteur de pétrole a aujourd'hui un revenu par habitant inférieur à celui de 1960.

A l'opposé des succès éclatants de l'aide internationale en Asie, il y a des échecs cuisants et répétés dans plusieurs pays Africains en dessous du Sahara comme la Zambie, l'ex Zaïre (actuel RDC), la République Centrafricaine, le Congo, la Mauritanie, le Togo, la Guinée Bissau, ... Dans presque tous les pays africains en dessous du Sahara, le décollage économique espéré grâce au financement extérieur ne s'est pas opéré et l'aide internationale au développement n'a laissé derrière elle que des dettes colossales. En effet, la plupart des pays africains ploient aujourd'hui sous d'énormes dettes. A titre d'exemple, en 2000, la dette du Sénégal représentait environ 80% de son PIB (source: Banque Mondiale 2006).

Dans les années 1980, une grave crise d'endettement a secoué presque tous les pays bénéficiaires d'aide au développement. Elle a conduit à la mise en place sous l'égide du FMI et de la Banque mondiale des programmes d'ajustement structurels (PAS), financés une fois encore par l'aide internationale. L'objectif visé par ses programmes est de rétablir pour tous les pays en développement, l'équilibre budgétaire ; considéré comme nécessaire pour le redressement

économique et pour la relance de la croissance. Malheureusement, les années qui ont suivi la mise en place des PAS ont été les plus sombres ; surtout pour les économies africaines. Le décollage économique a une fois encore manqué le rendez-vous et on observe parallèlement à la mise en oeuvre des programmes d'ajustement structurels, une augmentation rapide de la pauvreté. En l'espace de 20 ans, entre 1981 et 2001, le nombre des personnes extrêmement pauvres (vivant avec moins de 1$ par jour) a presque doublé en Afrique sub-saharienne, passant de 164 à 314 millions ndividus. Les initiatives PPTE (Pays Pauvres Très Endettés) et PPTE-renforcée entreprises plus tard n'y ont rien changé. L'augmentation inquiétante de la pauvreté va entraîner à partir des années 1990, une réorientation de l'aide au développement qui doit désormais être centrée sur la fourniture de biens et services publics favorables aux pauvres. L'Afrique sub-saharienne où le problème de la pauvreté est plus épineux occupe une place importante dans tous ces programmes de développement financés par l'aide internationale. Et pourtant, les pays de la région font aujourd'hui encore, figures des plus pauvres de la planète et le nombre total de pauvres vivants en Afrique sub-saharienne ne cesse d'augmenter.

Ainsi, malgré les nombreux efforts de développement en direction de l'Afrique sub-saharienne, la situation ne s'est guère améliorée. Au contraire, on y note une dégradation de la situation économique et sociale, amenant à l'extrême pauvreté. Plus de la moitié de la population totale de la région vit aujourd'hui sous le seuil de pauvreté extrême. La famine, la malnutrition, les maladies des mains salle... gagnent le terrain en Afrique sub-saharienne. Et pire encore, la plupart des pays de la région connaissent toujours des taux de croissance négatifs. Le taux de croissance moyen du revenu par tête entre 1975 et 2005 est de : -0.59% pour le Togo, - 1.1% pour la République Centrafricaine, -2.22% pour la Zambie; -1.7% pour l'Ethiopie entre 1973 et 1998 ; et -2.85% pour la République du Congo entre 1985 et 2000 pour ne citer que ceux-là. Les estimations sur l'Afrique révèlent que le nombre de pauvres augmente de plus de six millions chaque année. L'augmentation de la pauvreté parallèlement à la politique d'aide au développement ainsi que les problèmes liés à l'endettement des pays aidés vont dans les années 1990, conduire l'aide dans une crise de légitimité sans précédent. Un lourd débat sur l'aide, son efficacité, ses conditions et la dette s'est alors développé depuis ce temps. L'Afrique sub-saharienne où les estimations sont les plus pessimistes est placées au coeur de ce débat. Plusieurs études ont essayé de traiter tel ou tel aspect du problème. La question de la trappe à sous-développement dans laquelle se trouverait l'Afrique sub-saharienne est aujourd'hui bien documentée. Cependant, il y a un manque d'analyses approfondies sur l'efficacité de l'aide et les raisons de la trajectoire de développement actuelle de l'Afrique sub-saharienne malgré l'aide. La nécessité de combler un tel vide justifie la réalisation de cette Thèse de Master complémentaire.

Plusieurs questions se posent alors, en matière d'aide au développement pour l'Afrique:

1. L'aide au développement promeut-elle le développement en Afrique sub-saharienne?

2. Pourquoi malgré les énormes capitaux d'aide internationale consacrés à l'Afrique sub-saharienne, la pauvreté n'y recule-t-elle pas?

3. Le consensus d'après guerre, selon lequel les flux d'aides internationales devraient accroître l'investissement dans les pays pauvres où l'épargne est faible et favoriser la croissance économique est-il à ce point erroné?

4. Pourquoi les pays Africains ont-ils échoué là où d'autres (comme par exemple la Corée du Sud, Taiwan, la Taillande, Indonésie, Brezile et autres...) ont réussi?

5. En quoi réside l'inefficacité de l'aide au développement en Afrique sub-saharienne?

HYPOTHESES

-- L'aide au développement serait un atout pour le développement d'un pays dont son économie ne pas encore à la phase du décollage,

-- L'afflux des capitaux sous forme d'aide au développement en Afrique sub-saharienne serait l'objet d'une certaine malversation de toute forme de la part des gouvernements en place et certaines personnalités au pouvoir,

-- L'Afrique sub-saharienne serait encore inapte à concilier les différentes théories internationales de l'économie à la pratique quotidienne pour la survie d'un Etat.

-- L'inefficacité résiderait dans la gestion et l'affectation de cette aide une pour juguler les vraies problèmes de développement

OBJECTIFS DU THESE

L'objectif poursuivi dans cette Mémoire du Master complémentaire est double:

a. d'abord analyser les fondements de l'efficacité de l'aide au développement en centrant l'étude sur l'Afrique sub-saharienne où la situation est plus alarmiste;

b. Identifier ensuite les raisons pour lesquelles la situation de l'Afrique se détériore malgré l'afflux de l'aide au développement, afin de formuler des recommandations de politiques économiques pour l'avenir.

DEMARCHE METHODIQUE

La méthodologie sera diversifié selon la partie 1 ou 2 de cette thèse, suivant le contexte des données que nous allons traités à chacune de partie, généralement, nous ferons recours à la méthodes historico--empiriques, pour remonter non seulement dans le temps et dégager les différentes théories émises par des chercheurs; méthode statistique, pour nous aidés à calculer des fréquences, et à les représenter sous des histogrammes et/ou tableaux; plusieurs autres techniques seront utilisés, comme le documentaire, pour scruter les théories en rapport avec notre sujet de la thèse, interview guider seront organisés avec les experts des différents domaines pour bien interpréter les données du terrain; le questionnaire n'a pas été oublié comme technique sur terrain.

SUBDIVISION DU THESE

Le travail est organisé en deux parties, comportant chacune trois chapitres:

Dans la première partie, on présente les mécanismes de l'aide internationale au développement et on montre l'inefficacité de l'aide en Afrique sub-saharienne. Malgré le fait que l'Afrique soit une destination privilégiée de l'aide extérieure, les économies africaines ne semblent pas connaître véritablement la croissance.

L'analyse empirique de l'effet de l'aide sur la croissance du revenu par habitant révèle que l'aide est totalement inefficace en Afrique Sub-saharienne. Comment peut-on alors expliquer cette situation?, Comment se fait-il que l'effet de l'aide soit indécelable vis-à-vis de l'objectif de croissance économique en Afrique?, En quoi réside la faiblesse de l'aide à promouvoir le développement en Afrique sub-saharienne.?

La deuxième partie s'attèle sur L'analyse des raisons de l'inefficacité de l'aide.

Tout d'abord, il faut bien convenir de la réalité des explications traditionnelles. L'existence de trappes à pauvreté est l'explication première affirmée par la littérature économique. Mais l'objectif de cette dissertation est de montrer qu'il faut aller bien au-delà de cette explication aujourd'hui

traditionnelle. En examinant l'affectation de l'aide en Afrique sub-saharienne ainsi que les incitations qu'elle crée au niveau des gouvernements receveurs, on montre comment l'aide peut condamner un pays pauvre à le rester, tout en l'enfermant dans la dépendance vis-à-vis de l'extérieur. Telle semble être la situation en Afrique sub-saharienne. Il en est ainsi parce que la gouvernance dans les pays de la région (Afrique sub-saharienne) n'est pas favorable aux pauvres. Aussi les pratiques et politiques des principaux donateurs en matière d'aide internationale créent-elles au niveau des pays receveurs, une mauvaise incitation à l'effort et conduisent à des inefficiences.

AIDE ET SON INEFFICASSITE EN AFRIQUE NOIRE

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault