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Aide au développement peut-elle aider l'Afrique noire à  se lancer au développement durable?

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par Jean-Paul Jean-Paul NABONA BISIMWA
Université Libre dà¢â‚¬â„¢Uvira et des Grands Lacs, ULUGL en sigle - Master complementaire  2012
  

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2. Gouvernance et efficacité de l'aide en Afrique sub--saharienne

Un facteur déterminant dans l'explication de l'inefficacité de l'aide internationale en Afrique sub-saharienne est son effet pervers sur la qualité de la gouvernance dans les pays aidés, comme nous l'avons étudié plus haut. C'est ce que nous montrons ici empiriquement, en étudiant l'efficacité de l'aide internationale vis-à-vis de l'objectif de croissance économique en tenant compte de la qualité de la « gouvernance » dans les pays récipiendaires. La bonne gouvernance va être abordée en deux temps:

-- Traditionnellement comme Burnside et Dollar (1997, 2000) et Easterly et all. (2003), on considère un indicateur de l'environnement de « politique économique ».

-- A notre manière, en construisant un « indicateur synthétique de gouvernance ».

2.1. Politiques économiques et efficacité de l'aide

Depuis les travaux pionniers de Burnside et Dollar (1997) repris par Banque mondiale (1998), l'effet des politiques économiques dans les pays récipiendaires sur l'efficacité de l'aide ne cesse de faire débat. Si l'aide est productive lorsqu'elle est accompagnée de « bonnes politiques économiques », l'effet croisé de l'aide et d'un indicateur de politique économique sera positif et significatif sur la croissance économique. Nous construisons pour cela, un indicateur de politique économique que nous croisons avec l'aide pour chaque pays.

La variable de qualité de la politique économique est un indicateur qui prend en compte trois autres variables64 : l'ouverture de l'économie au commerce, la politique budgétaire évaluée à l'aune du surplus budgétaire en pourcentage du PIB, et l'inflation. Cet indicateur, à l'instar de Burnside et

63 Cadre stratégique de lutte contre la pauvreté (CSLP en français).

64 Burnside et Dollar (1997, 2000) ; Easterly (2003).

Dollar (1997, 2000) et Easterly (2003) est obtenu à partir des coefficients de l'estimation de l'équation de croissance65. La formule de calcul est la suivante:

Pol.écon = 0,48+ 1,3 x Ouverture - 0,085 x Inflation + 0,12 x Solde budgétaire.

La constante 0,48 est l'impact de toutes les autres variables (hormis l'inflation, le degré d'ouverture et le solde budgétaire) évaluées à leur valeur moyenne pour la région, sur la croissance économique. Notons qu'un taux d'inflation élevé et/ou un déficit budgétaire élevé peuvent entraîner la négativité de cet indicateur; alors l'ouverture au commerce l'influence positivement.

A partir donc de cet indicateur de politique économique, on peut évaluer sur notre échantillon décrit plus haut, l'impact de l'effet croisé de l'aide internationale et de l'environnement de politique économique sur la croissance.

L'équation à estimer est alors:

Le résultat de cette régression est résumé dans le tableau suivant Tableau II-6 : Aide -- Politique économique -- Croissance

Nbre : d'observation: 328 R--Carré: 0,39

F--statistic : 4,2863***

NB : idem à d'autre tabeaux

Le coefficient de l'aide au développement sur la croissance du revenu par tête n'est pas significatif. Celui de l'indicateur de politique économique est positif et significatif à 1% (0,0351***). Curieusement, le coefficient de la variable combinant aide et politique économique est négatif et

65 Il s'agit de la première estimation de l'équation de croissance, dans le chapitre 3 de la première partie. Dans cette estimation, 1,3 est le coefficient de l'ouverture au commerce, --0,085 celui de l'inflation et 0,12 celui du solde budgétaire.

66 C'est la raison pour laquelle nous n'avons pas introduit l'indicateur institutionnel dans nospremières estimations. Cela réduirait alors notre champs d'étude.

significatif (-0.07***), contrairement aux résultats de Burnside et Dollar. Alors que Easterly concluait à une parfaite stérilité de l'aide internationale même en présence de « bonnes politiques économiques », on obtient ici que l'aide est perverse même en présence de bonnes politiques.

Ce résultat est un réel paradoxe. Comment peut-on comprendre, que l'aide extérieure qu'on croyait promouvoir la croissance économique, exerce un impact négatif sur cette dernière lorsqu'on la croise avec l'indicateur de politique économique ? Une explication à ce problème est que la défaillance majeure du système dictatorial n'est pas liée aux politiques macroéconomiques, mais à la qualité des institutions (Olson, 1994). L'objectif du gouvernement « prédateur » étant d'appauvrir la population au profit des « privilégiés », il va « confisquer les profits » et donc, pas d'Etat de droit. La qualité du service publique sera faible et le niveau de corruption élevé. Il n'y aura donc pas d'incitation à investir. L'environnement institutionnel est dans ce cas, l'élément déterminant dans l'explication de la performance économique.

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