Chapitre II : Implications managériales et
recommandations
Ce chapitre présente les implications
managériales et les recommandations. En clair, il souligne l'impact ou
les effets induits des résultats obtenus après analyse. Il donne
également un enseignement qui consiste à vérifier si les
hypothèses de départ sont confirmées ou infirmées
avant recommandations.
2-1: Implications managériales
Au terme de l'analyse des résultats dans les tableaux
ci-dessus, nous notons que toutes nos trois hypothèses se sont
confirmées. Ces hypothèses, au départ, de notre travail
répondaient à la question pourquoi les Ex-combattants et Groupes
d'Auto Défense abandonnaient-ils leurs activités d'insertion
socioéconomiques pour retourner à leur ancienne activité
qui est celle des armes.
La sensibilisation des bénéficiaires fait partie
intégrante du processus d'éligibilité des combattants au
programme d'insertion qui passe d'abord par la formation. Après la
démobilisation et le désarmement des concernés, il y a la
phase de sensibilisation des acteurs, relativement aux différents
projets d'insertion, au terme de leur formation. C'est au cours de cette
sensibilisation que les éléments choisissent un métier ou
une activité où ils pourront exercer. C'est la durée de
sensibilisation que les bénéficiaires ont estimée trop
courte avec un taux de plus de 60%. Cette première hypothèse
s'est confirmée au regard du taux exprimé. En clair, les
concernés n'ont pas eu assez de temps pour bien comprendre l'importance
du choix de l'activité qu'ils exerceront plus tard.
Le kit d'installation est un ensemble de matériels ou
équipements minimum que le Programme offre aux
bénéficiaires afin de leur permettre de démarrer une
activité de leur choix. La valeur du kit est estimée à
250 000F CFA.
Il a été donné aux
bénéficiaires de projet d'apprécier le kit reçu
pour leur installation.
Le résultat de cette appréciation a donné
un taux de plus de 80% d'enquêtés insatisfaits par les kits
reçus.
Le kit d'installation est la deuxième hypothèse
de notre étude. Elle se confirme par le taux ci-dessus indiqué.
S'avérant insuffisant, il ne permet pas aux bénéficiaires
de développer une activité qui les rende financièrement
autonomes.
Enfin la troisième et dernière hypothèse,
le suivi post installation. Au terme de leur formation, les ex combattants sont
installés dans une activité de leur choix, choix
opéré pendant la phase de sensibilisation. Pour les orienter,
leur donner des conseils pratiques et évaluer l'état d'avancement
de leurs activités, des agents de suivi ont été commis par
zone, à cet effet. Ceux-ci ont pour rôle de suivre les
bénéficiaires pendant 6 à 12 mois, au cours desquels un
bilan doit être dressé. Ce bilan permet à la coordination
du PSCN de prendre des décisions.
Interrogés sur leur suivi post-installation, sur un
total de 99 enquêtés, 62 personnes, soit plus de 62%, estiment
qu'il n'y a pas de suivi après leur installation.
Livrés à eux-mêmes avec un kit
insuffisant, dans un choix non motivé à un métier et sans
aucun encadrement, certains bénéficiaires préfèrent
abandonner leur projet pour retourner à leurs anciennes amours,
c'est-à-dire, les armes.
Au regard de ce qui précède, nous faisons les
recommandations suivantes afin de permettre au Programme du Service Civique
d'apporter des mesures correctives pour améliorer ses résultats
attendus.
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