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La sous-scolarisation, un handicap à  la participation des femmes au développement communautaire dans la ville de Dapaong.

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par Gountante TCHIAME
Université de Lomé - Maîtrise en sociologie 2011
  

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I. 5. Carence éducative et émergence des discriminations sociales

La scolarisation permet d'acquérir une connaissance plus large et plus riche que les connaissances traditionnelles. Elle favorise la réalisation des AGR et accroît l'autonomie financière des femmes. Cependant, seules 10 femmes sur les 52 analphabètes participent toutefois au besoin du ménage. La raison ne réside pas dans un manque de volonté ni dans un choix quelconque mais dans une restriction des possibilités financières dûe à une dépendance de celles-ci sur le plan économique. Les femmes analphabètes font de temps en temps recours à leurs maris pour résoudre les problèmes financiers du foyer. En retour ceux-ci profitent de cette dépendance pour accroître leur marge de manoeuvre en réduisant le pouvoir d'action des femmes dans la définition et la mise en oeuvre des actions et programmes du ménage. Cette dépendance de la femme sur le plan financier renforce les préjugés sociaux qui considèrent les femmes comme des personnes passives ne pouvant jouer qu'un rôle subalterne. L'ampleur de la situation est tel que 33% de nos enquêtées ne sont jamais associées à la prise de décision.

Les stéréotypes sociaux qui font de la femme analphabète, un être inférieur à qui il faut toujours venir en aide et qui se détermine toujours par rapport à l'homme constitue un obstacle de taille à l'émancipation de celle-ci.

Lorsque dans un groupe d'instruit, une femme non instruite participe à des activités de développement ou à toute autre activité ; elle montre des signes d'insécurité, de manque de confiance en soi ou d'ambition.

Autrement dit elle se sent inférieure aux autres. Ce complexe d'infériorité qu'elle développe n'est pas inhérent à sa nature de femme, il est la conséquence d'un manque d'instruction déclarée ou subtile, d'une discrimination passive. Puisque, quand on les observe toutes dans leur domaine de prédilection, c'est-à-dire les travaux domestiques, les différences s'estompent et on constate qu'elles ont toutes le sens de l'organisation, qu'elles font preuve d'initiative et d'ingéniosité et qu'elles sont extrêmement habiles. Ce qui signifie qu'elles sont toutes dotées des mêmes prédispositions sociales. Dans ce contexte l'instruction est la caractéristique fondamentale qui différencie une femme émancipée des autres et qui la fait prendre de l'avance sur l'avenir.

En raison des déficits scolaires les femmes sous-scolarisées vivent souvent coupées des autres, sans information et sans emploi, dans l'isolement et dans la pauvreté. Le constat est que suite au système de dérégulation sociale imposée par l'analphabétisme de la majorité des femmes, les réseaux d'institutions qui, jusqu'à récemment, planifiaient le développement sur le long terme tout en assurant vaille que vaille la réalisation de celui-ci se sont effondrés faute d'une participation efficiente des femmes à la réalisation des objectifs communs. Cependant les réseaux de solidarité sociale que les femmes bénéficiaient de la part des autres membres de la société ne permettent plus à eux seuls, de maintenir le filet de protection nécessaire à l'émancipation de tous. Ainsi, l'érosion incessante des conditions de vie, continue d'entretenir les éléments constitutifs du cercle vicieux. Aucune action de développement ne peut réussir tant que les besoins du groupe social ne sont pas satisfaits. Il s'agit de l'éducation et de l'alphabétisation. La majorité des femmes interrogées regrettent de n'avoir pas eu la chance d'aller à l'école ou de l'avoir quitté à mi-chemin. L'exemple de celles qui ont fait de grandes études constitue un model de réussite et un idéal de femmes émancipées dont rêvent toutes les femmes (cf cliché 4)

En effet 52% des femmes interrogées désignent l'instruction comme la condition primordiale pour qu'une femme soit émancipée. Pour elles l'éducation constitue la forme essentielle d'épanouissement des ressources humaines et un stimulant par excellence pour la dépendance socio-économique soit 23% de nos enquêtées.

L'instruction développe alors l'intelligence de l'individu, c'est elle qui forme sa personnalité et le prépare à occuper des postes de décisions (cf tableau 13). La majorité des femmes qui affirme ne pas être en mesure d'assurer des responsabilités dans les organisations mixtes sont des sous-scolarisées soit 43% des enquêtées.

Le niveau d'étude et la capacité à assumer des responsabilités sont évidemment liés c'est le niveau d'étude qui détermine largement l'accès aux instances de prise de décision (confère tableau 32). Aux études longues correspondes des femmes émancipées capables de prendre des décisions et de planifier leur avenir. Il est plus facile à une femme instruite de diriger un groupe par ce qu'elle est prédisposée à le faire ; c'est pourquoi 74% des femmes interrogées pensent que la carence d'instruction est un obstacle à l'épanouissement de la femme.

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