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L'effet de la structure familiale sur l'abandon scolaire au Cameroun


par Stéphane Messina Poute
Université de Yaoundé 1- Ngoa ekele  - Master 2 sciences de L’éducation  2020
  

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2.2.4.2- L'activité économique des parents et l'abandon scolaire

La principale source de revenu des ménages est apportée par les deux parents, si ce n'est par le chef de ménage. Certaines études ont montré que la scolarisation des enfants dépendait de l'activité économique du chef de ménage et cette source de revenu est parfois estimée à travers le niveau socioprofessionnel des parents.

En effet, les enfants appartenant à des ménages dont l'activité du chef de ménage permet difficilement l'intégration d'autres membres du ménage (à savoir les salariés des entreprises du secteur moderne ou de l'administration publique) fréquenteraient l'école dans de plus large proportion. Alors que les enfants appartenant aux ménages où le chef est un travailleur indépendant oeuvrant souvent dans le secteur informel seraient plus exposés aux risques de travailler, donc de ne pas fréquenter l'école. Marcoux (1994) et Binguimale (1992) ont montré que, ceci s'explique par le fait que le chef de ménage salarié peut difficilement compter sur la participation d'un enfant à son activité économique afin d'augmenter son rendement, ou le revenu de son père. Cela ne serait pas le cas du travailleur indépendant qui pourra espérer une augmentation du gain monétaire en intégrant un enfant dans la chaîne de production qu'il contrôle ; ils constatent que les enfants dont le père à une classification professionnelle élevée ont en moyenne un niveau d'études supérieur à ceux dont le père a un niveau socioprofessionnel bas.

En milieu urbain malien par exemple, les enfants appartenant aux ménages dirigés par les salariés du secteur moderne ont plus de chance de fréquenter l'école que ceux des ménages où le chef est un travailleur indépendant et ce quel que soit le sexe de l'enfant (Marcoux, 1994). Pilon (1995), dans le cas du Burkina Faso a fait remarquer qu'être enfant d'un ménage vivant de l'agriculture vivrière constitue nettement la situation la plus défavorable face à la scolarisation avec 56,7% d'enfants scolarisés, contre au moins 75% pour toutes les autres catégories d'activités. Jacoby (1994), Jamison et Lockhoed (1987), Doelalikar (1993), Handa (1996), estiment que le revenu et la richesse des parents jouent un rôle aussi important tant sur l'enrôlement que sur la progression des enfants. Cependant, Doelalikar (1993) estime que le revenu non salarial a le même impact sur la scolarisation et le rendement scolaire des garçons et filles tandis que Handa (1996) pense que le revenu a plutôt un grand impact sur la scolarisation et les résultats scolaires des filles seulement.

Travail des enfants et abandon scolaire

Le travail des enfants peut revêtir diverses formes ou se réaliser dans divers endroits. Les ménages cherchent alors plusieurs alternatives à la scolarisation des enfants. L'une de ces alternatives est de solliciter les apports des enfants dans la vie économique du ménage à travers leurs implications de plus en plus poussées sur le marché du travail. Et parmi les formes de travail d'enfant les plus couramment évoquées, on peut citer le travail domestique, le travail dans l'industrie et l'artisanat, le travail ou les métiers de la rue, la servitude pour dette, l'exploitation sexuelle, les enfants soldats, etc. (Unicef, 1997 ; Brisset 2000).

Souvent en compétition avec l'école, il « peut être requis à des fins domestiques, productives et/ou commerciales, selon une intensité et des modalités qui varient aussi en fonction de la composition démographique des ménages à un moment donné et qui implique différemment les enfants selon leur sexe et leur statut familial » (Chronique du CEPED N°42, 2001 :3). Les problèmes de déperdition scolaire des enfants sont monnaie-courante en Afrique, elles ont généralement des causes variées, mais sont presque toujours liées aux possibilités qui s'offrent au ménage.

Mais, selon Ravallion et Wodon (2000), ce choix opéré par les ménages ne peut constituer une solution à long terme, car ces enfants qui travaillent au lieu d'aller à l'école, réduisent leurs chances de sortir de la pauvreté.

En effet, la scolarisation d'un enfant comprend des coûts directs comme les frais de fournitures, les frais d'écolage et les coûts indirects dont notamment les coûts d'opportunités : ce que le ménage perd en scolarisant l'enfant au lieu de le mettre sur le marché du travail. Mais en retour, cet investissement dans le « capital humain » de l'enfant garantit des revenus futurs élevés et une plus grande productivité. De ce fait, la décision du ménage dépendra fortement du choix qu'il opérera entre le revenu futur (si l'enfant est scolarisé) et le revenu présent (dans le cas où l'enfant est mis au travail).

A la suite des facteurs personnels, scolaires, socioculturels, et économiques, nous pouvons ajouter comme facteurs déterminants de l'abandon scolaire, les facteurs familiaux ou facteurs sociodémographiques.

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