WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

La problématique de la diffusion des musiques du monde en France


par Alexandre Aimé Siewe Leupi
Université Paris III Sorbonne nouvelle - DESS Relations interculturelles 0000
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

CHAPITRE II :

LES MUSIQUES DU MONDE FACE A LA MONDIALISATION

DE LA CULTURE

41

La recomposition du marché mondial du disque et sa prise de contrôle par l'industrie du divertissement a donné naissance à une super-structure en quatre ou cinq pôles capelés major companies qui concentrent aujourd'hui l'essentiel de la production musicale mondiale. Pour remplir leurs objectifs de rentabilité à court terme, les compagnies ont adopté un principe fondamental dans le choix des artistes « à signer )) : seuls ceux ayant des potentialités pour se développer à l'international sont retenus. Autrement dit, il s'agit d'artistes susceptibles d'être consommés à Bombay, à New-York comme à Yaoundé, bref à l'échelle planétaire. C'est cette circulation des produits culturels à l'échelle du globe qu'on désigne par l'expression de « Mondialisation de la culture ». Elle suscite aujourd'hui des réactions controversées.

Les uns croient y déceler les promesses d'une planète démocratique unifiée par une culture universelle, une planète réduite par les médias aux dimensions d'un « village global », comme le disait Marshall Mc Luhan. D'autres y déchiffrent les germes d'une inéluctables et déplorable perte d'identité pour les cultures du monde. Certains « militants » enfin n'hésitent pas à faire usage de la violence pour défendre leurs particularismes. Ce débat tourne autour de deux questions fondamentales ; comment les multiples « cultures singulières )) (*) réagissent-elles devant un tel déferlement ? Notre souhait dans le prochain chapitre est de pouvoir forger les clés d'interprétation du phénomène de mondialisation, plus précisément du fonctionnement du marché mondial des biens culturels, du contexte dans lequel il opère et de son impact éventuel ?

(*)selon une formule de Jean-Pierre WARNIER in La Mondialisation de la Culture pour désigner les cultures qui se nourrissent des traditions, P.78

42

I-A PROPOS DE LA MONDIALISATION DE LA CULTURE

Les faits qui relèvent de la mondialisation de la culture ne sont pas tous de même nature. En effet, peut-on analyser de la même manière la diffusion hors du Japon de l'art zen du tir à l'arc, et la commercialisation mondiale d'un film comme TITANIC ?

L'art zen est le produit d'une tradition. Pour se l'approprier, il faut en passer par une installation auprès d'un maître. En revanche, les films et les séries télévisées sont les produits d'une industrie de haute technologie. Leur consommation est éphémère et la demande est sans cesse renouvelée.

Les problèmes posés par la mondialisation de la culture sont de la même ampleur que l'espace ouvert par la différence entre cette tradition séculaire et cette production d'origine récente et vouée à la consommation à court terme. De nos jours, l'industrie permet une reproduction en soirée, à l'identique, dans un temps très court, de produits destinés à approvisionner tous les secteurs de la culture.

Ainsi, la chanson Candle in the Night, chantée par Elton John aux obsèques de la princesse de Galles, en septembre 1997, s'est vendue à 32 millions d'exemplaires dans le monde entier en six semaines. Il s'est agi là d'un véritable record mondial doublé d'un exploit industriel. Un tel exploit n'est possible qu'en mobilisant nuit et jour des unités de production de cassettes et de CD partout dans le monde afin de satisfaire une demande largement suscitée par les images des obsèques retransmises par les câbles et satellites.

C'est un exemple qui illustre parfaitement la mondialisation des flux de biens culturels. Mais il est fort improbable qu'on n'aurait jamais parlé de « mondialisation de la culture » si ces dernières décennies n'avaient pas donné lieu à une intensification des flux mondiaux de capitaux, de technologie, de marchandises et de médias. Notre propos portera à présent sur ce phénomène :

43

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand