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La problématique de la diffusion des musiques du monde en France


par Alexandre Aimé Siewe Leupi
Université Paris III Sorbonne nouvelle - DESS Relations interculturelles 0000
  

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B- ...ENTRE UNIVERSEL ET LOCAL

Les disquaires font aussi cohabiter le monde et la région, confirmant au passage l'adage suivant lequel « L'universel c'est le local moins les murs ». Que l'on adopte une approche géographique (origine de la musique, de l'artiste qui la compose ou de la production), que l'on opte pour une approche culturelle (appartenance identitaire, expression spécifique) ou linguistique, stylistique, artistique, ou autre, on est tenu de constater qu'aucune d'elle n'est pleinement satisfaisante.

L'univers de Musiques du Monde donne lieu à un « fourre-tout pratique ». Ce que Denis Constant Martin, chercheur à la fondation Nationale des Sciences Politiques appelle « Le grand bazar de la rencontre des cultures au supermarché de l'exotisme ». Qu'il soit curieux, initié ou candide, l'acheteur de

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CD, le spectateur d'un concert, s'oriente spontanément dans ce fourre-tout qui finira par déterminer son appréhension et son rapport avec la « sono mondiale »

Aujourd'hui, « l'homme de la rue » se fait une idée bien large du champ des Musiques du Monde. Les acteurs et observateurs des Musiques du Monde ne réussissent pas eux-mêmes à accorder leurs violons sur le partage des frontières. Le champ étant si large, riche et diversifié à l'image du monde lui-même, qu'il ne saurait constituer un ensemble homogène. Schématiquement, les partisans de l'authenticité défendent une vision puriste-forcement réductrice-des Musiques du Monde.

Ils les veulent sans altération et sous un masque qui les protège de la pollution commerciale. D'autres militent pour une vision plus large, ouverte et libérale. Ces deux logiques ne manquent pas de légitimité. Mais dès lors qu'il s'agit des musiques qui par excellence véhiculent les valeurs d'ouverture, d'écoute, de tolérance et de respect de l'autre, toute discrimination nous semble contrenature.

C'est-à-dire que nous devons nous situer à l'opposé des intégrismes quels qu'ils soient, y compris ceux de certains acteurs qui revendiquent « la pureté absolue et originelle », hors de toute altération ou déviation mercantile.

L'authenticité complète, totale, existe-t-elle ? A cette question, des experts et professionnels réunis en colloque en Mai 98 à l'Institut du Monde Arabe à l'initiative de Zone franche, avaient répondu avec fermeté par la négative.

Pour eux, « toutes les musiques ont évolué avec certes plus ou moins de bonheur, et l'on ne saurait occulter les influences multiples qui sont venus les enrichir, comme elles-mêmes ont enrichi d'autres musiques » (*)

(*) Actes du colloque tenu à l'Institut du Monde Arabe en Mai 98 à Paris à l'initiative de ZONE FRANCHE.

Il nous paraît donc inévitable de considérer le champ des musiques du monde dans son périmètre le plus large. Cette délimitation faite, il convient de

distinguer à l'intérieur de cet espace, la spécificité des diverses musiques qui la composent et la prise en compte que chacune d'elle nécessite. Car il va sans dire que Linda LEWAY citée plus haut, la Lambada, le groupe corse I MUVRINI et autres coups exotiques portant la marque World Music comme on marquerait « bio » sur un hamburger de chez Mc DO, disposent de moyens économiques et médiatiques considérables. Ils n'ont besoin d'aucun soutien supplémentaire. Les campagnes de communication éblouissantes dont ils bénéficient affectent la « visibilité », menacent et fragilisent d'ailleurs les autres productions avec lesquelles ils cohabitent. Pour certaines de ces dernières, il y'a même de la sauvegarde du patrimoine musical de l'humanité, du respect et de la préservation de sa diversité. Les Musiques du Monde ont au moins le mérite de développer la curiosité, l'ouverture intellectuelle et le besoin d'échanges. Dans ce contexte, il convient de relativiser la question du public des Musiques du Monde telle que l'appréhendent les spécialistes du marketing.

Peut-on objectivement définir le profil des amateurs de world. Existe-t-il un ou des profils ? Doit-on, comme l'estiment certains, réduire ce public à une élite, seule apte à baigner dans ces musiques « étranges » venues d'ailleurs ? Les musiques du monde sont-elles accessibles au plus grand nombre ? Et si l'on considéré le champ de Musiques du Monde dans son périmètre le plus large, pourrait-on encore trouver un dénominateur commun à tous les amateurs de ces musiques ?

Le public est d'autant plus difficile à cerner qu'il est aujourd'hui volatile, « zappeur ». C'est le règne de la « génération télécommande », peuple nomade qui passe d'un genre musical à l'autre, selon ses envies du moment.

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