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L'etat-actionnaire dans une société issue de l'OHADA. Cas de Congo Airways société anonyme avec conseil d'administration


par Anthony NTENDELE BIKELA
ISC - Liège - MBA 2021
  

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2.2.3. Pacte d'actionnaires et intérêt commun des actionnaires

Conçue à l'origine comme le résultat d'un contrat librement négocié, la société s'est fortement institutionnalisée au cours du XXème siècle. Les nombreuses règles impératives qui relèvent de l'ordre public sociétaire visent notamment à protéger les tiers, créanciers sociaux, qui sont amenés à traiter avec la société ainsi que les actionnaires minoritaires(GUYON, 2002). Si cette protection, recommandée par le Traité de Rome en son article 34-4, est bien légitime, l'importance et la rigidité de la réglementation à laquelle elle a donné lieu en droit français, puis mimétisé par le droit de l'OHADA, spécialement en matière de sociétés anonymes, présente selon MONSALLIER (1998)le risque d'étouffer le développement des sociétés.

2.2.3.1. Le pacte d'actionnaires est une convention extrastatutaire

Une souplesse dans l'aménagement du fonctionnement des sociétés s'avère en effet indispensable pour permettre à ces dernières, acteurs du marché, de suivre et de participer au développement économique des affaires dans un contexte international concurrentiel(DAIGRE (1995, p. 16)). Or, cette flexibilité ne peut venir que de la liberté contractuelle. Ainsi que l'a exprimé le doyen CARBONNIER (1996, p. 177), « la liberté contractuelle est la face juridique de cette loi économique de marché ». Un courant favorable au renouveau contractuel a ainsi émergé comme le soutien COURET (1983)et donné lieu à un phénomène de « contractualisation du droit des sociétés », né de la pratique et conforté par la règlementation(SCHMIDT (1990);SCHILLER (2002) ; MESTRE et al. (1996) ; MONSALLIER & SCHILLER (2002) ; POITRINAL (2003) et GOFFAUX-CALLEBAUT (2008))

La contractualisation du droit des sociétés se manifeste d'après GOFFAUX-CALLEBAUT (2008) par « l'utilisation croissante de la technique contractuelle afin de répondre aux besoins manifestés par les associés (ou actionnaires) d'adapter le droit des sociétés ». Les praticiens sont les premiers à avoir eu recours à cette technique, par la conclusion de conventions extra-statutaires entre actionnaires dénommées pactes d'actionnaires, lesquelles permettent, en exploitant les espaces de liberté laissés par l'Acte Uniforme, d'aménager la conduite des affaires et la composition du capital que les actionnaires signataires souhaitent voir être appliquées dans leur société. La jurisprudence abondante, confrontée à un impératif économique, en a admis la validité sur le fondement de cette liberté(Cass. com. 13 février 1996, Rev. sociétés, 1996, p. 781, note DAIGRE et Cass. com. 7 janvier 2004, Bull. Joly, 2004.544, note LE CANNU). Ils ont également rapidement gagné le soutien de la doctrine (MARTIN & FAUGEROLAS (1989) ; PARLEANI (1991) ; PRAT (1992) et VELARDOCCHIO-FLORES (1993).

Le droit contemporain des sociétés est ainsi caractérisé par l'existence d'une dynamique favorable à une plus grande souplesse, grâce à la liberté contractuelle, sur fond d'une approche institutionnelle de la discipline, marquée par le maintien d'un bloc de règles impératives et la « prolifération d'une réglementation de plus en plus en plus tatillonne »(OPPETIT (1989, p. 108) ; GUYON (2002, p. 7) et GOFFAUX-CALLEBAUT (2008). Cela révèle le paradoxe inhérent à la méthode législative employée, consistant, dans l'objectif affiché d'assouplir le système, à le réglementer.

Le pacte d'actionnaires est un contrat conclu entre personnes qui présentent une qualité particulière, celle d'être actionnaire d'une même société, et à une fin spécifique pour ces dernières, celle de préciser, en dehors des statuts, les relations qu'elles entretiennent en cette qualité.

La conclusion d'un pacte d'actionnaires en complément du contrat de société conduit,selon GUYON (2002, p. 237), à la coexistence d'un double réseau de relations entre les actionnaires signataires. L'aménagement par le pacte des relations individuelles que les partenaires entretiennent en leur qualité réciproque d'actionnaire vient en effet s'ajouter aux relations que l'ensemble des actionnaires entretiennent collectivement avec la société en application du contrat de société préexistant.

Il s'ensuit que le pacte d'actionnaires vient compléter le contrat de société tout en s'inscrivant dans une relation de subordination à ce dernier dont les grandes caractéristiques ne sont pas sans rappeler celles qui définissent le rapport juridique d'accessoire au principal.

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand