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Industrie 4.0, une revolution industrielle et sociale ?


par Vincent Kergueme
ESLI - Master 2 2020
  

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2. Incidence moyenne

Secteur de l'aérospatiale

Comme l'Industrie 4.0 réussit à fournir des solutions personnaliséesaux besoins des consommateurs, même des secteurs commecelui de l'aérospatiale seront très touchés par l'application de lanumérisation avancée. Bien que l'automatisation soit déjà trèsprésente dans le secteur de l'aérospatiale, elle sera amenée àde plus hauts niveaux grâce à l'utilisation de robots intelligentsdurant le montage. Ces changements seront motivés en partie parl'adoption de seuils de plus en plus stricts en matière de contrôlede la qualité, en vue notamment de faire en sorte que les piècesaient le poids minimal capable d'assurer force et sécurité. Airbusprévoit construire d'ici 2025 une usine intelligente qui produiraune nouvelle ligne d'aéronefs à l'aide de plusieurs technologiesmodernes : des technologies de véhicules autonomes servirontdans la manutention logistique et la manutention des matériaux;des outils intelligents aideront les travailleuses et travailleurs dela chaîne de montage; la technologie laser fera en sorte que lespièces assemblées soient parfaitement ajustées avec le minimumde temps et d'effort. L'impression tridimensionnelle est déjà utiliséepour certaines composantes des avions.

À titre d'exemple, Arconic,un fournisseur d'Airbus, produit un support en titane imprimé entrois dimensions qui entrera dans la production régulière des sériesd'Airbus.L'aérospatiale est un secteur industriel très sensible aux décisionspolitiques.

Contrats militaires, appui à l'exportation, accordscommerciaux, retombées et transferts de technologies ont toustendance à avoir une plus grande incidence sur ce secteur - àl'heure actuelle - que les changements technologiques. C'estpourquoi il est plus difficile d'analyser l'incidence de l'Industrie4.0 sur cette industrie déjà très avancée sur le plan technologiquequ'est l'aérospatiale.

Secteur de l'automobile

Le secteur de l'automobile partage quelques-unes descaractéristiques de l'aérospatiale que nous venons d'analyser.Ce secteur est déjà très automatisé et on peut donc s'attendre àun niveau encore plus grand de numérisation dans l'assemblagedes pièces. Comme c'est le cas pour le secteur de l'aérospatiale,on prévoit une augmentation de la fabrication intelligente pourle secteur de l'automobile, mais comme le pourcentage demarge bénéficiaire est beaucoup plus élevé pour les avions quepour les automobiles, les compagnies auront tendance à investirprogressivement dans la numérisation de leurs usines plutôt qued'installer les technologies des usines intelligentes dans leursusines. Les systèmes d'aide seront de plus en plus utilisés dansla chaîne d'approvisionnement, et les technologies de véhiculesautonomes auront une grande incidence sur la logistique.

Ce qui est moins évident, c'est l'impact de ces nouveaux véhiculessur le système de fabrication. Certains constructeurs d'automobilesen profiteront indéniablement pour apporter des changementsfondamentaux à l'organisation du travail et au degré d'utilisation desrobots, tout en s'adaptant aux demandes du marché, notammentdans le but d'offrir plus de véhicules électriques et moins devéhicules à combustible fossile. Il est clair qu'un changementradical est imminent dans le marché des transports, car plusieursgouvernements ont indiqué clairement par leurs politiques que lesmoteurs à combustion interne ne sont plus désirés. Daimler faitobserver que la marge bénéficiaire sur les véhicules électriquesest (jusqu'ici) moins élevée que sur les véhicules à carburant.Par ailleurs, Daimler estime que le nombre de travailleuses ettravailleurs nécessaires pour construire un groupe motopropulseurélectrique pourrait être aussi peu que le sixième du nombre requispour construire un groupe motopropulseur à combustion.

Cetteestimation incitera les constructeurs d'automobiles à éliminer leurseffectifs dans la mesure du possible.Des experts croient que tout le modèle d'entreprise de l'industrieautomobile est à l'aube d'un changement révolutionnaire quine concernera pas seulement la transition allant des moteursà combustion interne aux moteurs électriques, non plus quesimplement la transition vers les véhicules autonomes, maiségalement une transition allant de la possession de véhiculesparticuliers à l'achat ou à la location de véhicules partagés ou deservices de mobilité. Au cours de cette transition, les constructeursd'automobiles s'appuieront de plus en plus sur des mégadonnées.

Secteurs des produits chimiques, des produitspharmaceutiques, du caoutchouc et du papier

Les secteurs des produits chimiques, des produits pharmaceutiques,du caoutchouc et du papier sont déjà relativement avancés du côtéde l'automatisation. Les calculateurs industriels sont la normeplutôt que l'exception. Quand les processus fonctionnent sansheurts, les usines ont besoin d'un nombre relativement petit detravailleuses et travailleurs. On peut s'attendre néanmoins à uneplus grande utilisation de la fabrication assistée par ordinateur età des technologies de numérisation avancée encore plus pousséespour ces produits à forte valeur ajoutée, partout où la période derécupération de ces investissements sera brève.

Ces secteurs sontdominés par de grandes multinationales qui pourraient trouver pluséconomique d'investir dans des technologies de numérisation trèssophistiquées.En revanche, dans les pays en développement, le secteur continued'employer des effectifs très nombreux, surtout dans les domainescomme l'emballage et l'expédition, lesquels pourraient être à risque.Récemment, Duc Giang Chemical and Detergent Powder JSC aremplacé par des robots presque 90 % de l'effectif d'une usinede détergents au Vietnam. Si cette option est rentable au Vietnam- pays qui était jusqu'ici une destination pour les compagnies à larecherche d'une main-d'oeuvre bon marché - alors nous pourrionsêtre témoins du début de la fin de l'avantage compétitif des petitssalaires.

Le nombre insuffisant d'opérateurs humains sur place est unepréoccupation propre au secteur des produits chimiques - et ausecteur de l'énergie.

Dans un grand nombre d'usines de produitschimiques, les opérateurs humains ne sont plus assez nombreuxpour intervenir efficacement lors d'une situation d'urgence, si jamaisles mesures de protection et les systèmes d'arrêt automatiquesne parviennent pas à maîtriser la situation. Comme ces usinescontiennent des matières très dangereuses, il s'ensuit un niveaude risque accru pour les travailleurs en place et les agglomérationsavoisinantes.Secteur des matériauxLe secteur des matériaux est en train de changer radicalement.

Encore récemment, la même analyse faite précédemment pour lesmétaux de base aurait été valide, mais de nouvelles études montrentque les compagnies de ce secteur sont beaucoup plus touchées parla numérisation que ce que l'on croyait. Par exemple, l'entrepriseSaint-Gobain figure maintenant parmi les dix multinationales chezlesquelles les effets de la numérisation se font le plus sentir.Les consommateurs peuvent créer en ligne leurs propres« recettes » de matériaux spécialisés selon leurs propresspécifications.Les sociétés de matériaux offrent sur le Web des progicielsde soin à la clientèle, des systèmes de gestion des relationsclientset des plateformes conjointes d'applications.Processus d'extraction automatisés (comme dans les industriesd'exploitation minière)Processus de production entièrement automatisés de bout enbout (extraction > transformation > (emballage) > transport)Technologies d'autoanalyse pour l'entretien des fours et deschaudières (ou des applications de réalité augmentée pour lestechniciens en entretien et en réparation).Ce processus transforme également toute l'organisation dans lesindustries de matériaux, ainsi que les lieux de travail qui appartiennentà ces industries.

Ce développement est particulièrement difficile,car il est question ici de relations d'entreprise à entreprise. En effet,peu de consommateurs s'approvisionnent directement auprès desproducteurs de ciment, de verre ou de céramique de pointe.L'industrie subit de fortes pressions qui l'incitent à adopter destechnologies de pointe, puisqu'elle est une grande consommatriced'énergie et une importante productrice de dioxyde de carbone.La réduction de l'impact sur l'environnement et l'accroissementde l'efficacité énergétique doive naturellement être considéréscomme des progrès bénéfiques, mais ces améliorations ont eu deseffets sur les travailleuses et travailleurs de ce secteur.

Secteurs de la construction navale

La construction navale est un processus de fabrication quel'on pourrait comparer à plusieurs égards à l'aérospatiale etaux automobiles, mais qui a tendance à faire intervenir plus detravail humain en raison de la taille et du poids des élémentsconstitutifs. Chaque navire est plus ou moins bâti sur mesure, cequi rend l'automatisation difficile, mais pas impossible. À courtterme, les systèmes d'information qui surveillent les progrès dechaque composante d'un navire, de ses origines dans la chaîned'approvisionnement à son installation sur le navire, deviendrontprogressivement plus sophistiqués et importants. Certains voletsde la construction et certaines composantes seront adaptés à lanumérisation et de plus en plus automatisés. À plus long terme, onpeut s'attendre à ce que d'énormes robots sophistiqués remplacentdes humains pour une grande partie des procédés de construction.En revanche, le démantèlement de navires dépend davantage d'ungrand nombre de travailleurs manuels qui démantèlent les naviresmis hors service, dans le but de les recycler à l'aide de technologiesrudimentaires.

C'est pourquoi cette industrie se retrouveprincipalement aujourd'hui dans les pays où la main-d'oeuvre estbon marché, par exemple : en Inde, au Pakistan et au Bangladesh.En outre, comme chaque navire est différent et que l'environnementde travail est difficile, on peut s'attendre à ce que la numérisationet l'utilisation de robots s'implantent lentement dans ce secteur,tant que les salaires demeureront bas. À long terme, cependant,les navires pourraient être recyclés efficacement par des machinesgéantes. Des informations stockées sous forme numérique ausujet du montage exact de chaque navire pourraient permettre dereconnaître avec précision les pièces qui peuvent être recyclées etle meilleur moyen de les démonter. Le démantèlement physiqued'un navire en vue du recyclage peut également être fait par desmachines dotées d'une puissance suffisante. Cette technologieexiste; la question est de savoir quand les coûts d'investissementpour ces systèmes d'information et ces énormes machines serontjustifiables en comparaison du coût de la main-d'oeuvre.

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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon