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Libéralisation financière et croissance économique au cameroun


par Christian BELKE NDONEMO
Université de Ngaoundere - Master recherche  2017
  

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SECTION 2 : LA LIBERALISATION FINANCIERE DANS LES FAITS : UNE REVUE DE QUELQUES TRAVAUX EMPIRIQUES

De la théorie à la pratique, la réalité peut s'avérer différente. Ce fut précisément le cas lors des premières expériences de la libéralisation financière marquées par des crises bancaires. Dans cette section il sera question de revenir sur les premières expériences de la libéralisation financière (I) et de passer en revue les travaux empiriques sur l'effet de la libéralisation financière sur la croissance économique (II).

I- Les leçons tirées des premières expériences de la libéralisation financière

Si les recommandations de Mc Kinnon (1973) et Shaw (1973) ont suscité une vive euphorie et une grande adhésion, les auteurs s'accordent à dire que la réalité de leur application a été très décevante. Dans la plupart des pays en développement où la libéralisation financière fut expérimentée dès les années 70, il s'en est suivi des épisodes de crises bancaires (Gamra et Clévenot, 2006 ;Miotti et Plihon, 2001 ; Venet, 1994 ; Eggoh, 2009). Pourtant la libéralisation financière apparaissait comme une voie de sortie aux nombreuses crises qui secouaient ces pays, et un moyen simple et efficace de les conduire vers le développement. La sévérité des crises a été variable en fonction des pays, selon les modalités d'application et la profondeur de la libéralisation financière. Dans les pays d'Amérique latine où la libéralisation financière a été totale (Mexique, Argentine, Chili), les crises ont été plus sévères ; par contre elles ont été modérées dans les pays d'Asie (Corée du Sud, Taiwan) où la libéralisation a été partielle (Venet, 1994). Selon Gamra et Clévenot (2008), le nombre de crises a quadruplé à partir de la fin des années 1970 pour atteindre 18 crises pendant les années 1980. Et vers la fin des années 90 ce nombre est passé à 23.

A- La version totale de la libéralisation financière en Amérique latine

C'est en Amérique latine que le processus de libéralisation a débuté, au milieu des années 70, pour les pays émergents. Il a été accompagné par l'apparition de crises bancaires vers la fin de la décennie et au cours des années 1980 malgré le ralentissement de la tendance de la libéralisation en réaction à la crise de la dette pendant la même période. Nous allons prendre le cas du Mexique et du Chili.

1- Le cas du chili

Le Chili amorce sa libéralisation financière au début des années 70. Au plan interne elle a consisté à l'abandon de la fixation des taux d'intérêt. La libéralisation des taux d'intérêt s'accompagna d'une privatisation des banques publiques, de la disparition de toute espèce de restriction à l'entrée dans le secteur (suppression du capital social minimum) et, plus généralement, de toutes les formes de surveillance de l'activité bancaire par les Autorités Monétaires. Au niveau externe, toutes les restrictions à l'entrée ou à la sortie de capitaux furent abolies. Les résultats furent catastrophiques, se matérialisant par des faillites bancaires en cascade dès les premiers mois. La privatisation ne permit pas l'émergence de la concurrence dans le secteur bancaire. En 1982, les deux plus grandes entreprises chiliennes contrôlaient les principales compagnies d'assurance, les principaux fonds mutuels et les deux plus grandes banques commerciales du pays. Le gouvernement fut contraint de prendre une série de mesure pour limiter les effets. Ainsi il fut instauré à nouveau un capital social minimum. Par ailleurs le gouvernement annonçant qu'aucune banque en situation de faillite latente ne recevrait l'appui de la banque centrale en tant que prêteur en dernier ressort, il fut obligé de revenir sur sa position suite à l'enlisement de la crise dans les années 1977 (Venet, 1994). En effet l'une des plus grosses banques se trouvant en difficulté, l'Etat a craint que la faillite d'une banque de telle envergure n'affecte la confiance des déposants. Ce qui pouvait être terriblement fatal pour le secteur bancaire chilien. Plus grave, la crise s'est étendue au-delà du cadre bancaire pour toucher même les entreprises. D'importantes entreprises ont ainsi fait faillite de 1974 à 1982.

D'après une étude de Burkett et Dutt (1991), le processus de libéralisation financière entrepris au Chili n'a permis ni la croissance de l'investissement ni la croissance économique. L'épargne constituée, conséquence de la hausse des taux d'intérêt, s'orienta principalement dans des activités non productives : importation des biens de consommation de luxe, spéculation sur le marché d'actions.

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard