I.3.1. Concepts de base
I.3.1.1. L'activité de modélisation
La modélisation des processus est une activité
cruciale dans la WfM/BPM. Comme mentionné ci-dessus (sec. I.2.2.2), elle
est réalisée à l'aide de langages
spécialisés appelés langages de workflow.
Plusieurs langages de workflow ont déjà été
développés. Certains d'entre eux (BPM, diagrammes
d'activité UML) sont informels (c'est-à-dire qu'ils
n'ont pas de sémantique bien définie et ne permettent pas
d'analyse [1, 36]) tandis que d'autres (WF-Net, YAWL) sont basés sur des
outils mathématiques (formels) puissants (réseaux de Petri).
Néanmoins, ils permettent tous d'exprimer dans un diagramme
(appelé modèle de workflow), les tâches qui composent un
processus donné et l'ordonnancement de ces tâches. Plus
précisément, les langages de workflows permettent de
décrire le comportement des processus à travers la
représentation (entre autres) [37] :
-- Des tâches qui constituent la partie principale du
processus;
I.3. GÉNÉRALITÉS SUR LA MODÉLISATION
DES PROCESSUS OPÉRATIONNELS 13
MÉMOIRE - TONLE NOUMBO FRANCK BRUNO URIFIA
FIGURE 2 - Les quatre activités
clés du BPM (source [1]).
-- Des informations et des ressources relatives aux
différentes tâches;
-- Des séquences ou dépendances entre ces
tâches;
-- Des événements de déclenchement et de
fin des tâches.
Les tâches sont la base de tout workflow; une
tâche est la plus petite unité de décomposition
hiérarchique d'un processus [9]. Elle représente tout travail
effectué dans le cadre d'un processus. Le terme ressource quant
à lui fait référence à un système ou
à un humain qui peut exécuter une tâche. Il est
également reconnu comme acteur, participant, partie prenante, agent
ou utilisateur selon le contexte. Modèles de
routage
Pour atteindre ses objectifs, tout langage de workflow doit,
pour un processus donné, permettre au minimum d'exprimer ses
tâches et leurs acheminements (flot de contrôle). Le flot
de contrôle des tâches est communément appelé le
modèle de cycle de vie du processus étudié [38,
39]. Il existe un certain nombre de modèles de routage identifiés
dans la littérature comme modèles de base : ce sont les routages
séquentiels, parallèles, alternatifs ou conditionnels et
itératifs [2] (voir fig. 3).
-- Le routage séquentiel exprime le fait que les
tâches doivent être exécutées l'une après
l'autre (tâche A avant les tâches B et C
dans la figure 3(a));
-- Le routage parallèle est utilisé pour
spécifier l'exécution potentiellement simultanée de
certaines tâches. Les tâches B et C de la figure
3(b) peuvent être exécutées en même temps; dans ce
cas, les tâches A et D sont considérées
comme des passerelles : On dit que A est une passerelle
AND-Split tandis que D est une passerelle
AND-Join;
I.3. GÉNÉRALITÉS SUR LA MODÉLISATION
DES PROCESSUS OPÉRATIONNELS 14
MÉMOIRE - TONLE NOUMBO FRANCK BRUNO URIFIA
FIGURE 3 - Quatre constructions de routage
basique (source [2]).
-- Avec le routage alternatif, on peut modéliser une
décision : c'est-à-dire le choix d'exécuter une
tâche plutôt qu'une autre à un moment donné. Dans la
figure 3(c), les tâches B et C ne peuvent pas
être exécutées toutes les deux; dans ce cas, A est
une passerelle OR-Split et D est une passerelle
OR-Join;
-- Dans certains cas, il est nécessaire
d'exécuter une tâche plusieurs fois. Dans la figure 3(d), la
tâche B est exécutée une ou plusieurs fois.
Lorsqu'un langage de workflow permet uniquement de
spécifier le routage des tâches, ne s'intéresse pas
à la modélisation des données consommées et
produites lors de l'exécution de ces tâches et n'accorde qu'un
rôle secondaire aux acteurs, on dit qu'il est centré
processus. C'est le cas pour tous les langages mentionnés
précédemment (BPMN, WF-Net, diagrammes d'activité UML et
YAWL). Ce type de langage de workflow est fréquemment appelé
"langage de workflow traditionnel". Certains feront l'object d'une
sous-section de la partie suivante.
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