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Les déterminants de la mortalité infanto-juvénile au Tchad

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par Tao Vridaou
Institut de Fomation et de Recherche Démographiques (IFORD) - Diplôme d'Etudes Supérieures Spécialisées en Démographie (DESSD) 2004
  

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LISTE DE GRAPHIQUES

Figure 1: La Carte Administrative du Tchad 40

Figure2 : Le cadre conceptuel de la mortalité des enfants de moins de cinq ans au Tchad 29

Figure 3: Le cadre d'analyse de la mortalité des enfants de moins de cinq ans au Tchad 38

Figure 4: La répartition des effectifs des femmes enquêtées par année d'âge ; Sous Excel ................................................................................................... 54

Figure 5 : La répartition des effectifs des femmes enquêtées par groupes d'âges quinquennaux ; Source : EDST, 1998 sous Excel. 55

Figure 6 : La répartition de la parité atteinte des femmes enquêtées par groupes d'âges quinquennaux ; Source : EDST, 1998 sous Excel. 56

Figure 7: La répartition de décès de moins de cinq ans par groupes d'âges quinquennaux des femmes enquêtées; Source : EDST, 1998 sous Excel. 58

Figure 8: La répartition de décès de moins de cinq ans par âge en mois; Source : EDST, 1998 sous Excel. 58

INTRODUCTION GENERALE

La mortalité des enfants de moins de cinq ans est l'un des problèmes sociaux cruciaux en Afrique subsaharienne. Elle a déjà fait l'objet de nombreuses études au cours des deux dernières décennies. Plusieurs raisons expliquent l'intérêt des recherches pour la mortalité en général et pour celle des enfants en particulier. L'Afrique Subsaharienne est la région où la mortalité infantile et juvénile est la plus élevée du monde (AKOTO et Hill, 1988). Alors que la moyenne du taux de mortalité est de 8 décès pour 100 000 naissances dans les pays occidentaux et de 49 en Europe de l'Est et en Asie centrale, ces moyennes atteignent des niveaux particulièrement élevés en Asie du Sud (410%0) et en Afrique subsaharienne (571%0) (UNICEF cité par Banque Mondiale, 2003). Les disparités régionales entre les pays d'Afrique Subsaharienne sont énormes. A titre illustratif, les estimations des taux de mortalité en pour mille chez les moins de cinq ans des quelques pays pour l'année 1999 sont les suivantes :

Tableau 1 : Le taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans (pour 1000) des quelques pays d'Afrique Subsaharienne

Afrique de l'Est

Afrique de l'Ouest

Afrique centrale

Afrique Australe

Burundi 168

Kenya 100

Rwanda 176

Ethiopie 183

Ouganda 159

Bénin 153

Burkina Faso 177

Côte-d'Ivoire 135

Mali 235

Niger 335

Cameroun 122

Congo 107

Gabon 90

RCA 148

Tchad 175

Afrique du Sud 76

Botswana 98

Mozambique 193

Zambie 169

Zimbabwe 118

Source : OMS, 2001

Pour ce qui est du Tchad en particulier, le niveau de la mortalité des enfants de moins de cinq ans est parmi les plus élevés du continent, plaçant ce pays au 13ème rang sur 189 en 1998 (UNICEF, 2000). En Afrique Centrale, le Tchad occupe le premier rang. Les données du tableau ci-dessous sur les différents niveaux de la mortalité des enfants et leur tendance entre 1964 et 1997 indiquent une baisse pour la mortalité aussi bien infantile que juvénile.

Tableau 2 : Quotients de mortalité des enfants de moins de cinq ans (pour 1000) au Tchad en 1964,1993 et 1997

Indicateurs de la mortalité des enfants

Année

1964

1993

1997

Mortalité infantile (pour 1000)

Masculin

Féminin

Ensemble

175

144

160

149

117

132

119,7

99,8

102,6

Mortalité juvénile (pour 1000)

Masculin

Féminin

Ensemble

120

98

110

114

83

105

106,3

98,5

102,2

Mortalité infanto-juvénile

Masculin

Féminin

Ensemble

2741(*)

2281

2521

246

190

222

213,3

188,5

194,3

Source Ministère du plan et de l'Aménagement du territoire : Etat de la population du Tchad, 1997.

Ces données montrent que le niveau de mortalité est toujours supérieur chez les garçons quelle que soit la période, et la tendance du phénomène indique une baisse sensible pour la mortalité aussi bien infantile que juvénile et infanto-juvénile. Le quotient de mortalité infantile estimé à 160%0 pour l'ensemble en 1964 est descendu à 132%0 en 1993, puis à environ 103%0 en 1997. Par ailleurs, sur 1000 naissances enregistrées en 1964, 252 meurent avant d'atteindre leur cinquième anniversaire, contre 222 en 1993 et environ 194 en 1997. Cette baisse pourrait être due en partie aux améliorations dans le domaine de la santé en général et de la médecine en particulier notamment la mise en oeuvre de la réhydratation orale et la vaccination. Mais si les données du tableau 2 et ces calculs concordent pour traduire une baisse de la mortalité des enfants de moins de cinq ans, il est bien difficile d'en mesurer l'ampleur.

Comme dans beaucoup de pays, la baisse de la mortalité de moins de cinq ans au Tchad reste l'une des préoccupations majeures des pouvoirs publics. En dépit d'efforts déployés par le gouvernement de ce pays, près d'un enfant sur cinq y meurt avant d'avoir atteint son cinquième anniversaire (EDST, 1998).

Dans la littérature sur les déterminants de la mortalité des jeunes enfants africains, la plupart des auteurs insistent sur le rôle des facteurs socio-économiques, environnementaux, culturels et biodémographiques qui expliquent le niveau de ce phénomène. De ce fait, la mortalité est tellement complexe que son analyse requiert la prise en compte de l'ensemble des facteurs qui l'influencent. Ces facteurs intègrent aussi bien les politiques de santé et d'hygiène en vigueur que les comportements des responsables des enfants.

En conséquence, les aspects différentiels de la mortalité des enfants et plus précisément les causes à l'origine du niveau élevé de mortalité des enfants au Tchad peuvent être le reflet d'une combinaison du contexte géographique, des facteurs économiques, culturels, comportementaux et biologiques, de problèmes génétiques spécifiques à certaines familles, d'inégalités sociales marquées, etc. Au bout de la chaîne causale de la mortalité des enfants, on trouve quelques maladies telles que les maladies diarrhéiques (12,3%), les fièvres2(*) (11,5%), la rougeole (9,2%), les infections respiratoires aiguës (5,9%), le paludisme (5,5%), l'accouchement difficile (4,7%) et la toux (4,5%) (EDST, 1998). Il convient de préciser ici que la notion de fièvre et celle de diarrhée posent problème car il s'agit de symptômes plutôt que de maladies. On peut ajouter le VIH/SIDA parmi les causes de décès à tous les âges. L'éducation des parents tout particulièrement celle de la mère peut faire baisser le niveau de la mortalité. Car la fréquentation des services de santé est beaucoup plus liée à l'éducation des parents.

Ainsi, la survie de l'enfant ne dépend pas seulement des progrès de la médecine et du niveau de vie économique du ménage mais aussi des pratiques sociales notamment en matière d'alimentation, d'hygiène et des soins médicaux pendant la maladie de l'enfant. Le rôle du contexte n'est pas négligeable dans l'analyse de la mortalité des enfants en fonction de ses facteurs.

Dans beaucoup de pays, la baisse rapide de la mortalité en général et celle des enfants de moins de cinq ans en particulier demeure un objectif prioritaire de la santé publique commun à tous les gouvernements des pays en développement. Malgré les progrès enregistrés récemment en matière de capital humain comme en capital physique et technologique dans le domaine de la santé au Tchad, les taux de morbidité et de mortalité infantiles et infanto-juvéniles restent élevés. Nous estimons que le fait d'investir dans la recherche pour mieux connaître les causes de la baisse de la mortalité de moins de cinq ans au Tchad, permettra au Ministère de la santé publique et aux différents programmes d'intervention d'être mieux ciblés et d'être ainsi plus aptes à réaliser cet objectif. BARBIERI (1991, p7) souligne que : «L'efficacité des programmes de santé dépend en grande partie de la capacité à comprendre les processus responsables du niveau élevé de mortalité des enfants dans le Tiers Monde ». A notre connaissance, il n'y a pas eu d'étude récente approfondie sur la mortalité des enfants au Tchad, encore moins sur les déterminants de ce phénomène qui demeurent mal connus. Ce constat justifie la réalisation de la présente étude.

Pour pouvoir identifier la chaîne des facteurs qui expliquent la mortalité des enfants au Tchad, l'étude distingue deux types de déterminants:

Ø Les déterminants directs ou variables intermédiaires qui regroupent les facteurs qui ont un impact direct sur la santé de l'enfant tels que : (1) le statut vaccinal ; (2) Allaitement ; (3) Sexe de l'enfant

Ø Les déterminants indirects ou lointains regroupant les facteurs socio-économiques, culturels, sociodémographiques et contextuels, dont les effets sur le phénomène étudié transitent par les déterminants directs.

Beaucoup d'études sur la mortalité des enfants ont souvent mis l'accent sur les facteurs socio-économiques (Florence Jusot, 2003) et ont très peu tenu compte des facteurs contextuels ou culturels qui déterminent les conditions de vie des ménages. Cette étude voudrait répondre à la question suivante : Quels sont les facteurs qui expliquent la mortalité des enfants de moins de cinq ans au Tchad ? Autrement dit, de quoi meurent beaucoup plus les enfants Tchadiens?

L'objectif général de cette recherche est de contribuer à l'amélioration des connaissances sur les déterminants de la mortalité des enfants de moins de cinq ans au Tchad, ce qui aidera les pouvoirs publics de ce pays à prendre des mesures conséquentes. Plus spécifiquement, cette étude cherche à mettre en évidence les facteurs explicatifs de la mortalité des enfants et leurs mécanismes d'action.

Ainsi, les objectifs visés pour cette étude sont :

- mesurer l'influence des facteurs socio-économiques, culturels et contextuels sur la mortalité des enfants au Tchad, en tenant compte des effets des variables intermédiaires ;

- évaluer le poids de chaque groupe de facteurs dans la relation identifiée à l'étape précédente.

- déterminer parmi les variables biodémographiques et comportementales celles qui concourent davantage à la mortalité des enfants au Tchad.

Cette étude comporte cinq chapitres.

Le premier chapitre présente la synthèse de la littérature sur les déterminants de la mortalité infanto-juvénile en Afrique Subsaharienne en générale et au Tchad en particulier. Le deuxième chapitre présente quelques généralités sur le Tchad. Il aborde notamment l'environnement contextuels, socio sanitaires et économiques qui prévalent dans ce pays. Le troisième chapitre traite de la méthodologie de l'étude et évalue la qualité des données, en insistant sur les avantages et les limites de la méthodologie appliquée pour la collecte des informations sur la mortalité de moins de cinq ans. Il présente en outre les données utilisées dans cette étude (EDST, 1998).

Le quatrième chapitre décrit le niveau de mortalité des enfants et ses variations selon les facteurs explicatifs potentiels retenus dans l'étude. Enfin, le dernier chapitre essaie d'identifier les déterminants de la mortalité des enfants et d'en mesurer l'importance relative dans l'explication de ce phénomène.

* 1 Les chiffres en Astérisque sont des quotients de la mortalité infanto-juvénile calculés à partir du quotient de mortalité infantile (1q0) et du quotient de mortalité juvénile (4q1) obtenu par la relation suivante :

5Q0 = 1 - [(1-1q0) × (1-4q1)]

* 2 La notion de fièvre pose problème puisqu'il s'agit de symptôme plutôt que d'une maladie. Souvent faisant prise pour le paludisme. La fièvre se manifeste par une élévation de la température du corps.

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