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Analyse fondamentale du marché des changes Marocain

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par Rajaa Berrkia
HEM Rabat - Master ès Science Finance D'Entreprise 2007
  

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II/ Atouts et risques de la convertibilité du dirham

Le Maroc a connu depuis son indépendance des progrès non négligeables que beaucoup d'observateurs ne mettent pas assez en exergue. Cependant, ils ne sont pas suffisants pour parler d'un véritable décollage de l'économie marocaine qui profiterait à l'ensemble de la population.

L'économie marocaine a toujours été considérée comme étant la plus libérale et la plus ouverte de tous les pays du Maghreb. Elle est celle dont les structures productives, commerciales et bancaires sont les plus conduites par l'initiative privée et les plus exposées aux marchés étrangers. Cette double vocation, libérale et mondiale est due particulièrement à la place dominante occupée par le Maroc dans la production et l'exportation du phosphate, au choix politique fondamental du Maroc d'entretenir des relations étroites avec le reste du monde et particulièrement avec l'Occident et à l'existence d'une forte bourgeoisie foncière, industrielle, commerciale et financière.

Actuellement, pour schématiser, le dirham est ancré à 75% à l'euro et à 25% au dollar, il subit donc les sentences des décisions européennes et américaines. Cela revient à dire, qu'il Il est contrebalancé au gré de la volonté d'autrui, et cela depuis plusieurs générations.

En effet, le Maroc n'a pas réellement tiré profit de ces attaches, son coefficient de progression économique et sociale reste encore faible. Donc il est impératif de réagir en ne comptant que sur nous mêmes.


Je propose donc qu'on opte pour une convertibilité intégrale du dirham.

Quel enjeu pour le Maroc ? Est-ce utopique ? Réaliste ?

Une convertibilité intégrale signifie que le dirham pourra être échangé au gré de son porteur contre n'importe quelle autre monnaie étrangère sans aucun obstacle.

Théoriquement, cette libre convertibilité peut se traduire par les avantages suivants :

- amélioration de la compétitivité de l'économie nationale ;

- diversification des PTF des agents économiques à l'échelle ;

- rendement accru de l'épargne ;

- protection contre le risque de change ;

- meilleure efficacité de l'intermédiation financière nationale ;

- intégration de l'économie nationale dans l'économie mondiale.

Mais le processus comprend des risques inhérents à la convertibilité (la volatilité du taux de change, des effets pervers sur la politique monétaire, du risque de substitution des devises à la monnaie nationale) et d'autres liés à la situation concrète de l'économie marocaine.

S Volatilité de taux de change

Les différentiels d'inflation et des taux d'intérêt entre une monnaie nationale et le reste du monde risquent de se traduire par une fuite de capitaux, ce qui pourrait conduire à une dépréciation de la monnaie nationale par rapport aux autres devises. Pour contourner la situation, le BAM va vendre des devises contre le dirham ce qui épuisera les réserves de change. Et en l'absence d'une balance des paiements excédentaire, on assisterait à une nouvelle vague de spéculation contre la monnaie nationale et à une importante fuite des capitaux, et donc à une autre dépréciation.

S Effets pervers sur la politique monétaire

Les variations des taux de change et des taux d'intérêt sur les marchés financiers et les marchés des changes internationaux, amènent souvent les autorités monétaires à augmenter les taux d'intérêt pour prévenir la fuite des capitaux, même si cette augmentation est contraire aux impératifs du développement économique interne.

S Risque de substitution des devises à la monnaie nationale

En période inflationniste, les agents économiques préfèrent substituer les devises fortes à leur monnaie nationales.

S Risques liés à la situation concrète de l'économie

Ils proviennent notamment du déficit des comptes extérieurs :

- le taux de couverture des importations par les exportations, tourne depuis une dizaine d'années autour de 60% ;

- la fin du rééchelonnement de la dette a soumis le pays à une lourde charge des intérêts de la dette ;

- le tourisme marocain connaît de sérieux problèmes ;

- la progression des transferts des résidents marocains à l'étranger connaît les contrecoups des difficultés des pays d'accueil ;

- dans un horizon de MT, on ne voit pas comment le déficit des comptes pourra s'améliorer ;

Par ailleurs, le Maroc enregistre des taux d'inflation supérieurs à ceux de ses principaux partenaires commerciaux.

Pour que ce projet réussisse, une politique dynamique du commerce extérieure, une stabilité de la croissance économique, une maitrise de l'inflation et un équilibre social, une gestion appropriée du dirham, une adaptation du tissu productif marocain sont nécessaires et indispensables.

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