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Impact des subventions à l'exportation des produits agricoles sur la croissance economique des pays en voie de développement: Cas du Niger

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par Fatchima MAHAMAN
Université Abdou Moumouni de Niamey-Niger - Maitrise 2006
  

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Chapitre premier: Les subventions à l'exportation et les tentatives de négociations régionales et internationales

Introduction

Pour s'insérer harmonieusement dans l'économie mondiale et tirer pleinement profit de l'expansion du commerce international, les petites économies ouvertes sur l'extérieur se doivent d'orienter leurs stratégies vers le renforcement de la compétitivité des secteurs qui sont supposés comme des secteurs moteurs pour leur croissance économique. Mais ces pays voient leurs efforts s'anéantir face aux politiques discriminatoires des pays du Nord. La politique des subventions des pays du Nord est un frein à l'expansion du commerce international des pays du Sud.

1.1 Rappel sur la théorie de la protection

Au sens large, le protectionnisme désigne toutes les interventions de l'Etat portant sur le commerce extérieur du pays, qu'il s'agisse de l'érection de barrières destinées à limiter les importations ou encore d'aides apportées aux exportateurs pour pénétrer sur les marchés étrangers. Les effets de ces actions, qui constituent des entraves au libre échange, dépendent de la structure des marchés concernés. Dans un système de concurrence, la collectivité nationale est toujours perdante, mais cette perte varie selon le type d'obstacles choisi par l'Etat.

1.1.1 La protection en général

Un gouvernement peut limiter les importations de produits étrangers de plusieurs façons. Il peut utiliser les droits de douane, les contingentements, les subventions, les normes, les licences d'importations. Il peut également attribuer systématiquement les marchés publics aux entreprises nationales. Même si le droit de douane est moins utilisé de nos jours, son analyse permet de saisir les effets complexes de la protection sur l'activité nationale et étrangère. Cela justifie son étude préalable, les autres types de mesure protectionniste étant envisagés par comparaison avec les droits de douane. On supposera que les marchés sont en concurrence pure et parfaite.

A/ Effets des droits de douane sur le marché des biens protégés

a/ Perte et gain: la méthode des surplus

Supposons qu'un pays importe un bien, s'il pratique le libre échange avec l'extérieur, s'il n'existe pas de coût de transport et si le bien importé est un substitut parfait du bien produit par le pays, le prix domestique de ce bien est égal au prix étranger. Si le prix domestique augmente, les producteurs nationaux en offrent plus et les consommateurs en demandent moins, ce qui réduit les importations. S'ils diminuent, on observe le phénomène inverse.

Si le pays lève un droit de douane de taux t, le prix domestique devient supérieur au prix étranger (payé par le pays à l'arrivée du produit à la frontière) et l'écart dépend de t: prix domestique = (1+t) * prix étranger.

En libre échange c'est le marché mondial qui fixe le niveau du prix.
Si un Etat lève un droit de douane non prohibitif (qui ne supprime pas entièrement les importations), le prix étranger reste inchangé et on observe une élévation du prix domestique. L'augmentation du prix domestique accroît la production nationale, diminue la demande nationale, et réduit les importations. L'Etat bénéficie d'une recette fiscale nouvelle, égale au produit du droit de douane par les importations. La balance commerciale du pays s'améliore, puisque le volume importé se réduit, alors que le prix payé est toujours celui de libre-échange.

Ainsi, les producteurs et l'Etat tirent avantage de la protection et le solde extérieur s'améliore. Mais les consommateurs sont pénalisés puisqu'ils consomment moins et paient plus chère chaque unité consommée, qu'elle soit nationale ou étrangère. Une évaluation des gains et des pertes permet de faire apparaître le résultat net de l'instauration du droit de douane pour le pays. La méthode généralement utilisée pour procéder à cette évaluation est celle des variations de surplus.

Le surplus des consommateurs est constitué par la valeur de la consommation que les consommateurs seraient prêts à payer au-dessus du prix du marché, compte tenu de leur courbe de demande. Le surplus global des consommateurs est égal à la somme des surplus élémentaires.

Les producteurs bénéficient également d'un surplus, égal au surcroît de prix par rapport au coût marginal qu'ils supportent sur chaque unité produite.

Finalement on observe l'existence d'une perte nette pour la collectivité nationale, la diminution du surplus des consommateurs l'emportant sur la hausse du surplus des producteurs.

Par ailleurs, l'étranger est évidemment perdant, puisqu'il exporte vers le pays un volume moindre qu'auparavant, au même prix.

En équilibre partiel, l'instauration d'un droit de douane par un petit pays engendre une perte nette pour le pays lui-même et pour l'étranger.

b/ Evaluation de la perte nette

La perte nette, rapportée au PIB du pays, est égale à:

1 * valeur importée (avant protection) * % de variation du * droit de douane

2 PIB volume importé prix étranger

Cette expression est nécessairement petite, même en cas de droit de douane élevé. Supposons en effet qu'un pays importe un flux en valeur égal à 20% de son PIB, qu'il instaure des droits de douane de 30% sur tous les produits et l'élasticité prix de sa demande d'importation soit de - 1,5, ce qui correspond, en l'occurrence, à une diminution de 45% des importations en volume du pays. La perte nette est alors de 1,35% du PIB, ce qui est faible au regard de l'importance de la transformation que le pays connaît.

Réciproquement, l'abaissement de 30% des droits de douane sur toutes les marchandises n'apporterait qu'un gain net de 1,35% du PIB.

Les études empiriques confirment ce jugement. En particulier, les calculs faits après le Tokyo Round (1973-1979) sur l'hypothèse d'une suppression totale des droits de douane indiquent que le gain aurait été pour les Etats Unis de 0,08% du PIB de 1974 et pour le Canada de 0,19% du PIB de 1974.

En fait les transformations dues aux modifications douanières sont plus profondes que ces résultats ne le laissent supposer. En effet, des effets de redistribution importants existent, certains groupes étant favorisés (les producteurs en cas d'instauration de la protection) au détriment d'autres groupes (les consommateurs en cas de hausse ou d'instauration des droits). De plus, dans cette analyse, les effets de long terme sur la croissance du pays sont ignorés ainsi que la possibilité que les prix étrangers se modifient.

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams