2-4-2- Le rôle de l'Etat.
L'extension de l'intervention de l'Etat dans le
fonctionnement de l'économie a constitué le deuxième
facteur de transformation du modèle de régulation.
En effet, depuis 1945, la législation concernant le
monde du travail reconnu explicitement la nature collective et obligatoire pour
tous les dispositions prises en matière de droit social, de conditions
de licenciement et de normes de rémunération( création de
salaire minimum interprofessionnel, fixation de la durée hebdomadaire du
travail,etc..). Egalement, l'Etat peut favoriser ou imposer des
procédures de négociations entre les syndicats salariés et
patronaux de secteur, à qui ont pour conséquence que les salaires
se fixent à la suite de décisions nationales. L'évolution
des coûts salariaux et des prix est le résultat d'une
négociation mettant en prises le patronat, les syndicats et le
gouvernement.
De plus, l'Etat et les institutions publiques ont un pouvoir
de régulation considérable sur la demande globale à
travers les dépenses publiques, les salaires indirects et la
création des moyens de paiement mis à la disposition de
l'économie. Pour les dépenses publiques,
l'élévation du pourcentage des prélèvements
obligatoires (impôts, cotisations sociales...) est un facteur important
de la stabilisation de la demande globale.
L'importante partie des emplois de l'Etat est
constituée de dépenses incompressibles, c'est pourquoi l'Etat
préfère le recours à l'endettement plutôt que de
réduire une partie de ses activités. Elle soutient
l'activité de telle sorte que les hausses de prix ne se traduisent pas
par une réduction des ventes. L'intervention tutélaire de l'Etat
est donc décisive et explique que l'inflation peut se maintenir
au-delà des fluctuations cycliques de l'activité.
Enfin, la politique monétaire menée par l'Etat a
bouleversé les conditions de financement de l'économie. L'abandon
définitif de la convertibilité de la monnaie en or et en argent a
permis de libérer la création de moyens de paiement. Un nouveau
système monétaire nationale et international a ainsi pu se
constituer. Ce système a pour fonction de créer les moyens de
paiement permettant d'assurer la commercialisation des produits à un
niveau de prix compatible avec la poursuite de la croissance et avec les
objectifs de revenus réels. La maîtrise de la croissance de la
masse monétaire reste un élément de la politique
économique qui tient compte principalement du besoin de crédit
dont les demandes des agents sont l'expression.
En définitive, cette approche n'apporte pas
d'élément fondamentalement nouveau dans l'explication de
l'inflation mais elle l'envisage comme un phénomène lié
à de nouveaux mécanismes de fonctionnement du capitalisme
mondial.
Conclusion :
L'inflation est un phénomène très ancien.
Il apparaît dès les premiers siècles après J.C. et a
revêtu diverses caractéristiques et vécu différents
types de systèmes socio-économiques et politiques. Au sein de ce
mémoire nous avons tout d'abord indiqué les grands traits
historiques de l'inflation ainsi que les caractéristiques des mouvements
des prix dans les pays capitalistes sur longue période. Nous avons
remarqué des différences dans les sources des inflations
lointaines, celle du IIIème et du
XVIème siècles. En effet, alors
que la première s'avère être une pénurie de
métal et entraîne une falsification de l'argent, la
deuxième était au contraire une abondance de métaux
précieux en Europe venant du Nouveau Monde. L'inflation du
XIXème siècle et d'entre guerres avait le
caractère épisodique et limité. Cette période
était caractérisée par la nature cyclique et
dépressive des prix et par une régulation de type concurrentiel.
Enfin, l'étude de la période d'après la seconde guerre
mondiale soulève le caractère permanent et général
de l'inflation au sein d'une régulation de type monopoliste.
Les approches dominantes retenues par économistes pour
éclaircir les causes de l'inflation sont ensuite analysées. Nous
avons distingué l'inflation monétariste qui s'articule autour de
la croissance monétaire. La thèse de l'inflation par la demande
stipule que la hausse des prix n'apparaîtrait qu'en cas de plein emploi
des capacités productives. Selon l'approche de l'inflation par les
coûts, la hausse des coûts de production, notamment les coûts
salariaux, est la principale source d'inflation. L'inflation peut être
aussi un phénomène sociologique qui résulte des rapports
de force entre les groupes sociaux. Cette dernière thèse assume
la responsabilité de la hausse des prix aux salariés qui, chaque
fois que les prix augmentent, ils revendiquent pour une augmentation des
salaires.
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