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L'impact de l'augmentation du prix du petrole sur la hausse des prix: Cas de la Tunisie

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par Slah Bahloul
faculté des sciences économiques et de gestion de sfax - Mastère de recherche en Finance 2008
  

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1-2- L'inflation et les taux d'intérêt :

Nous venons d'étudier la croissance de la masse monétaire comme déterminant de l'inflation. Nous étudions à présent la relation entre inflation et taux d'intérêt.

a- Deux taux d'intérêt : le taux réel et le taux nominal :

Pour comprendre cette notion, prenons un exemple simple : « votre compte de dépôt auprès d'une banque est rémunéré, par exemple, au taux de 8% par an. L'année suivante, vous retirez votre argent et les intérêts cumulés qu'il a produits. Etes- vous 8% plus riche qu'il y a un an lorsque vous avez placé votre argent en banque ?

Tout dépend de ce que « plus riche » signifie. Incontestablement, vous possédez 8%de dollars en plus qu'il y a un an. Mais, si les prix ont augmenté, la valeur de chacun de ces dollars a diminué et donc votre pouvoir d'achat n'a pas augmenté, quant à lui, de 8%. Si le taux d'inflation est de 5%, la quantité de biens que vous pouvez acheter n'a augmenté que de 3%. Si le taux d'inflation est de 10%, votre pouvoir d'achat a en fait baissé de 2% ».

Donc, les économistes appellent taux d'intérêt nominal le taux que paient les banques et taux d'intérêt réel l'accroissement des pouvoirs d'achat induit par la possession d'un compte en banque. Il en découle la relation suivante :

r = i - ð

Où  r = le taux d'intérêt réel ; i= le taux d'intérêt nominal et ð = le taux d'inflation

Le taux d'intérêt réel est la différence entre le taux d'intérêt nominal et le taux d'inflation.

L'effet de Fisher

En reformulant les termes de l'équation du taux d'intérêt réel, on peut écrire le taux d'intérêt nominal en tant que somme du taux d'intérêt réel et du taux d'inflation :

i = r + ð

C'est l'équation de Fisher (l'économiste Irving Fisher (1867-1947))17(*).Elle montre que les deux causes de variations possibles des taux d'intérêt nominal sont la variation du taux d'intérêt réel et la variation du taux d'inflation.

La distinction entre ces deux éléments au sein du taux d'intérêt nominal permet d'utiliser l'équation pour élaborer une théorie du taux d'intérêt nominal. Selon l'hypothèse de Fisher, le taux d'intérêt réel s'ajuste en vue d'équilibrer l'épargne et l'investissement. La théorie quantitative de la monnaie montre que le taux de croissance monétaire détermine le taux d'inflation. En fait, l'équation de Fisher nous dit que le taux d'intérêt réel et le taux d'inflation déterminent conjointement le taux d'intérêt nominal.

Réunies, la théorie quantitative de la monnaie et l'équation de Fisher montrent comment la croissance monétaire affecte le taux d'intérêt nominal. Selon la théorie quantitative, un accroissement de 1% du taux de croissance monétaire provoque une hausse de 1% du taux d'inflation. Selon l'équation de Fisher, cette hausse de 1% du taux d'inflation provoque à son tour un relèvement de 1% du taux d'intérêt nominal.

b- Deux taux d'intérêt réels : ex-ante et ex-post :

Lorsque un emprunteur et un prêteur conviennent d'un taux d'intérêt nominal, ils ignorent comment va évoluer le taux d'inflation entre le moment de leur transaction et l'échéance du prêt. On peut distinguer deux concepts du taux d'intérêt réel : le taux d'intérêt réel auquel s'attendent l'emprunteur et le prêteur au moment de la transaction, appelé taux d'intérêt réel ex-ante, d'une part, et le taux d'intérêt réel qui se vérifie ultérieurement, appelé taux d'intérêt réel ex-post.

Les emprunteurs et les prêteurs ne peuvent plus prévoir exactement le taux d'inflation future ni son évolution.

Désignons par ð l'inflation future réelle et par ðe l'inflation future anticipée. Le taux d'intérêt réel ex ante est alors i- ðe, et le taux d'intérêt réel ex post i- ð. Les deux taux d'intérêt réels s'écartent lorsque l'inflation réelle ð n'est pas la même que l'inflation anticipée ðe.

Mais, comment cette distinction affecte-t-elle l'effet de Fisher ? De toute évidence, le taux d'intérêt nominal ne peut s'ajuster à l'inflation réelle, car cette dernière n'est pas connue lorsque le premier est fixé. Le taux d'intérêt nominal ne peut s'ajuster qu'à l'inflation anticipée. Réécrivons donc, de manière plus précise, l'effet de Fisher comme suit :

i = r + ðe

C'est l'équilibre sur le marché des biens et services qui détermine le taux d'intérêt réel ex-ante r. Quant au taux d'intérêt nominal i, ses variations sont exactement proportionnelles à celles d'inflation anticipée ðe.

Nous étudions, dans ce qui suit, l'introduction du taux d'intérêt nominal dans la fonction de demande de monnaie qui a un rôle crucial dans la détermination du niveau des prix et donc du taux d'inflation.

c- Le taux d'intérêt nominal et la demande de monnaie :

La théorie quantitative de la monnaie est basée sur une fonction simple de la demande de la monnaie. Cette théorie est loin d'être complète pour être un point de départ pour analyser le rôle de la monnaie. Nous allons ajouter un autre déterminant de la quantité demandée de lé monnaie, le taux d'intérêt nominal. Si nous sortons les billets de notre portefeuille, qui ne sont rémunérés par aucun taux d'intérêt, pour les déposer sur un compte d'épargne par exemple nous percevrons un taux d'intérêt nominal.

En détenant de la monnaie plutôt que d'autres types d'actifs, vous renoncez donc au taux d'intérêt nominal : celui- ci est le coût d'opportunité de la détention de monnaie.

En effet, les actifs autres que la monnaie, tels les bons d'Etat, générant un rendement réel égal à r. Par contre, la détention de monnaie ne génère qu'un rendement égal à -ðe, puisque la valeur réelle de la monnaie est érodée par le taux d'inflation. En détenant de la monnaie, nous renonçons à l'écart entre ces deux rendements. Le coût de la détention de monnaie est donc r-(-ðe), dont l'équation de Fisher nous dit qu'il s'agit du taux d'intérêt nominal i.

Comme la quantité demandée de tout bien est fonction du prix de ce bien, la quantité demandée de la monnaie dépend du prix de la détention de monnaie. La demande d'encaisses monétaires réelles est donc fonction, à la fois du niveau de revenu et du taux d'intérêt nominal. Ceci nous permet d'écrire la fonction générale de demande de monnaie comme suit :

(M/P)d = L(i,Y)

Avec L désigne la demande de monnaie, parce que celle-ci est l'actif liquide par excellence, celui qui est le plus facile d'utiliser pour réaliser des transactions. Plus le niveau du revenu Y est élevé, plus la demande d'encaisses monétaires réelles est importante. Et plus le taux d'intérêt nominal i est élevé, plus la demande d'encaisses monétaires réelles est faible.

Nous connaissons maintenant les divers relations qui, existent entre la monnaie, les prix et les taux d'intérêt. Comme nous savons dans la théorie quantitative de la monnaie, l'offre et la demande de monnaie déterminent conjointement le niveau d'équilibre des prix. A son tour, celui-ci influence le taux d'intérêt nominal via l'effet de Fisher.

Mais, comment l'introduction de cette dernière liaison affecte-t-elle la théorie du niveau des prix?

Egalisons, tout d'abord, l'offre d'encaisses monétaires réelles et leur demande :

M/P=L (i, Y)

Exprimons à l'aide de l'équation de Fisher le taux d'intérêt nominal en tant que somme du taux d'intérêt réel et de l'inflation anticipée :

M/P = L(r + ðe ,Y)

Cette équation établit que le niveau des encaisses monétaires réelles dépend du taux d'inflation anticipée.

La dernière équation va plus loin que la théorie quantitative de la monnaie quant à la détermination du niveau des prix. En effet, selon cette théorie, l'offre contemporaine de la monnaie détermine le niveau contemporain des prix. Cela n'est vérifié qu'en partie : si le taux d'intérêt nominal et le volume de production sont maintenus constants, le niveau des prix varie proportionnellement à l'offre de monnaie. En réalité, le taux d'intérêt nominal n'est pas constant : il est fonction de l'inflation anticipée, qui dépend elle-même de la croissance monétaire. La présence du taux d'intérêt nominal dans la fonction de demande de monnaie est à la base d'un moyen supplémentaire pour l'offre de monnaie d'affecter le niveau des prix.

Selon cette version élargie de l'équation de demande de monnaie, le niveau des prix est fonction de l'offre contemporaine de monnaie et également de l'offre monétaire attendue à l'avenir.

Pour mieux comprendre ceci, supposons que la banque centrale annonce son intention d'accroître la masse monétaire à l'avenir, sans la modifier aujourd'hui. Suite à cette annonce, les gens s'attendent à une croissance monétaire et à un taux d'inflation accrus. Cette augmentation anticipée du taux d'inflation suscite, selon l'effet Fisher, un accroissement du taux d'intérêt nominal. Celui-ci a pour effet immédiat de réduire la demande d'encaisses monétaires réelles. Comme la quantité de monnaie reste inchangée, cette demande réduite d'encaisses monétaires réelles entraîne un relèvement du niveau des prix. En conséquence, l'anticipation d'une croissance monétaire future plus rapide demain se traduit par un niveau des prix plus élevé aujourd'hui. On voit donc que l'impact de la monnaie sur les prix est relativement complexe.

* 17 Jean Houard: `Macroéconomie'; traduction de la 4ème édition, De Boeck université

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius