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L'impact de l'augmentation du prix du petrole sur la hausse des prix: Cas de la Tunisie

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par Slah Bahloul
faculté des sciences économiques et de gestion de sfax - Mastère de recherche en Finance 2008
  

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1-3- L'inflation et le seigneuriage :

L'Etat peut financer ses dépenses (infrastructure de base, dépenses en recherches et développement, répartitions des guerres) de trois manières : en se procurant des recettes par impôt, en empruntant auprès du public et en émettant du papier monnaie.

Dans ces situations, les dépensent excèdent les recettes fiscales et, le plus souvent, les investisseurs n'ayant plus confiance dans la capacité de l'Etat à honorer ses dettes, n'achètent plus d'obligations publiques dont l'Etat désire vendre à fin de financer le déficit. L'Etat n'a donc plus d'autre choix que d recouvrir à la création monétaire.

« On appelle seigneuriage les recettes acquises par émission d'argent. Ce terme vient de «seigneur», lequel avait, au Moyen-Âge, le monopole de l'émission de monnaie sur ses terres. Ce même monopole est aujourd'hui dans les mains de l'Etat, pour lequel il constitue une source possible de revenus »18(*).

L'usage abusif du pouvoir de création monétaire par l'Etat accroît l'offre de monnaie, ceci est la cause profonde de la plupart des périodes d'inflation élevée et d'hyper- inflation. Quand l'Etat émet de la monnaie nouvelle à son propre usage, il réduit la valeur de la monnaie ancienne détenue par les gens. L'inflation est donc un impôt prélevé sur la détention de monnaie.

On étudiera les interactions entre les besoins de seigneuriage. La croissance monétaire et l'inflation. Nous analysons d'abord le lieu entre le taux d'inflation et le seigneuriage. Ensuite nous étudierons ce qui se passe lorsque les besoins de seigneuriage deviennent excessifs, donnant naissance à l'hyperinflation.

a- Taux d'inflation et seigneuriage

Supposons, comme dans l'analyse précédente, que la demande de monnaie en termes réels dépende négativement du taux d'intérêt nominal et positivement de revenu réel :

M/P = L (i, y)

= L (ð+ ðe, y); Li<0, LY>0,

Comme nous nous intéressons aux recettes que la création monétaire procure à l'Etat, M représente la monnaie émise par le gouvernement (billets, pièces et réserves des banques) et L représente la demande de monnaie haute puissance.

Supposons, pour l'instant que la production et le taux d'intérêt réel ne sont pas affectés par le taux de croissance monétaire, et que l'inflation effective et l'inflation anticipée sont égales. Par ailleurs, si on néglige la croissance monétaire, la quantité d'encaisse réelle à l'Etat régulier sera constante. L'inflation est alors égale au taux de croissance monétaire et la dernière équation devient :

M/P = L( + gM, )

représente le taux d'intérêt réel, la production réelle et gM le taux de croissance de monnaie.

La quantité de dépenses réelles par unité de temps que l'Etat finance par création monétaire est égale à l'augmentation du stock nominal de monnaie par unité de temps, divisée par le niveau des prix. Le seigneuriage réel est alors :

S = gM.M/P

Le taux de croissance de la monnaie est égal au taux auquel les encaisses nominales de monnaie perdent leur valeur réelle, soit le taux d'inflation ð. Le seigneuriage est égal au taux d'imposition des encaisses réelles, ð, multiplié par la base d'imposition, M/P. C'est la raison pour laquelle les revenus du seigneuriage sont fréquemment considérés comme l'impôt de l'inflation.

Remplaçons M/P par son expression dans la formule de seigneuriage, nous obtenons :

S = gML( + gM, )

Cette équation montre qu'une augmentation de gM accroît le seigneuriage en augmentant le taux d'imposition des encaisses monétaires réelles, mais le réduit en déminant la base d'imposition.

Pour mieux comprendre le sens de variation du seigneuriage en fonction de gM, dérivons S par rapport à g:

dS/d gM = L( + gM,) + gM L1( + gM, )

Où L1 est la dérivée de L par rapport à son premier argument.

Le premier terme de cette équation est positif et le second est négatif. Le second terme tend vers zéro lorsque gM tend vers zéro (sauf si L1(+gM, ) tend vers moins l'infini lorsque gM tend vers zéro). « La courbe de Laffer de l'impôt de l'inflation » illustrée dans le graphique suivant explique bien le lien entre S et gM.

Courbe de Laffer de l'impôt de l'inflation 19(*)

S

gM

S*

Comme L(,) est strictement positif, il s'ensuit que dS/dgM est positif pour des valeurs suffisamment faibles de gM. Autrement dit, lorsque le taux d'imposition est faible, le seigneuriage est une fonction croissante du taux d'imposition. Il est plausible cependant que lorsque gM augmente, le second terme domine. Il est vraisemblable de supposer que lorsque le taux d'imposition est exagérément élevé, toute augmentation supplémentaire réduit les recettes.

On remarque qu'à partir d'un certain seuil de gM, la courbe de seigneuriage devient décroissante. Selon Cagan, Sachs et Larrain (1993) ainsi que d'autres chercheurs, le seigneuriage correspond au maximum de la courbe de Laffer est d'environ 10% du PIB20(*).

b- Seigneuriage et hyperinflation :

Les besoins en seigneuriage pour financer le déficit public s'accroissent lorsque celui-ci prend une allure croissante dans le temps, ce qui aggrave la perte de confiance au gouvernement et détériore la crédibilité.

En effet, supposons qu'à long terme l'Etat cherche à financer le déficit budgétaire par l'émission d'emprunts uniquement. Les intérêts sur l'encours à la dette publique s'accroissent puisque le stock des titres augmente. Ils tendent à amplifier le déficit budgétaire qui exige alors l'émission de nouveaux emprunts. Dans la plupart des temps, l'Etat doit offrir des taux d'intérêts plus élevés pour inciter les épargnants à détenir l'encours croissant de la dette publique.

Probablement, les intérêts sur la dette déjà contractée et l'ampleur croissant du déficit budgétaire deviennent si importants que l'Etat ne puisse les financer par la seule émission de nouveaux emprunts. Dans ce cas, l'Etat n'aura plus d'autre recours que la création monétaire pour financer le déficit suscitant de ce fait une croissance rapide de la masse monétaire. C'est ainsi que commencent les hyperinflations.

En réalité, dans les pays frappés d'hyperinflations, le seigneuriage est souvent la principale source de revenus de l'Etat, et la nécessite même dans laquelle se trouve celui-ci d'émettre de la monnaie pour financer ses dépenses constitue la première cause d'hyperinflations.

En fin, le rôle central du seigneuriage dans les hyperinflations explique comment celles-ci peuvent s'achever avant même que la croissance monétaire ne se stabilise. La demande accrue d'encaisses monétaires réelles alors que hyperinflation est achevée, est satisfaite par la poursuite d'une croissance rapide du stock nominal de monnaie plutôt que par la baisse du niveau des prix. Mais ceci n'explique pas pourquoi le public anticipe une faible inflation alors que la croissance monétaire est encore élevée. La réponse réside dans le fait que les hyperinflations s'achèvent lorsque les réformes monétaires et fiscales ont éliminé le déficit, ou la faculté de l'Etat de le financer par seigneuriage, ou les deux. Ce sont des réformes de cette nature qui signalent au public que l'explosion monétaire n'est que temporaire.

* 18 Jean Houard: `Macroéconomie'; traduction de la 4ème édition, De Boeck université

* 19 David Romer : `Macroéconomie approfondie' (1997) ; p 467.

* 20 David Romer: `Macroéconomie approfondie' (1997) ; p 467.

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