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L'impact de l'augmentation du prix du petrole sur la hausse des prix: Cas de la Tunisie

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par Slah Bahloul
faculté des sciences économiques et de gestion de sfax - Mastère de recherche en Finance 2008
  

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2-4-Les Chocs externes et le pétrole :

A travers l'histoire, plusieurs faits et perturbations mondiales affectent les économies nationales. Les perturbations sont considérées comme chocs externes qui causent la variation des variables de l'économie. Ces chocs externes peuvent être engendré par des facteurs politiques ou autres qui sortent de la volonté du pays subissant ces chocs.

Parmi les chocs externes qui affectent l'un des principales variables de l'économie à savoir l'inflation et qui sont considérés dans plusieurs études faites sur les PED on peut citer les chocs sur les produits intérieurs bruts étrangers, les chocs sur les termes de l'échange, les chocs sur le prix du pétrole... .

Les PED sont les plus exposés à la hausse des prix du pétrole. Leur plus grande fragilité vient également du fait que le risque de tensions inflationnistes, dans un contexte ou la stabilisation des prix et du taux de change n'est pas achevée, est plus fort.

Les effets théoriques d'un choc pétrolier sont la dépression de l'activité en affectent les ménages et les entreprises consommatrices du pétrole ; l'augmentation de l'inflation (par les effets de second tour) ; et le transfert de ressources qui s'opère au profit des pays producteurs du pétrole.

Donc, le renchérissement du pétrole a des effets directs sur l'inflation. La perte de revenu que constitue un choc pétrolier pour un pays entraîne à court terme une baisse de l'activité, de la consommation et de l'investissement. Par ailleurs, la hausse du prix du pétrole pousse mécaniquement l'inflation à la hausse à hauteur du poids des produits pétroliers dans le panier de consommation par des effets dits de « second tour » (augmentation compensatoire des salaires, répercussion des hausses des coûts par les entreprises...).

Les capacités d'adaptation des PED sont beaucoup plus faibles que celles des pays industrialisés. Le développement de l'usage du pétrole découle en effet de l'absence de réseau maillé (électricité, gaz, chauffage urbain). Les possibilités de substitution rapides y sont donc très faibles. Il faut rappeler que les parts de marché entre énergies dans le monde sont inversement proportionnelles à leurs coûts logistiques : en un, le pétrole, en deux, le charbon, en trois, l'électricité et enfin en quatre, le gaz. Des potentiels de maîtrise de l'énergie existent (amélioration de la qualité de la construction neuve, amélioration des équipements industriels) mais les délais de mise en oeuvre y seront longs (dépendance d'une offre des équipementiers des pays industrialisés payable en devises, insuffisance des compétences locales, faiblesse des capacités d'investissements). Il est donc probable qu'un choc pétrolier se traduira par une sévère crise économique dans les PED faiblement pourvus en ressources en combustibles fossiles.

Les deux premiers chocs pétroliers

Les deux premiers chocs pétroliers sont survenus à la suite des tensions politiques et militaires on Moyen-orient en 1973_1974, puis en 1979. C'est le début de la guerre du Yom Kippour entre la Syrie, l'Egypte et l'Israël le 5 octobre 1973 qui est à l'origine du premier choc pétrolier. L'embargo de l'OPEP envers les pays occidentaux qui soutiennent Israël se traduit par une réduction de la production et provoque une multiplication par trois ou même par quatre du cours en cinq mois.

La révolution islamique en Iran en 1979 puis la guerre entre l'Iran et l'Irak en septembre 1980 provoquent un deuxième choc pétrolier en raison de la réduction considérable des exportations de ces pays. En effet, les pics de prix ne sont pas rares sur le marché du pétrole, et dans une certaine mesure ils reflètent une augmentation progressive de l'instabilité journalière des cours depuis le début des années 1980.

Par la suite, une relative stabilité des prix pétroliers s'est instaurée entre le contre choc pétrolier de 1986 et la fin des années 1990. Durant cette période, les principales perturbations ont été le pic éphémère enregistré fin 1990, suite à l'invasion du Koweït par l'Irak, et la chute observée en 1998, consécutive à une erreur d'anticipation.

Ces deux premiers chocs pétroliers résultaient d'une rupture de l'offre, c'est pourquoi on dit qu'ils sont des chocs d'offre.

2004-2005 : nouveau choc pétrolier ?

Depuis 2004, les prix du pétrole ont jusqu'ici affiché une hausse nettement plus forte que ne le laissaient supposer les paramètres fondamentaux de long terme, pour atteindre des niveaux similaires en terme réels à ceux observés dans les deux premiers chocs.

Si le choc pétrolier actuel n'est pas comparable à ceux des années 1970, les économistes ont néanmoins pu tirer un certain nombre d'enseignements de l'évolution du prix du pétrole depuis plus de 30 ans. Les effets récessifs et inflationnistes de la hausse du prix du pétrole sont reconnus.

La vigueur inattendue de la demande du pétrole a été un important facteur de la flambée récente des cours pétroliers. La prévision de l'activité économique mondiale se heurte à des difficultés notoires et les erreurs de jugement peuvent parfois avoir une grande incidence sur les prix du pétrole.

Lors de l'épisode le plus récent, on a lourdement sous-estimé la demande pétrolière de la Chine (8 % de la consommation mondiale). Le phénomène a été accentué par carences du réseau d'électricité, qui ont conduit à d'importants achats des générateurs diesel.

Si les deux premiers chocs sont des chocs d'offre, le troisième choc, si vraiment on peut le considérer comme choc pétrolier, parait comme choc de demande. Les tensions sur les prix viennent de la vigueur persistante de la demande, que l'offre peine à suivre bien qu'elle soit à un niveau historique record.

Les résultats de l'étude intéressante de Fackler et Roger (1995)30(*) faite sur la Bolivie et le Brésil démontrent pour le Brésil uniquement que les chocs externes ont une grande influence sur l'inflation.

D'autres études faites sur le Maroc et la Tunisie montrent l'importance des chocs externes et spécialement les chocs sur le prix du pétrole. Mustapha Ziky (2005)31(*) démontre pour le cas du Maroc que la contribution des chocs externes aux fluctuations du niveau des prix est assez significative. De plus il cite comme chocs externes affectant l'économie marocaine : les chocs et les contres chocs pétroliers.

Lilia Trabelsi Masmoudi (2006)32(*) a décomposé les facteurs affectant l'économie tunisienne et bien sur l'inflation en deux : des facteurs internes (domestiques) et des facteurs externes. Elle considère le choc sur le prix du pétrole comme intéressante dans la mesure ou il affecte sérieusement la Tunisie qui est à la fois importatrice et exportatrice du pétrole.

Un modèle économétrique présente par Absey singhe et Wilson (2000) appliquée sur plusieurs pays montre que Singapour est susceptible à une hausse des prix du pétrole. Leurs résultats ont montré l'effet positif et direct du prix du pétrole sur l'inflation.

Un autre modèle développé par Dick Durevall et Njuguma S.Ndung'u (1998) démontre que plusieurs chocs externes tel que les chocs pétroliers des années 1970 décrivent l'évolution de l'inflation en Kenya.

Avec cette étude faite sur les différents déterminants de l'inflation, on peut conclure que l'effet du pétrole sur cette dernière est assez important, que ce soit direct (par les chocs pétroliers) ou indirect (les prix d'importation, les coûts, les anticipations).

Conclusion :

Il semble ainsi que l'ancienneté du phénomène de l'inflation fait que ces causes étaient multiples dans son foyer d'origine qui est le monde des pays capitalistes. Par ailleurs, les déterminants de l'inflation dans les pays en développement sont multiples et complexes avec la prédominance de la source monétaire. En effet, même si la monnaie reste pour la plupart des théories le principal déterminant de l'inflation, cela n'évite pas l'existence d'autres déterminants prouvés empiriquement. Avec la variation importante de son prix et son importance dans l'économie, le pétrole et à travers plusieurs effets peut être considéré comme l'un des déterminants de l'inflation.

L'impact du pétrole sur l'inflation peut être soit direct (à travers la variation des prix) ou indirect (les effets de second tour). Réellement, le pétrole peut expliquer plusieurs causes d'inflation. Notamment, à cause du volume excessif des liquidités internationales, la présence d'un environnement inflationniste comporte toujours la menace d'une relance par les prix importée (on parle ici de l'inflation importée). En effet, le prix du pétrole a un impact direct et indirect sur l'économie en générale et sur l'inflation principalement. L'effet direct est la réponse immédiate des prix domestiques aux prix internationaux chargés. L'effet indirect est la réponse du marché local des biens et services par l'augmentation du coût local résultant de l'augmentation des prix du pétrole importé.

* 30 Dans Lilia Trabelsi Masmoudi(2006): `Les sources de fluctuations économiques en Tunisie et les implications sur le choix d'un régime de change'.

* 31 Mustapha Ziky(2005): `Contribution des chocs internes et externes aux fluctuations macroéconomiques au Maroc: Une approche structurelle des VAR'.

* 32 Lilia Trabelsi Masmoudi(2006): `Les sources de fluctuations économiques en Tunisie et les implications sur le choix d'un régime de change'.

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