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L'impact de l'augmentation du prix du petrole sur la hausse des prix: Cas de la Tunisie

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par Slah Bahloul
faculté des sciences économiques et de gestion de sfax - Mastère de recherche en Finance 2008
  

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CHAPITRE N°1 

``L'importance du pétrole dans l'économie tunisienne''

Introduction :

La multiplicité des approches théoriques expliquant le phénomène de l'inflation (abordés dans le premier chapitre) est issue de la complexité de ce fléau. Toutefois, l'histoire et les expériences montrent que le pétrole est un bon déterminant de l'inflation dans plusieurs pays du monde et surtout dans ceux qui sont en développement.

Dans le cas de l'économie tunisienne, ce qui constitue l'objet de ce chapitre, nous allons essayer, vu la complexité du phénomène étudié, à éclairer la relation entre le pétrole et l'inflation en Tunisie le long des quatre dernières décennies (entre 1970 et 2006).

Pour se faire, nous commencerons tout d'abord par l'analyse de la situation pétrolière de la Tunisie. Nous étudierons l'évolution des prix du pétrole (exprimé en dollar) que la Tunisie n'a aucune possibilité de gérer ou même d'influencer sa variation. De plus, nous analyserons la production du pétrole qui est en recule, sa consommation et la part des produits pétroliers dans l'importation et l'exportation totale.

En se basant sur l'importance du pétrole dans l'économie tunisienne, nous examinerons ensuite la relation existante entre l'inflation tunisienne et le prix du pétrole. Pour se faire, nous commencerons par l'étude de l'effet prix puis l'effet change car les prix du pétrole sont exprimés en dollar.

Enfin, et à l'aide de l'étude des effets des pris et change, nous analyserons la facture pétrolière de la Tunisie pendant les dernières années. Pour se faire, il est intéressant de constater l'évolution de l'importation en tenant compte de l'effet volume qui est toujours en hausse puisque la production décroît et la consommation augmente, de l'effet prix et de l'effet change.

1- Situation pétrolière pour la Tunisie :

Le marché pétrolier est caractérisé depuis deux ans par une hausse continue des prix.

Il s'agit d'une tendance qui semble indiquer la transition à un nouveau prix d'équilibre, en rupture totale avec les niveaux de prix observés lors des décennies précédentes. Outre les considérations liées aux fondamentaux physiques du marché pétrolier, tels les niveaux des stocks, de la demande ou encore des capacités résiduelles de production, les tensions sur les cours du brut font ressortir le poids des facteurs géopolitiques qui accentuent le comportement spéculatif des intervenants financiers.

Ainsi, malgré la modération prévue de l'activité mondiale en 2006, les tensions qui pèsent sur l'ensemble de la filière pétrolière, laissent augurer une poursuite de la hausse des cours pétroliers, avec des prix nominaux pouvant se situer en dessus des 60 dollars/baril ($/b).

En effet, un pays comme la Tunisie n'a aucun effet sur l'évolution du prix du pétrole puisqu'elle n'est pas considérée ni comme un grand pays producteur (comme les pays de l'OPEP) ni un grand pays consommateur (comme les Etats Unies ou la Chine).

1-1- Evolution du prix du pétrole :

1-1-1- Aperçu historique :

Les premiers chocs pétroliers sont survenus à la suite des tensions politiques et militaires au Moyen-Orient en 1973-1974, et suite aux livraisons d'armes à Tel-Aviv faites par le président Nixon au beau milieu de la guerre Israélo-arabe, les pays arabes ont décidé un embargo sélectif sur les expéditions de pétrole vers les Etats-Unis et quelques pays qui l'ont encouragé. La demande pétrolière a augmenté contre une baisse de l'offre, alors le prix de pétrole a quadruplé passant de 3 à 12 dollars le baril : c'est le premier choc pétrolier. .

Entre 1979 et 1980, à la suite de la révolution islamique en Iran, elle a été attaquée par l'Iraq et cette guerre a entraîné une division religieuse. Toutefois, le bombardement réciproque des terminaux par l'aviation des deux pays, a influencé négativement le marché d'exportation de pétrole et ont multiplié à nouveau les prix par trois : c'est le deuxième choc pétrolier.

Par la suite, une relative stabilité des prix pétroliers s'est instaurée entre le contre choc pétrolier de 1986 et la fin des années 1990. Durant cette période, les principales perturbations ont été le pic éphémère enregistré fin 1990, suite à l'invasion du Koweït par l'Irak (guerre du Golf), et la chute drastique observée en 1998 (crise asiatique) consécutive à une erreur d'anticipation.

Graphique: prix du baril du pétrole en dollar 33(*)

Entre 1999 et 2000, les cours du pétrole se sont inscrits en hausse, tirés par la forte croissance mondiale et la mise en oeuvre par l'OPEP d'un accord de coopération avec les autres producteurs non membres du cartel visant à stabiliser les prix dans une fourchette de 22 -28 dollars le baril. L'application de cet accord a été toujours bloquée par les événements géopolitiques tel que l'instabilité au Moyen-Orient, la grève au Vénézuella, les conflits au Nigeria, les attentats du 11 Septembre 2001, rendant ainsi précaire les efforts de stabilisation du marché pétrolier.

Sur la période 2001-2003, les cours du brut sont demeurés conformes à la fourchette de référence établie par l'OPEP (23,12 $/b en 2001, 24.36 $/b en 2002, 28,1 $/b en 2003). Dans ce contexte de modération des cours pétroliers, les producteurs n'ont pas été contraints d'effectuer les investissements nécessaires pour améliorer l'offre (forage, raffinage, transport).

1-1-2- Evolution récente des prix du pétrole :

Les prix du pétrole ont emprunté une trajectoire haussière à partir du second semestre 2003, en lien avec la reprise économique mondiale qui a suscité une forte demande de pétrole. Selon l'Agence Internationale de l'Energie, la croissance de la demande globale de pétrole brut s'est établie à 3,8% en 2004 après 1,9% en 2003, 0,5% en 2002 et une moyenne annuelle de 1,5% depuis 1985.

La forte volatilité des cours pétroliers a remis en cause les prévisions initiales établies par les diverses institutions internationales. Le cours du `Brent' s'est établi en moyenne à 36,05 dollars/baril en progression de 28.3 % par rapport à 2003, et a pour la première fois évolué largement à l'extérieur de la bande des prix cibles de l'OPEP.

L'envolée des prix pétroliers s'est accentuée en 2005, malgré l'accalmie enregistrée à la fin de 2004 qui avait alimenté l'espoir d'un retour à des prix normaux. Ainsi, le prix du `Brent' a atteint 53 dollars/baril en moyenne annuelle à la mi-décembre, en hausse de 40 % par rapport à 2004. Il a même franchi de nouveaux records en juillet (près de 68 dollars/baril), en raison des inquiétudes des marchés concernant le risque de fortes perturbations d'offre et de l'activité de raffinage, en lien avec les effets dévastateurs des ouragans dans le Golfe du Mexique (Katrina, Rita). Il a fallu recourir au mécanisme d'entraide au profit de l'approvisionnement pétrolier des zones sinistrées, dans le cadre de l'Agence Internationale de l'Energie, pour contenir la flambée des cours et éviter le risque d'une crise pétrolière mondiale.

Graphique: prix mensuel du baril du pétrole en dollar 34(*)

Depuis janvier 2005, la balance des risques penche toujours du côté d'une poursuite de la hausse des cours pétroliers. De fait, et même si les prix à terme constituent une prédiction imparfaite des évolutions effectives observées ex-post, cette situation se trouve d'ailleurs confortée par l'évolution des prix « forward » sur les marchés à terme qui anticipent un cours du baril aux alentours de 65 dollars en moyenne pour les échéances courtes.

La demande pétrolière mondiale continuerait d'afficher un rythme de croissance soutenu. Elle devrait croître, selon l'Agence Internationale de l'Energie, de 1,2 mb/j pour atteindre 83,4 mb/j en 2005, avant de progresser de 1,8 mb/j en 2006. Du côté de l'offre, le poids des aléas géopolitiques demeure entier. En effet, dans un contexte de saturation des capacités de production résiduelles, l'équilibre du marché pétrolier pourrait être mis à mal dans le cas d'une interruption brutale de l'offre pétrolière. Les incertitudes géopolitiques qui entourent l'Irak, l'Iran et le Nigeria continueraient d'alimenter l'accroissement de la prime de risque adossée aux prix de pétrole.

* 33 Les données de cette courbe sont celles de l'OPEP

* 34 Les données de cette courbe sont celles de l'Administration d'Information Energétiques des Etats Unies.

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