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intermédiation bancaire et croissance économique au Cameroun

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par nelly adeline Ngono
université de Ngaoundéré - Maîtrise en économie monétaire et bancaire 2007
  

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SECTION2 : LES DIFFERENTES APPROCHES SOUTENANT LES SYSTEMES BASES SUR LES BANQUES ET LES CANAUX DE TRANSMISSION

Cette section aura pour objectif en plus d'aborder comme le titre l'indique les différentes analyses en accord avec le système bancaire de déterminer les canaux de transmission qui rendent possible l'induction du financement bancaire sur le développement économique.

I. Les différentes approches soutenant les systèmes basés sur les banques

Dans cette partie, il sera question d'étudier les différentes analyses qui acceptent et démontrent l'idée selon laquelle le système bancaire finance la croissance. Pour ce faire nous étudierons l'approche de McKinnon et Shaw ainsi que les approches d'autres auteurs.

A. L'approche de Mckinnon et Shaw

De manière générale, en ce qui concerne les pays en développement, les travaux de ces auteurs sont des références. Ceux-ci présuppose l'existence d'un lien positif entre le secteur financier et la croissance économique, et proposent d'appliquer des politiques économiques pour développer le secteur financier. Leur théorie est l'inspiratrice des réformes financières appliquées par la Banque Mondiale et le Fond Monétaire International au sein des programmes d'ajustement structurel.

1. Le modèle de McKinnon et Shaw

En supposant que les mécanismes de marché sont optimaux, ils préconisent une libéralisation financière.

McKinnon (1973) élabore un modèle où l'investissement est indivisible et nécessite l'accumulation d'une épargne préalable. Cette épargne est fonction du taux d'intérêt réel : plus il est élevé, plus les montants disponibles pour l'investissement sont importants.

Selon les conclusions du modèle de McKinnon, la répression financière empêche l'économie d'atteindre son taux de croissance optimal. La répression étant définie comme le fait de fixer des taux d'intérêts en dessous de la valeur d'équilibre, à orienter administrativement le crédit, à fixer des réserves obligatoires à un niveau élevé, et à limiter la concurrence au sein du système bancaire. Des taux artificiellement bas entraîne une moindre croissance de l'économie en raison de la faiblesse du volume des investissements liée aux faibles montants d'épargne collectée. De plus, raison de la faiblesse des taux d'intérêt, les banques ne peuvent pas appliquer de prime de risque élevé, et elles sont contraintes de financer des activités peu risquées et peu rentables. Ce biais entraîne une utilisation inefficace des ressources et une moindre croissance économique.

Les conclusions des travaux de Shaw (1973) sont proches de celles de McKinnon. Cependant, alors que McKinnon limite son analyse à la collecte et à la redistribution des ressources, Shaw prends en compte la capacité de crédits des établissements bancaires.

2. Critique du modèle

La critique essentielle de ce modèle provient du lien entre l'épargne et le taux d'intérêt réel. Ces auteurs ne prennent en compte que « l'effet substitution » et négligent « l'effet revenu ». Selon l'effet substitution, les ménages optimisent leur utilité intemporelle en maximisant la valeur actualisée de leur satisfaction. Dans ce cadre, toute augmentation des taux d'intérêts entraîne une dépréciation de la consommation future. Pour « lisser » leur consommation intemporelle, les ménages réduisent donc leur consommation actuelle et augmentent leur épargne. S'ils financent leur consommation par des crédits, ils diminuent leur endettement. Inversement, la prise en compte de « l'effet revenu » aboutit à des conclusions contraires. Si le taux d'intérêt augmentent, les ménages anticipent un accroissement du revenu futur de leurs placements ; ils diminuent donc leur épargne en augmentant leur consommation.

Selon Akyùz (1992), une augmentation du taux d'intérêt réel entraîne plus une modification de la composition de l'épargne qu'une augmentation de son volume. En effet, il faut prendre en compte l'existence d'actifs physiques et financiers qui offrent une protection contre l'inflation. De plus, en raison de l'imperfection des marchés, il est impossible de lier volume de l'épargne collectée et volume d'investissement.

Les autres critiques concernent le niveau de taux d'intérêt ;en effet si des taux d'intérêts réels négatifs entraînent une désintermédiation financière, des taux d'intérêts trop élevés ne reflètent pas une plus grande efficacité des investissements lais un manque de crédibilité de la politique monétaire.

Les conclusions de ces auteurs ont également été remises en question d'un point de vue empirique. Ainsi selon Green et Villanueva (1991), il existe un lien négatif entre le taux d'intérêt réel et l'investissement privé. Hugon (1996), quant à lui, montre que les effets négatifs de la répression financière ne sont pas démontrés statistiquement en Afrique subsaharienne.

McKinnon et Shaw ont surtout mis l'accent sur les politiques à mettre en oeuvre pour encourager le développement des intermédiaires financiers, préalable indispensable à la croissance.

B. Les autres approches

Plusieurs économistes se sont intéressés au système orienté autour des banques et ont soutenu le rôle positif dans le développement économique.

?Les banques permettent l'amélioration de l'allocation du capital et de la gouvernance collective par l'acquisition d'information concernant les entreprises et les dirigeants (Diamond, 1984 ; Ramakrishan and Thakor, 1984)

?L'amélioration de l'efficience des investissements et de la croissance économique par la gestion du risque de liquidité et le risque intertemporel (Allen and Gale, 1993 ; Bencivenga and Smith, 1991)

?La mobilisation du capital afin de profiter des économies d'échelles (Sirri and Tufano, 1995)

Ces approches insistent en globale sur les limites du système fondé sur les marchés financiers. En effet, Stieglitz (1985) a montré que le développement rapide des marchés financiers fournit l'information, ce qui permet de réduire le désir de collecte d'informations par les investisseurs individuels. Boot, Greenbaum et Thakor (1993) ont souligné que les banques ne posent pas ce genre de problèmes, en effet, elles ne fournissent pas de l'information immédiate aux marchés publics quand elles forment des relations à long terme avec les entreprises. En plus, Boot et Thakor (1997) montrent que les banques sont les meilleurs dans le contrôle des entreprises et la réduction de la substitution des actifs.

Ces approches considèrent toutes que les banques peuvent :

· Exploiter les économies d'échelles dans le traitement des informations

· Améliorer l'hasard moral par l'intermédiaire d'un contrôle efficace

· Soutenir une relation à long terme avec les entreprises dans le but de minimiser l'asymétrie d'information et par conséquent de stimuler la croissance économique

A la suite de cette étude théorique du lien existant entre le secteur financier et la croissance économique, il s'agira pour nous de déterminer les canaux de transmission existants entre ces deux concepts que sont l'intermédiation bancaire et la croissance économique.

II. Les canaux de transmission

Le secteur financier affecte le taux de croissance de long terme à travers deux principaux canaux : le taux d'investissement et la productivité marginale du capital.

A : Le taux d'investissement

Toute évolution de ce taux est fonction soit de taux d'épargne, soit d'une plus grande proportion d'épargne allouée aux investissements.

1 : Influence du développement des intermédiaires financiers sur le taux d'épargne.

Dans le modèle de Pagano (1993), le développement des intermédiaires financiers permet une meilleure protection des ménages, ce qui peut les inciter à diminuer leur épargne de précaution. En outre, les effets de la diversification du portefeuille sur le taux d'épargne dépendent du coefficient d'aversion pour le risque des ménages. Japelli et Pagano (1994) démontrent que ce desserrement de la contrainte de liquidité, découlant du développement des intermédiaires financiers incite les jeunes ménages à moins épargner.

De Grégorio (1994) souligne que les contraintes de liquidités dues au faible développement des intermédiaires financiers ou leur imperfections ont une influence positive sur le taux d'épargne des ménages, et donc sur le taux de croissance de l'économie. Cependant, si les difficultés d'emprunt des ménages conduisent à une moindre accumulation du capital humain, le taux de croissance de l'économie pourrait être négativement affecté.

TABLEAU : Répartition des crédits à l'économie

Répartition des crédits à l'économie en MDS

Crédits accordés à court terme

Crédits accordés à moyen terme

Crédits accordés à long terme

1990

654.767

98.660

392

1991

480.895

99.874

8142

1992

382.470

97.440

235

1993

341.826

82.396

315

1994

343.698

68.803

922

1995

361.413

60.192

828

1996

377.668

101.511

24.677

1997

298.723

101.416

668

1998

402.895

133.810

28.118

1999

444.399

128.478

31.016

2000

527.931

137.487

35.097

Source : Rapport BEAC

2 : Part de l'épargne allouée à l'investissement

La part de l'épargne qui parvient effectivement aux investissements regroupent plusieurs effets :

Du point de vue des entreprises, le développement des intermédiaires financiers augmente la part des ressources orientées vers l'investissement. En effet, les entreprises gardent moins d'épargne de précaution car elles peuvent se tourner vers les banques en cas de crise de liquidité ou en cas d'opportunité d'investissement (Bencivenga et Smith, 1991). De plus, en raison de l'existence d'un contrat de dette, les dirigeants des entreprises sont surveillés par les prêteurs, et la probabilité que des ressources soient détournées est plus faible.

Du point de vue des ménages, grâce au développement des intermédiaires financiers, la part de l'épargne qu'ils déposent dans les circuits financiers est plus élevée. En effet, les intermédiaires financiers permettent d'allier le besoin de détenir des liquidités et le désir de constituer une épargne longue.

Dans le modèle de Diamond et Dybvig (1983), les banques n'allouent pas toutes les ressources dont elles disposent et gardent une partie de ces liquidités. Ce comportement est dû au risque de « course aux dépôts » auquel elles sont exposées et pouvant les conduirent à la faillite et dans les pays en développement cette tendance est accentuée à cause tout d'abord du fait qu'en raison des risques macroéconomiques et pour des raisons culturelles, les agents préfèrent détenir des liquidités et transforment facilement leurs dépôts en monnaie fiduciaire ;puis, le fait que les banques secondaires sont conscientes du fait que la banque centrale n'a pas les moyens d'intervenir en tant que prêteur en dernier ressort ; et enfin, le fait que lors des restructurations bancaires, les banques restant en activité sont incitées à détenir plus de liquidités.

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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo