Section -III- Le canal du taux de change
La prise en compte des
relations commerciales et financières avec l'étranger permet de
définir un nouveau mécanisme capable de transmettre les
impulsions de la politique monétaire à savoir le canal du taux de
change. Il représente un élément important dans les
modèles macroéconomiques conventionnels ouverts permettant aux
autorités monétaires de modifier significativement
l'activité économique.
III-1- Cadre théorique de base
Le taux de change de la monnaie nationale par rapport
à la monnaie étrangère représente la
quantité de monnaie étrangère qui doit être
cédée pour disposer d'une unité de monnaie nationale.
L'intégration de cette variable dans le modèle
macroéconomique conventionnel IS-LM se réalise par le biais de
l'équilibre de la balance des paiements (Mundell-Flemming). La relation
qui formalise l'équilibre de la balance des paiements est :
X (y, x) + k (x - x', i) =R
Avec X = solde de la balance commerciale,
K = solde de la balance de capitaux,
R = solde de la balance des paiements c'est-à-dire la
position monétaire extérieure ou plus simplement la variation des
réserves de change,
x = taux de change,
x' = taux de change pour la période à venir.
En tenant compte de cette relation, les relations IS-LM
se réécrivent ainsi :
Y = C (y) + I (i) +X (y, x)
M (R) = KY +L2 (i)
Ces équations montrent que la balance commerciale
constitue une composante de la demande globale, que l'offre de monnaie
dépend des réserves de change et que la demande de monnaie est
influencée par le solde de la balance des capitaux. Il s'ensuit que
toute modification de l'équilibre de ces différentes balances se
translate directement sur la demande globale et le revenu. (Flood, Robert,
Rose, 1999).
III-2- Le mécanisme de transmission de la politique
monétaire
En ce qui concerne la transmission de la politique
monétaire via le canal du taux de change, elle se base sur la relation
décroissante liant le taux d'intérêt au taux de change.
En effet, la hausse des taux d'intérêt attire
les capitaux étrangers à la recherche des meilleures placements
ce qui implique la baisse du taux de change. D'où une
appréciation de la monnaie nationale par rapport à la monnaie
étrangère qui implique la baisse des prix des exportations et la
hausse de ceux des importations entraînant ainsi une contraction des
exportations et un accroissement des importations. Cette situation est
défavorable à la demande globale et au revenu qui diminue.
En revanche, l'accroissement de l'offre de monnaie
implique une baisse des taux d'intérêt et une
dépréciation de taux de change rendant les importations plus
coûteuses et les exportations moins chères, d'où
l'augmentation des exportations et la baisse des importations. Cette situation
stimule la demande globale et le revenu. Cependant, cette politique
présente l'inconvénient de soutenir l'inflation suite à la
hausse des prix qu'elle génère (Icard. 1994).
Les deux politiques peuvent être
représentées comme suit
Graphique 4 : Transmission de la politique
monétaire via le canal dé change
Le passage de M/p à M1/p représente la
conséquence de la politique monétaire expansive qui engendre la
hausse des taux de change, du revenu (y) et la baisse des taux
d'intérêt (i) alors que le passage de M/p à M2/p
représente l'effet d'une baisse de l'offre de monnaie engendrant la
baisse des taux de change, du revenu et la hausse des taux
d'intérêt.
Il convient de signaler que ce raisonnement n'est
valable qu'à court terme car dans le long terme, l'accroissement
permanent de l'offre de monnaie est synonyme de hausse des prix domestiques et
par conséquent du prix relatif de la nation par rapport au reste du
monde. Cette hausse affecte l'exportation et la demande globale de façon
négative (Flood, Robert, Rose, 1999).
|