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Formatin du collectif et processus de construction du lien social des les activités économiques spontanées:Une apprche sociologiques des opératrices du ''poteau'' de Elf à Douala au Cameroun

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par François GUEBOU TADJUIDJE
Université de Douala - Diplôme d'Etude Approfondie en Sociologie; option économie 2006
  

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ii- QUOTIDIENNEMENT, QU'EST-CE QUE LE CAPITAL SOCIAL ? : EN QUOI DIFFERE-IL DU CAPITAL HUMAIN ET DE LA CAPACITE SOCIALE ?

« Ce qui compte, ce n'est pas ce que vous connaissez, mais qui vous connaissez. » Cet aphorisme résume en grande partie l'opinion populaire concernant le capital social. La sagesse née de l'expérience veut que l'appartenance à des clubs exclusifs exige des contacts à l'intérieur de ceux-ci, et que les concours fermés pour des emplois et des contrats sont habituellement remportés par ceux qui ont des « amis haut placés ». Lorsque les temps sont durs, nous savons que nos amis et notre famille constituent notre dernier « filet de sécurité ». De façon moins déterminante, certains des moments les plus heureux et les plus valorisants de notre vie sont consacrés à échanger avec nos voisins, partager un repas avec des amis, participer à des rassemblements religieux et faire du bénévolat dans le cadre de projets communautaires. Après cette explication brève et de façon intuitive, donc, l'idée de base que l'on se fait du capital social veut que la famille, les amis et les associés soient un actif important sur lequel on peut compter en cas de crise, dont on peut profiter pour le plaisir ou qui peut servir pour obtenir un gain matériel quelconque. Les communautés riches de réseaux sociaux et d'associations communautaires seront mieux placées pour affronter la pauvreté et la vulnérabilité59(*), résoudre des disputes60(*) ou tirer profit de nouvelles occasions62(*) Inversement, l'absence de liens sociaux peut avoir un impact tout aussi déterminant. Les employés de bureau, par exemple, craignent d'être exclus du « circuit » lorsque les décisions à prendre sont importantes. Les professionnels ambitieux reconnaissent que, pour aller de l'avant avec une nouvelle initiative, il faut habituellement s'engager de manière active à « réseauter », c'est-à-dire à créer les liens sociaux qui leur manquent. L'intuition et ce qu'on entend chaque jour permettent également de reconnaître une caractéristique additionnelle du capital social : celui-ci comporte des coûts ainsi que des avantages, et les liens sociaux peuvent être un poids autant qu'un atout.62(*) La plupart des parents, par exemple, craignent que leurs adolescents aient de « mauvaises fréquentations », que la pression exercée par le groupe et le profond désir des jeunes d'être acceptés les amène à adopter des habitudes néfastes. Au niveau des institutions, un grand nombre de pays et d'organismes -y compris la Banque mondiale- ont des lois contre le népotisme, reconnaissant de façon explicite que les contacts personnels peuvent être utilisés pour discriminer injustement, biaiser et corrompre. Bref, dans les expériences de tous les jours, il est clair que les liens sociaux peuvent être à la fois une bénédiction et une plaie. Ces caractéristiques du capital social sont bien étayées par de nombreuses preuves empiriques et ont des conséquences importantes sur le développement économique, sur les nouvelles configurations sociales et le processus ou les mécanismes mis en jeux quant à l'amélioration des conditions de vie comme chez les divers opérateurs du « poteau » voire des activités économiques spontanées.

La preuve empirique la plus évidente à l'appui de la thèse du capital social provient d'études auprès de ménages et de communautés (c.-à-d. micro) qui décrivent, à partir des mesures sophistiquées des réseaux communautaires, la nature et l'étendue de la participation des acteurs ou agents à la communauté et les échanges entre voisins. Dans d'autres pays les données d'appui de la thèse du capital social les plus complètes proviennent d'études urbaines63(*), de statistiques de santé publique64(*) et du monde des affaires,65(*) l'argument unificateur étant que, après avoir contrôlé les autres variables clés, les acteurs les mieux branchés sont plus susceptibles d'être logés, en santé, au travail et heureux. Plus spécifiquement, ils ont plus de chances d'obtenir des promotions rapides, de recevoir de meilleurs salaires, d'obtenir une évaluation favorable de leurs pairs, d'être plus assidus au travail, de vivre plus longtemps et d'être plus efficaces dans l'exécution des tâches qu'on leur confie pour le cas des travailleurs et il en est de même pour le agents des AES et les filles du poteau..

* 59 D. Narayan, « Voices of the Poor: Poverty and Social Capital in Tanzania », dans ESSD Studies and Monographs Series, vol. 20, Banque mondiale, Washington, DC, 1997.

* 60 K. Schafft et D. Brown, « Social capital and grassroots development: the case of Roma self-governance in Hungary », dans Social Problems (en voie de publication).

61 J. Isham, « The effect of social capital on technology adoption: evidence from rural Tanzania », document présenté à la réunion annuelle de l'American Economic Association, New York, 1999.

* 62 En effet, une des premières critiques formulées à l'égard de la littérature sur le capital social voulait que celui-ci ne réussisse pas à évaluer les formes et les conséquences de ces coûts. Pour les membres d'un culte, par exemple, la loyauté au groupe peut être si contraignante que les tentatives de défection entraînent la mort ; certains membres de communautés d'immigrants qui ont réussi auraient anglicisé leur nom pour se dégager des obligations d'appuyer les cohortes subséquentes. De façon plus onéreuse, les actes destructeurs de groupes haineux, de cartels de la drogue et d'organismes terroristes peuvent faire peser un lourd fardeau sur l'ensemble d'une société.

* 63 Voir, par exemple, R. Gittell et A. Vidal, Community Organizing: Building Social Capital as a Development Strategy, Sage Publications, Newbury Park, CA, 1998 ; R. Sampson, J. Morenhoff, et F. Earls, « Beyond social capital: spatial dynamics of collective efficacy for children », dans American Sociological Review, vol. 64, no 5, 1999, p. 633-660.

* 64 I. Kawachi, B. Kennedy et R. Glass, « Social capital and self-rated health: A contextual analysis », dans American Journal of Public Health, vol. 89, 1999, p. 1187-1193 ; I. Kawachi et L. Berkman, « Social cohesion, social capital and health », dans L. Berkman et I. Kawachi (dir.), Social Epidemiology, Oxford University Press, New York, 2000.

* 65 R. Burt, « The network structure of social capital », dans R. Sutton et B. Shaw (dir.), Research in Organizational Behavior, JAI Press, Greenwich, CT, 2000 ; R. Fernandez, E. Castilla et P. Moore, « Social capital at work: networks and employment at a phone center », dans American Journal of Sociology, vol. 105, no 5, 2000, p. 1288-1356.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault