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Formatin du collectif et processus de construction du lien social des les activités économiques spontanées:Une apprche sociologiques des opératrices du ''poteau'' de Elf à Douala au Cameroun

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par François GUEBOU TADJUIDJE
Université de Douala - Diplôme d'Etude Approfondie en Sociologie; option économie 2006
  

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b- REPLIQUES AUX CRITIQUES ELABOREES PAR PUTNAM78(*)

Il n'est pas étonnant que la nouvelle notoriété du capital social ait été à l'origine d'un mouvement de ressac dans certains milieux. En plus des préoccupations concernant les débordements conceptuels et l'absence de spécificité empirique dont on a fait état ci-dessus, un certain nombre d'autres questions ont été soulevées. Certaines sont légitimes, bien sûr, et méritent réponse, étant donné qu'aucune idée ou aucun programme n'est bien servi par des défenseurs qui refusent de faire le point régulièrement, qui pensent à l'égard de la communauté et qui ne reconnaissent ni ne s'attaquent aux faiblesses. Un grand nombre de ces préoccupations sont toutefois simplement sans fondement ou, à tout le moins, ne constituent pas des raisons suffisantes de rejet. Ainsi les quatre des questions soulevées par les critiques trouvent esquisse de réponse.

Le capital social est imparfait, selon les critiques, parce que :

· Il sert d'anciennes idées sous un nouvel emballage, davantage de style (bon « marketing ») que de substance.

Le volet « bon marketing » de cette affirmation est vrai, mais ce n'est pas une faiblesse. L'engouement qui entoure le capital social, comme n'importe quel autre « produit » serait retombé de lui-même depuis longtemps s'il ne s'appuyait sur une base empirique rigoureuse suffisante et si une variété de gens n'y avait « adhéré ». Mais la base est solide et en pleine expansion, et l'auditoire, important et diversifié. Pendant trop longtemps, la sociologie s'est contentée d'échanger ses idées clés dans une terminologie obscure confinant au jargon qui a peu de résonance dans d'autres disciplines ou (ce qui est plus important) dans le public en général. L'idée de capital social est au fond une idée simple et intuitive qui signifie quelque chose pour beaucoup de gens différents. Sans se compromettre indûment, l'idée de capital social donne aux thèmes sociologiques classiques (et contemporains) une voix qu'ils n'auraient pas autrement.

· C'est simplement la dernière trouvaille, le dernier mot à la mode des sciences sociales.

Le désavantage de commercialiser une idée nouvelle mais imprécise, c'est que beaucoup de gens essaient de se mettre à la remorque de celle-ci. Ces gens cherchent à donner de la crédibilité à leur travail en appelant ce qu'ils font de la « recherche sur le capital social », même s'ils n'ont qu'une idée très vague de la manière dont la plupart des autres ont utilisé le terme. Une telle situation, répétée trop souvent, donne en effet l'impression que le capital social sert à toutes les sauces. Bien que le nombre d'études continue d'augmenter de façon exponentielle, une base cohérente et rigoureuse s'établit. À mesure qu'il se créera un consensus (si l'on peut dire) concernant la définition et les assises théoriques de cette notion, la différence entre défenseurs et opposants deviendra beaucoup plus claire. Il est important de noter qu'il existe également une composante liée à la demande, dans la récente popularité du capital social, en ce sens qu'il répond à un vide conceptuel, tant dans les principales théories du développement économique que du développement social, sur la manière de traiter avec sérieux des dimensions sociales. Aussi longtemps que ce vide existe et tant que l'idée de capital social peut le combler de façon convaincante, le terme à la mode sera le bienvenu, et ne sera pas rejeté.

· Il encourage et récompense l'« impérialisme économique » (relations sociales perçues comme « capital »).

L'idée de capital social a surtout été développée par des sociologues de l'économie et à cet égard elle offre autant d'occasions d'ouverture des vannes à l'« impérialisme sociologique » qu'aux économistes et à l'« économisme » (ou relationnisme économique, comme on l'appelle en Australie). Au bout du compte, cependant, il n'est avéré que ce genre d'impérialisme soit totalement mauvais dans l'une ou l'autre direction. Les disciplines devraient avoir l'assurance de leurs convictions ; il n'existe aucune loi dictant qui doit étudier quoi et avec quelle trousse d'outils, et les récompenses devraient être décernées à ceux qui fournissent la réponse la plus convaincante aux questions les plus importantes. Dans la mesure où nous vivons dans un monde où les idées dominantes -tant dans le discours populaire que dans la politique gouvernementale- sont celles de l'économie, nous devrions accueillir avec joie les occasions de modifier les éléments les plus extrêmes de ces idées, et de développer des idées concrètes de rechange. Le fait de parler des relations sociales comme d'un « capital », par exemple, n'est pas une hérésie sociologique ou une concession à l'économie. Cela reflète simplement la réalité qui veut que nos relations sociales soient l'une de nos façons d'affronter l'incertitude (retourner à notre famille lorsque nous perdons notre emploi), de prolonger nos intérêts (utiliser les réseaux d'anciens étudiants pour obtenir un bon emploi) et d'atteindre des résultats que nous ne pourrions atteindre par nous-mêmes (organiser un défilé). La plus grande qualité du capital social, toutefois, est peut-être qu'il aide à transcender d'un seul coup les guerres de l'impérialisme, fournissant un discours commun au-delà des divisions disciplinaires, sectorielles et méthodologiques.

· Il néglige les considérations de pouvoir, particulièrement chez ceux qui sont relativement impuissants.

Les chercheurs, les activistes et les décideurs se sont appropriés le capital social sur toute la largeur du spectre politique (fait intéressant en soi), de telle sorte qu'il est possible de lire ce qui s'est écrit de façon sélective et d'en arriver à la conclusion ci-dessus. Une lecture plus complète, cependant, révèle qu'on peut recourir à la perspective du capital social non seulement pour aider à expliquer l'émergence et la persistance des relations de pouvoir, mais aussi -peut-être est-ce là le plus important- pour fournir une base constructive afin de réagir. C'est une chose que de reconnaître, par exemple, que la précarité tant observée est causée en partie par l'exclusion de certains groupes marginalisés, organismes publics, privés et communautaires. Cela en est une autre que d'énoncer ce qui devrait arriver ensuite. La théorie marxiste prédit la révolution et en fait la promotion en assumant que les groupes privés de leurs droits de représentation partagent des intérêts communs. La théorie néoclassique présume que des marchés (formels et informels) émergeront par eux-mêmes pour créer un équilibre efficace. La théorie de la modernisation défend la transformation globale de toutes les relations sociales traditionnelles si l'on accède à une plus grande prospérité. À son mieux, le point de vue du capital social reconnaît que le fait d'être exclu de ces institutions tient à des intérêts acquis puissants, mais que les groupes marginalisés eux-mêmes possèdent des ressources sociales uniques qui peuvent être utilisées pour empêcher cette exclusion, et comme mécanisme permettant d'avoir accès à ces institutions. Les intermédiaires comme les ONG ont un rôle crucial à jouer dans un tel processus parce qu'il faut beaucoup de temps pour obtenir à la fois la confiance des marginalisés et le respect des gardiens des barrières institutionnelles. Bref, il faut un effort articulé « de haut en bas » et « de bas en haut » pour arriver à contrer cette exclusion, mais cela est possible, a déjà été fait et se fait actuellement avec des résultats positifs et durables lotis sur la théorie nouvelle.

* 78 Professeur d'administration publique titulaire de la chaire Peter and Isabel Malkin à la JFK School of Government de Harvard et auteur de l'important ouvrage Bowling Alone,

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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery