ii- LA DIMENSION RELATIONNELLE DU CAPITAL SOCIAL
Elle joue assurément une place importante dans ces
échanges d'informations de « valeur » entre des membres du
circuit construit et dans l'instauration de relations coopérantes et
confiantes, dénuées des enjeux de pouvoirs. La qualité des
échanges et la facilité dans laquelle les acteurs vont accepter
de collaborer de manière transversale et s'engager dans le partage
d'informations utiles, s'appuie comme le déclare Arrègle et al.,
(2002) sur un ensemble de quatre éléments essentiels qui fondent
les rapports individuels base de la formation du collectif :
Ø La confiance, elle facilite et joue un
rôle assez important dans la communication et dans le partage
d'informations et de connaissances entre les divers acteurs (Nahapiet et
Ghoshal, 1998).
Ø Les normes comme les principes normatifs,
elles sont des standards sociaux (Coleman, 1990) qui fixent le cadre d'action
collective. Elles sont variables selon le contexte culturel et la perception
que les acteurs ont de la vie en groupe qui peut être néfaste au
bon fonctionnement de l'unité de base de l'entité à
préserver.
Ø L'existence d'obligations et des attentes,
représentent à leur tour l'engagement de chaque acteur à
accomplir une tâche convenue de commun accord. Elles se distinguent des
normes par le fait qu'elles concernent des relations personnelles
spécifiques (Coleman, 1990). Arrègle et al. (2002) en concluent
que l'obligation permet à un acteur au sein d'un réseau social de
bénéficier d'une sorte d'assistance, de crédit (« de
services ») de la part des autres membres du réseau comme du
collectif qu'ils soient proches ou non. On peut suggérer que le
processus d'identification va servir de grille de lecture pertinente de la
réciprocité et de la compensation dans l'action.
Ø Le processus d'identification pour sa part
permet aux membres du réseau comme du collectif de se sentir proches
grâce au partage des valeurs ou des normes qui servent de cadre de
référence de leurs actions en faveur de l'engagement collectif.
La validation de ce changement peut trouver signification dans la
théorie des échanges sociaux contenue dans celle du capital
social. En particulier, « la force des liens faibles » (the strengh
of weak ties), développée par le sociologue américain Mark
Granovetter (1973), éclaire la lanterne sur l'impact de la nature de
construction des liens sociaux. A ce propos, les liens faibles -symbolisant les
relations entre différents statuts- sont générateurs d'une
très grande quantité d'informations renouvelées et utiles
que les liens forts -entre membres d'un même service ou d'une même
activité- dans lesquels circuleraient des informations redondantes (R.
Nkakleu, 2005; 510). L'interconnexion des relations interpersonnelles offre
ainsi la possibilité de créer et de diversifier des
opportunités d'échanges pluriels et d'améliorer la
qualité des relations coopératives et cognitives (Bolino et al.,
2002).
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