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Formatin du collectif et processus de construction du lien social des les activités économiques spontanées:Une apprche sociologiques des opératrices du ''poteau'' de Elf à Douala au Cameroun

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par François GUEBOU TADJUIDJE
Université de Douala - Diplôme d'Etude Approfondie en Sociologie; option économie 2006
  

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-CHAPITRE VI-

DE L'ITINERAIRE D'ACCUMULATION OU DE CONTINGENCE VERS LA CONSTRUCTION D'UN CORPS DE METIER : CONSEQUENCES ET DIVERSES IMPLICATIONS

I- LE POTEAU DE LA JEUNE FILLE URBAINE : UNE CONSTRUCTION DU CAPITAL HUMAIN MAIS UN VRAI PROBLEME DE SOCIETE 

Désirer légitimer le poteau de la jeune fille comme un "travail", n'est-ce pas là admettre que la prostitution puisse apporter une solution à la pauvreté féminine ? Et, pourquoi pas, une solution à la pauvreté masculine aussi et au chômage chez les jeunes en général ? D'après cette logique «réseautage», requiert-il donc d'encourager le développement d'un itinéraire vers l'industrie du sexe comme une manière de résoudre la crise de l'emploi et le chômage indépendamment de ses conséquences sociales ? C'est à ces fins que l'Etat se trouve impuissant face à la situation; car cette crise de l'emploi et le chômage sont les raisons socio-économiques déclarées par les clients et les prostituées elles même comme ces propos de Pamela « je suis venue ici pour me chercher... et c'est dur partout dehors ». L'Etat devient encore plus puissant à cause du fait que, bien que venant de part et d'autres, les divers acteurs constituent une alliance et un système construit et cohérent comme le rappelle et insiste Pamela :

Déjà compte tenu de mes relations ici à la Elf, je pars n'importe où je peux m'imposer... Ici au 8ième, on ne peut plus rien me faire, même à certaines autre wakas, parce que moi je touche directement les gens qui les dépassent là-bas...Nous on a même nos soeurs et copines wakas qui font le business à `Ben' et si tu veux aller continuer aussi par là, sans même bien te connaître, on te forme, on va même te donner comment tu peux faire pour te retrouver la bas et on va te mettre à l'aise avant, tu vas bien te battre pour t'en sortir... mais à notre niveau ici, si tu n'est pas seulement très très mauvaise, on ne peut pas te voir dans un problème et te laisser là dedans ; même si tu ne connais personne, chacun va utiliser ses relations et tous les gens que je connais pour t'aider à sortir, on va toujours te supporter d'abord même si tu me coupe souvent les pieds avant que après on va s'entendre et causer pour que tu comprennes que c'est mes relations qui t'ont sauvé.

De plus, si la prostitution venait à être reconnue comme un "métier", ne faudrait-il pas donner une formation réelle en vue de sa pratique ou de son exercice? Il ne s'agit pas là d'une question hypothétique. Des expériences ont déjà été tentées en ce sens dans certains pays, comme les Pays-Bas149(*), où des cours de prostitution ont été proposés pour apprendre le " métier ". On voit donc qu'au-delà de la rhétorique et de l'attrait intellectuel de la nouvelle approche préconisée, c'est toute une vision sociale qui s'impose à nous pour l'avenir. La prostitution, selon le Larousse, est un acte par lequel une personne consentante se livre à des rapports sexuels en échange d'un bien ou contre de l'argent. Cette pratique chez-nous, depuis deux décennies environ dit-on, prend des dimensions démesurées, inquiétantes, et ce, malgré les mesures et les dispositions socio juridiques en vigueur pour la circonscrire car le lien social ou le lien de solidarité entre les différents acteurs appréhendés est fort et bien construit pour pourvoir résister face aux divers et nombreux détracteurs.

Ce marché du sexe est une activité qui marche bien aujourd'hui à Douala où coutumes, traditions et modernisme se côtoient et s'entrechoquent. Ce ne sont ni les promoteurs de bars, ni les propriétaires des maisons closes ou les « aubergistes »  (gérants des chambres de passe) qui nous démentiront. Il est ici question à la Elf d'une entité bien construite, cohérente et d'un réseau bien organisé. Pour ainsi dire de nombreuses structures sont mises sur pied pour entretenir et fixer les bases des différents réseaux. Ces environnements symboliques soient les bars, soient les cafés, soient les complexes hôteliers et bien d'autres communément appelés lieu de passe et de mouvement appartenant à des personnes dit-on hauts placées pour ne pas dire intouchables. Tous unis par la coopération des activités du poteau du sexe. A la Elf, on a pu recenser entre autre et ceci avec l'aide d'un guide (Wareman150(*)) quelques structures entretenant la prostitution de nos jeunes filles aux dénominations artistiquement variées dénotant pour tout dire le style et le type de connexion y existantes. Ce sont : -Tour Eiffel club (la maison mère) -BBC Mouving -Alt Espoir 2000 -Folklore -Kebab village - Latino Hôtel -Alt le peuple - Vidéo club de Paris -Le parisien Snack Hôtel - Jet Hôtel -3ième Mi-temps -Repère des amis -Amical bar -Grand bateau 24/24 -Betacam ( bar dancing - hotel cyber -snack bar resto - GIC santé ) -salle de jeu pepe game -le metro (bar dancing - snack -salles de jeu -dépôt brasseries - boite de nuit) -Nepturne (-snack -salle de jeu -boite de nuit) - Alt Tam Segue - studio Photocoktail -Taverne 3ième Arrondissement (bar, hôtel...) -Complexe Resto Osmose- Resto Cachette- Elvision bar salon - Garage Général - Parlement. Notons que de sources concordantes, parmi toute ces structures, aucunes d'elles en tant que bar ou débit de boisson ne respecte ni la distance, ni les heures de fermeture telles que prévues par les textes en vigueur au Cameroun. Là, il est noté que de manière voilée ce sont des structures qu'on a communément appelée auberges. Notons enfin qu'il en existe aussi qui n'ont pas de nom attribué mais qui sont reconnues par le nom ou l'identité du propriétaire ou de son parrain haut placée, et parfois reconnues par l'identité tribale de ses tenanciers. Pour tout dire, il s'agit ici d'un véritable marché entretenu par plusieurs catégories d'acteurs fonctionnant chacune dans son rôle (prostituées, proxénètes, propriétaires de maisons de passe, passeurs, bandits...) et tirant une bonne marge bénéficiaire de cet énorme commerce honteux et bien juteux ; leur loi étant basée sur une entraide concrète et une solidarité réelle. Cependant, de l'avis de nos personnes-ressources et de certains observateurs rencontrés, bien qu'ils trouvent les facteurs de son émergence ou de sa recrudescence dans la précarité des conditions de vie tant en milieu rural qu'en milieu urbain, cette activité telle que pratiquée dans les deux principales villes camerounaises, est en train de saper les moeurs de notre société et exposer quotidiennement la vie des populations.

Ainsi, le capital social semble représenter à cet ordre un mauvais enjeux à ce niveau pour les diverses unités extérieures et aussi pour ceux des acteurs peu ou trop impliqués. C'est alors qu'on est tiré vers des dépendances vis-à-vis du groupe et à des vulnérabilités ou dommages divers.

* 149 In Fondation, 2006, Acte du Colloque du 16 mai 2000

* 150 Voir fiche signalétique en annexe.

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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery