WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Formatin du collectif et processus de construction du lien social des les activités économiques spontanées:Une apprche sociologiques des opératrices du ''poteau'' de Elf à Douala au Cameroun

( Télécharger le fichier original )
par François GUEBOU TADJUIDJE
Université de Douala - Diplôme d'Etude Approfondie en Sociologie; option économie 2006
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

II- DE L'ITINERAIRE CONTINGENTE D'ACCUMULATION VERS LES VULNERABILITES OU LES RISQUES MALADIE ET LES DOMMAGES SANITAIRES

Dans un pays à forte proportion juvénile comme le Cameroun (plus de 65% de jeunes), -âgés de 18 à 35 ans environ tels que vus à la Elf- ; quand le sous emploi, le chômage et l'oisiveté encouragent la prostitution sous toutes ses formes comme c'est le cas sur les trottoirs de nos grandes surfaces à Douala (Carrefour Elf axe lourd, Rue de la joie à Deïdo, Akwa...) ou à Yaoundé (Mini ferme, Hôtel de ville, Mvog ada...), cela constitue un danger pour la société. Seulement le plus dangereux c'est qu'on y aperçoit des formes plus spécifiques qui ouvrent aussitôt le chemin à la terrible pandémie du siècle qui n'est rien d'autres que le VIH/Sida et à bien d'autres infections sexuellement transmissibles. Évoquant le cas de ces prostituées occasionnelles ou clandestines non encore admises dans le corps ou au sein du collectif - celles n'ayant pas encore tissé des liens forts ou ne disposant pas encore de capital relationnel solide- (à la différence des véritables opératrices spécialistes équipées en préservatifs), le long des allées négocient avec ou à l'exclusion du préservatif. Pour elles le risque maladie est grand selon que le client ambitionne faire l'acte sexuel avec le préservatif ou non parce que les prix varient :

-coût moins cher ou moins rentable avec préservatif, c'est la forme la plus pratiquée à Elf, ici l'essentiel étant le nombre de clients reçus car seul les petits montants d'argent accumulés sont pris en compte et tout les risques ne sont pas permit. On essaye autant de miser aussi sur la satisfaction réelle du client et la qualité du service afin de bénéficier de quelques faveurs liées à cette satisfaction rendue. Ici encore c'est aussi une voie sûre de la construction d'un cercle relationnelle, d'un lien, d'un capital humain et social aptes à tout avaliser jusqu'à la création une autre trajectoire professionnelle.

-coût élevé et plus rentable sans préservatif, celle-ci est qualifiée de jack-pot, ici l'essentiel n'étant pas le nombre de clients reçus mais leur statut social et aussi le montant d'argent perçu est pris en compte car ici tout risque est permit. On tient non à miser sur la satisfaction du client et la qualité du service rendu mais on joue sur le volume du porte-feuille et la personnalité de celui qui est en face afin de bénéficier de certaines protections dans l'exercice de ladite besogne. Ici encore, c'est aussi une voie sûr de la construction d'un cercle relationnelle, lié sur la mobilisation et du capital financier et du capital humain aptes à tout avaliser jusqu'à la création une autre trajectoire professionnelle.

Mais face à ce dilemme entre le risque maladie et le goût du gain facile, la tentation d'aller sans protection est grande et de tous les côtés, seule la logique de rester entretenu dans un groupe d'amis peut protéger ou assurer la durabilité du travail dans un tel secteur riche en vulnérabilité.

A cette issue, pour les jeunes filles entre 16 et 22 ans -car plus nécessiteuses-, les possibilités de tomber sur des porteurs sains de VIH et de contracter honteusement la maladie deviennent plus imminentes. Cette catégorie de vulnérables prend aussi en compte ces filles liées à un « itinéraire d'accumulation » comme ces adolescentes migrantes venues des villages à la recherche d'un capital financier ou d'un fond de commerce. En amont, les raisons évoquées entre autre se résument sont :

Ø soit la fuite d'un mariage forcé,

Ø soit une visite d'aventure en ville,

Ø soit la fuite de certaines coutumes ou pratiques traditionnelles jugées révolues,

Ø soit la recherche d'un eldorado ou d'une vie plus facile,

Ø soit la recherche du trousseau pour un éventuel mariage.

De ce fait, toutes se livrent ainsi au petit commerce, s'installant devant des échoppes ou se baladant de porte en porte, de marché en marché, de garage en garage et dans tous les lieux publics de jour comme de nuit avec des articles à vendre. Mues par la raison du gain facile, elles se livrent peu à peu aux hommes contre rétribution financière, tout en ignorant le sens de la protection et s'exposant ainsi aux divers dégâts. Toute cette activité de prostitution et de débauche devient un construit comme l'on observe son évolution. Parties de la zone rurale avec un capital humain bien constitué, en milieu urbain, cherchant à construire un fond de commerce ou un capital financier consistant par le petit commerce ambulant tout au long du trottoir en journée. Dans les divers rayons des activités économiques spontanées, ces filles avec leur réseau d'interconnaissance qui se constitue et se construit au fur et à mesure renforcent à plus d'un égard le capital social, valorisant ainsi le fait que le capital humain et financier est lié. Aussi comme autre conséquence, on note que l'infiltration des brigands au sein des prostituées n'est tout simplement qu'un partenariat de réseau constitué et une collaboration pour souvent dépouiller ou décharger certains clients de leurs biens. Cette déclaration de Yaya comme celle de Boby fait comprendre que c'est un milieu doublement dangereux qui n'est réservé qu'aux personnes initiées, intégrées, soudées et qui n'ont plus rien à craindre. Ainsi il déclare :

Je viens ici tout le temps quand j'ai envie parce que je trouve toutes les catégories de filles et je paie moins cher alors..., parce que je suis devenu aujourd'hui Asso151(*). Le début ce n'est pas facile mais quand tu vois ce qui se passe, il faut savoir que nous n'avons pas le choix pour faire un mariage bien sérieux ou le moyens d'avoir une copine...c'est plus cher et il n'y a pas de moyens pour les gens qui se cherchent comme moi comme ça... ici, on n'a plus peur du sida car même sans sida,on meurt toujours... si on a écrit que tu dois mourir par le sida tu ne pourras pas t'échapper même si tu ne viens pas ici, donc tout ça ne nous fait pas peur...nous sommes tout le temps là car nous les travailleurs du supermarché, on ne bénéficie rien de grand. C'est un collègue que je connais depuis le lycée qui m'a amené ici, il et un an ancien boys et `nanga-boko' à Taverne 3è arrondissement comme moi. (Un enquêté)

Il ressort de ces propos une profonde résignation un attachement à la prédestination et à la fatalité de la part de Yaya comme pour tout les autres clients et tout les autres acteurs rencontrés ayant requis l'anonymat. Aussi, on remarque que l'entrée dans ces secteurs et la pénétration dans ses milieux souterrains est subordonnée par la loi du parrainage et la notion du capital social car ce qui compte le plus c'est non ce que tu connais mais qui tu connais.

* 151 Appellation ou expression qui s'emploie pour désigner les clients réguliers et reconnus et ceux-ci ont généralement des prix et des traitements particuliers, cette familiarité fait qu'ils deviennent parfois des protecteurs ou des BOYS

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Le doute est le commencement de la sagesse"   Aristote