Le centre de détention de CASABIANDA, emblématique prison de paradoxes( Télécharger le fichier original )par Paul-Roger GONTARD Université Aix-Marseille III - Master 2 de droit, spécialité lutte contre l'insécurité 2008 |
§ 2 : Activités des détenusLe quotidien du détenu de CASABIANDA est rythmé, à l'exception de quelques travailleurs affectés aux élevages, par un emploi du temps constant :
Les détenus sont soumis au régime de détention dit Auburnien65(*), l'obligation au silence en moins : vie et travail en collectivité le jour et encellulement individuel la nuit. Il est intéressant de relever ici que le réveil des détenus est leur prise d'activité se font dans des horaires comparables à la vie libre. Une hygiène de vie qui n'est pas partagée par tous les établissements. Comme dans beaucoup de centre de détention, les détenus vont pouvoir exercer une activité professionnelle, mais pourront suivre aussi des formations qualifiantes, s'adonner à des loisirs et pratiquer différents sports. A/ Le travail.66(*)L'une des particularités de CASABIANDA est la priorité donnée à l'activité professionnelle. Deux univers emploient des détenus à l'intérieur du domaine de CASABIANDA : le service général et l'exploitation agricole67(*). Le service général comprend toutes les activités nécessaires au fonctionnement du centre de détention, et emploie pour chacune de ces activités un ou plusieurs détenus : maçonnerie, plomberie, électricité, buanderie... La RIEP, Régie Industrielle des Etablissements Pénitentiaires, a la charge quant à elle de coordonner les activités agricoles du domaine. Elle emploie des détenus pour les différentes cultures, pour l'élevage, pour la coupe du bois, pour la surveillance des feux de forêt et pour l'entretien du matériel. À cela s'ajoutent des emplois confiés par des concessionnaires et quelques placements extérieurs qui permettent une réaclimatation avec le monde du « dehors » avant la sortie. L'argent tiré de ces activités permet en outre au détenu d'améliorer d'une part son ordinaire en « cantinant » dans la liste de produits proposés par l'établissement (dont les prix sont un peu plus élevés que la moyenne pénitentiaire du continent, mais comme partout en Corse), mais aussi de se préparer d'autre part un pécule de sortie, et enfin de régler tout ou partie de la dette qu'ils ont envers les victimes de leurs infractions. Autant dire que travailler en prison est le gage de préparation à une meilleure réinsertion. * 65 de la prison de Auburn, New York XVIIIème siècle. * 66 Travail et formation des détenus ayant cependant une ampleur supérieure aux autres établissements, ces thématiques seront plus amplement développées dans le Chapitre 1 du Titre 2 de cette partie qui porte sur les originalités de CASABIANDA. * 67 Les activités des détenus au service général et à la RIEP seront développées avec plus de détails dans le Titre suivant. |
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