WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Microfinance et lutte contre la pauvreté au sénégal


par Nountié Conde
Université Cheikh Anta DIOP de DAKAR - Maitrise 2007
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

CONTRIBUTIONS DE LA MICROFINANCE A LA LUTTE CONTRE LA PAUVRETE.

.

De nos jours, la micro finance s'est révélée comme l'un des meilleurs outils de réduction de la pauvreté, de création d'emploi, de génération de revenus permanents et décents, en fixant les populations dans leurs localités autour des micro projets et micro entreprises, réduisant l'exode rural, l'exode rural, l'émigration tout en contribuant ainsi au développement économique national et local.

SECTION 1 : IMPACT SOCIAL

I : OBJECTIFS SOCIAUX DE LA MICROFINANCE

La microfinance cible les exclus du système bancaire classique en leur proposant des services financiers adaptés. En ce sens, elle peut être un instrument de lutte contre la pauvreté. Il est alors légitime de se poser la question de son impact, tout particulièrement auprès des populations pauvres.

Le rôle de la microfinance comme « levier du développement » est aujourd'hui reconnu par tous. Mais la croissance rapide du secteur et l'engouement qu'il suscite conduisent pourtant à s'interroger sur l'impact des IMF et leur capacité à atteindre les objectifs qu'elle se sont fixés.

Aujourd'hui les bailleurs et les investisseurs éthiques demandent aux IMF de rendre des comptes, notamment sur les points suivants :

· Quelle est la population réellement touchée ?

· Comment concilier les objectifs sociaux des IMF, et la performance financière de ces institutions ?

· Quel rôle a la microfinance dans la lutte contre la pauvreté et l'exclusion ?

Par ailleurs, après l'apparition de crise (impayés, faillites, abandons de clients) et dans un contexte de concurrence accru entre les IMF, l'analyse de l'impact et des performances devient un élément essentiel de pérennisation des institutions.

Enfin, de nombreuses IMF ont l'intuition que le renforcement de leurs performances sociales peut améliorer leurs relations avec les clients et environnement socio économique dans lequel elles s'insèrent contribuant ainsi indirectement au renforcement de leurs performances financières.

Ainsi, l'analyse d'impact et de performances financières.

Ainsi, l'analyse d'impact et des performances des IMF est aujourd'hui au coeur des débats du secteur, dans une optique d'amélioration des services et de participation plus efficace à la lutte contre la pauvreté.

II : L'IMPACT ET SA MESURE :

L'impact est généralement défini comme l'ensemble des changement concernant à la fois l'individu ciblé par l'action, mais aussi le *** auquel il appartient et son environnement.

L'impact traduisant les changements sur les clients et non clients attribuables à l'action de l'IMF, se situe en bout de la chaîne d'activité l'analyse de l'impact consiste à comprendre, mesurer et évoluer les effets d'une action. Elle nécessite des informations externes à l'IMF (situation des clients, des non-clients, de la communautaire, etc..)

En microfinance, l'étude d'impact est l'analyse des effets des activités d'une IMF à la fois :

- au niveau de l'individu, d'une famille, d'une entreprise

- mais aussi les effets sur l'économie locale, régionale ou même nationale

- dans différents domaines (économique, social, anthropologique,...

III : LES PERFORMANCES SOCIALES :

Les performances sociales d'une institution de microfinance sont la traduction en pratique de sa mission sociale (actions, mesures corrective suivi des résultats).

La valeur sociale de la microfinance est liée à :

- l'amélioration de la vie des clients pauvres et exclus et de leurs familles ;

- l'élargissement de la gamme d'opportunités socio économiques pour la communauté.

Pour créer cette valeur, les objectifs sociaux d'une IMF peuvent reposer sur les principes suivants :

- servir un nombre croissant de pauvre et d'exclus sur unes base durable ;

- améliorer la qualité et l'adéquation des services proposés aux clients ciblés.

- Créer des bénéfices pour les clients de la microfinance, leur famille et leur communauté tels que l'amélioration du capital social et des liens sociaux, l'augmentation des actifs, des revenus, la réduction de la vulnérabilité, l'Am2liorationde l'accès aux services et la satisfaction des besoins de base ;

- Engager la responsabilité sociale de l'institution vis-à-vis de ses employés, de ses clients et de communauté dans laquelle elle s'insère l'intérêt d'une analyse des performance sociales (et non

Seulement des performances financières) de l'IMF, est de prendre en compte les relations que l'IMF entretient en interne (avec ses employés et en externe (avec ses clients et d'autres acteurs).

L'évaluation des performances sociales consiste à comprendre et évaluer les moyens mis en oeuvre et leur efficacité pour atteindre les objectifs sociaux assignés à l'IMF. Elle repose essentiellement sur des informations internes à l'IMF (principes et textes fondateurs, mode d'action et plans d'affaires, système d'information et de gestion etc..)

Les analyses d'impact et de performances sociales sont donc des méthodes complémentaires d'évaluation des activités de l'IMF.

IV : SATISFAIRE LE RENDEMENT SOCIAL

Le caractère social est une dimension à satisfaire même après avoir accédé aux capitaux privés : personne n'a remis en question la capacité de la microfinance commerciale à produire des rendements financiers attrayants dans le temps, mais la plupart d'entre eux craignaient que pour obtenir ces rendements financiers, il faille transiger sur les rendements à caractère social qui les avaient attirés vers la micro finance en premier lieu.

« Quel impact la commercialisation aura-t-elle sur les clients qui sont les plus démunis ? »

« Quand les auteurs commerciaux commencent à participer activement au secteur de la microfinance, les considérations sociales seront-elles perdues ?  y aura-t-il une forte dérive de mission ? Les plus pauvres seront-ils encore exclus ou ignorés par les institutions ?» « La microfinance pourra-t-elle servir d'outil de développement économique si les IMF deviennent absorbées par le rendement plutôt que par le développement ? » Ce sont là quelques unes des questions qui méritent réflexion.

« La question profonde qui surgit quelque fois à la surface, mais qui bouillonnait clairement au-dessus, est le souci sur la comptabilité de la commercialisation avec l'intérêt porté aux clients pauvres. Je pense que nous nous devons de reconnaître la profondeur de l'inquiétude que les personnes ressentent sur la question, et le fait que cet inquiétude est probablement le plus grand facteur qui pousse les gens à ne pas s'intéresser à voir la commercialisation devenir réalité ».

La peur ressentit au sein du secteur de la microfinance, sur l'effet que les capitaux privés auront sur la capacité de cette industrie à contribuer de manière significative au développement économique empêche cette dernière à s'intégrer avec le reste du système financier et entrave de ce fait ses possibilités de croissance. Pour que le secteur aille de l'avant, il lui faudrait affronter cette peur, et le faire d'une façon qui rassemble au lieu de diviser.

Le défi de s'assurer que la microfinance continuera à produire un rendement à caractère social même après avoir accédé aux capitaux privés est une tâche à plusieurs facettes. D'abord, quelques institutions de microfinance devront démontrer qu'elles peuvent générer un rendement à caractère social même après avoir accédé aux marchés financiers. Idéalement elles devraient pouvoir montrer que ce rendement peut au moins être aussi grand que celui généré sans capital commercial. Ensuite, le secteur de la microfinance devra donner une assurance raisonnable qu'une IMF typique peut générer un tel rendement. Prouver qu'il est théoriquement possible, ou peut être possible avec une ou deux institutions placées exactement dans les mêmes circonstances, ne sera suffisant pour calmer la frayeur des gens. Enfin, après avoir démontré que les IMF peuvent générer un rendement à caractère social, quelqu'un devra soutenir avec force de persuasion (ou bien les IMF devront commencer à le procurer) qu'elles porteront leur choix sur la production de ces rendements à caractère social plutôt que sur la moisson de plus grandes récompenses financières.

Certaines parties prenantes du secteur de la micro - finance ont déjà commencé à s'attaquer à ce défi. Il semblerait à partir des expériences vécues ailleurs que l'accès aux capitaux aux privés ne conduit pas inévitablement à un changement de position qui s'éloigne des pauvres.

Il peut mener à ce type de changement, mais cela n'est pas une obligation.

« Il y a une pression réelle d'aller vers le haut du marché, mais beaucoup d'institutions (en fait la plupart des institutions) sont capables d'y résister ».

En Afrique, plus particulièrement au Sénégal, le nombre d'IMF qui ont réussi à accéder aux marchés financiers est encore minime et leur expérience relativement nouvelle. Les données disponibles doivent encore être organisées et diffusées. Il faut mener un travail de recherche, d'analyse et de diffusion des résultats pour déterminer l'impact réel des marchés financiers sur le rendement à caractère social, mais il faudrait d'abord développer des instruments appropriés avant d'entamer ces travaux d'évaluation.

V. Impact sur les OMD :

Cet impact est direct selon Fidèle SARASSORO. En effet, le premier des huit objectifs du Millénaire pour le développement vise l'élimination de la pauvreté et plus spécifiquement, la réduction de moitié, d'ici à 2015 du nombre de personnes vivant dans la pauvreté. Plusieurs réflexions ont montré que c'est à travers la promotion d'activités génératrices de revenus que cet objectif a le plus de chance d'être atteint. Dans la mesure où la micro - finance vise à proposer des services financiers et adaptés aux populations les plus démunies afin de leur permettre d'entreprendre des activités viables de production et de commercialisation, il s'ensuit que ce secteur contribue à l'atteinte des OMD.

L'impact de la micro - finance dans les pays en développement permet aujourd'hui d'affirmer que l'efficacité d'un secteur financier national ne se mesure pas seulement par les sommes d'argent qui y circulent mais aussi par la capacité de ce secteur financier à toucher, en grand nombre, plusieurs composantes de la population rurale et urbaine, notamment les plus pauvres, grâce à des dispositifs opérationnels complémentaires et diversifiés. Le secteur financier dans lequel, nous incluons la micro - finance, ne pourra accompagner véritablement l'économie que lorsqu'il permettra à plusieurs milliers de personnes aujourd'hui exclus des systèmes classiques d'accéder aux services financiers de base et de voir des changements s'opérer dans leurs vies. Sur ce plan, les études sur l'impact de la micro - finance ont démontré que celle - ci permet aux foyers pauvres de mieux satisfaire leurs besoins vitaux et de se protéger contre les incertitudes et accidents de la vie. Par ailleurs, la micro - finance, en favorisant l'accès des femmes aux crédits, permet directement et indirectement l'amélioration des conditions de vie des familles et en particulier des enfants (Source : Espace Micro - finance).

Une revue rapide de la littérature sur les effets attendus de la micro - finance en matière de c contribution aux OMD met en lumière quatre canaux principaux (Source : CGAP 2003b) :

q Eradication de l'extrême pauvreté ;

La Micro - finance fournit aux pauvres des services leur permettant de protéger, de diversifier et d'accroître leurs sources de revenus. De petits crédits pour tirer parti d'opportunités, palier un manque de liquidités ou le recours à des comptes d'épargne simples et sécurisés sont autant de moyens de briser le cercle vicieux de la pauvreté. Elle contribue également à traiter la vulnérabilité économique en amortissant les effets d'événements soudain et contraires tels que les aléas climatiques ou les accidents de la vie sociale

q Promotion de l'éducation

L'investissement dans l'éducation des enfants est probablement la priorité universelle des ménages pauvres dès qu'ils dégagent des marges de manoeuvres financières. La mise au point de produits adaptés au financement des frais de scolarité favorisé non seulement la décision de scolarisation mais également sa durée et réduit les taux d'abandon.

q Emancipation économique des femmes

Les femmes sont souvent la cible prioritaire des IMF .Cette stratégie repose sur un triple diagnostic ; parmi les pauvres les femmes sont les plus vulnérables (faible dotation initiale, spécialisation du travail défavorable) ; elles sont généralement plus responsables dans l'utilisation des fonds (dépenses plus productives, hausse de revenu améliorant le bien être du ménage et des enfants) et enfin elles respectent mieux les plans de remboursement (plus forte sensibilité à la pression sociale, faible nomadisme financier). Cette émancipation n'est cependant pas toujours un résultat naturel et automatique des programmes de micro - finance

q Amélioration des conditions sanitaires

La maladie est un important facteur de vulnérabilité des familles pauvres. Elle obère le niveau de vie par l'interruption (temporaire ou définitive) du travail, par le coût des dépenses de soins et souvent par la réduction d'un patrimoine (vente d'actifs, dette) déjà faible. La micro - finance est à même d'améliorer les conditions sanitaires au sens large (nutrition, hygiène, prévention, soins curatifs, infrastructures collectives). Au-delà des services financiers adaptés, les programmes de micro - finance sont également l'occasion de faire passer des messages simples à l'occasion des réunions de groupe ou de certaines formations obligatoires (éducation sanitaire, campagne de vaccination soins prénataux et post nataux,.....) (Sources : Journées internationales de micro - intermédiation, Orléans, 13 - 14 Mars 2008).

VI. Quelques avancées peu discutables en matière d'impact

Les études d'impact de la micro - finance sur la pauvreté s'organisent principalement autour de deux problématiques complémentaires :

L'efficience des programmes à atteindre leur public - cible (Outreach) et l'efficacité du micro - crédit dans les trajectoires de sortie de pauvreté.

Sur le premier point, il a été maintes fois montré que les bénéficiaires des programmes de micro - crédit ne sont pas les populations les plus vulnérables. Ceci semble particulièrement le cas au Sénégal. Dans certains pays d'Asie (Vietnam par exemple), la détention d'actifs préalables (terres, bétails) serait discriminante pour l'accès au crédit.

Dans une revue de travaux empirique consacrés à l'Asie et à l'Amérique latine, Weiss et Montgomery (2005) dressent un constat globalement positif de l'impact des programmes de micro - finance sur la réduction de la pauvreté tout en soulignant les précautions méthodologiques nécessaire. La hausse de revenu associée à la participation à un programme de micro - crédit fait cependant l'objet d'un certain relativisme : la relation n'est pas toujours significative en particulier lorsque la taille du crédit favorise plutôt la consommation que l'investissement, l'accroissement du revenu est parfois corrélé positivement au revenu initial, l'impact est plus douteuse en terme de vulnérabilité face à des chocs (instabilité du revenu et de la consommation).

En élargissant le débat à d'autres aspects des OMD (promotion de l'éducation des enfants, amélioration de l'état de santé et émancipation des femmes) ; les faits suivants émergent (CGAP 2003b). Les quelques études consacrées à l'impact de la micro - finance sur la scolarisation indiquent plutôt une amélioration de la situation scolaire des enfants des familles clientes. Ces tendances sont observées selon des intensités variables en fonction des régions et des modalités de fonctionnement des programmes. Enfin, la discrimination vis-à-vis des jeunes filles ne semble pas significativement réduite et les résultats peuvent différer entre scolarisation primaire et secondaire (effet plus important dans le second cas) concernant la santé, il s'avère que les ménages clients connaissent une meilleure situation du point de vue de la nutrition, de l'hygiène et de l'état de santé par rapport aux ménages non - clients comparables.

Ainsi les bonnes pratiques d'allaitement des nourrissons set la participation à des campagnes de vaccination sont mieux intégrées par les participants aux IMF. Cela peut se traduire par des écarts significatifs et favorables des rapports poids - age et taille - âge pour les enfants de ces ménages. Il en est de même pour la diffusion des moyens contraceptifs. Par contre, il ne semble pas y avoir d'études disponibles sur la relation entres micro - finance et accès à l'eau potable ou plus généralement aux services d'assainissement. Concernant l'émancipation économique et sociale des femmes, les principales observations relèvent plus de changements psychologiques et d'attitude que d'une réelle autonomisation. Il est question de rééquilibrage des processus de décision au sein du foyer, d'une confiance et d'un amour - propre accru pour les bénéficiaires ou d'une meilleure appropriation des actifs productifs (terres par exemple). Les résultats sont plus tenus pour ce qui est de la participation à la vie collective (mobilisation politique, mandat électif...).

Il convient toutefois de rappeler qu'une mesure d'impact rigoureuse ne peut se satisfaire de quelques illustrations à caractère monographique.

Par ailleurs, les études qui utilisent l'instrumentation économique doivent obéir à des considérations méthodologiques permettant de traiter les principaux biais statistiques ; en particulier les biais de sélection et de localisation mais aussi la question de l'endogéneité des regresseurs. En règle générale, les approches les plus sérieuses (groupe de contrôle, variables, instrumentales...) donnent des résultats plus nuancés ou moins spectaculaires en termes d'impact sur la pauvreté.

Enfin, certaines comparaisons coût - efficacité1(*) d'actions variées vers les populations à faible revenu montrent que :

· l'utilisation des crédits est plus efficace chez les publics féminins

· le mode d'organisation des IMF importé (Grameen BRAC, PRODEM BANCOSOL)

· le micro crédit n'est pas toujours la meilleure solution (food for education, food for work programmes, micro - assurance pour les ménages à forte aversion pour le risque).

* 1 3Weiss et Montgomery 2005, opcit PP 410 - 412

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon