DEUXIEME PARTIE :
ANALYSE DU CYCLE
POLITICO-BUDGETAIRE AU CAMEROUN
Après un aperçu d'un début de
justification de l'existence d'une relation entre le calendrier
électoral et la politique budgétaire au Cameroun, il nous semble
propice dans la conduite de notre travail de procéder à l'analyse
effective du cycle politico-budgétaire au Cameroun.
Aussi la présente partie comporte t-elle
deux chapitres : le premier chapitre c'est-à-dire le chapitre 3 est
intitulé « Les déterminants du cycle
politico-budgétaire au Cameroun », révèle
à travers l'estimation d'un modèle économétrique
des variables susceptibles de présager une éventuelle
manipulation opportuniste et électoraliste du budget par les pouvoirs
publics Camerounais. Le deuxième chapitre c'est-à-dire le
chapitre 4 est quant à lui intitulé « Cycle
politico-budgétaire et constitutionnalisation économique» et
se base des conclusions du chapitre précédent pour évoquer
la pertinence de l'adoption de règles fixes en matière
budgétaire en particulilier et économique en
général dans l'optique de `lier les mains aux dirigeants
Camerounais'.
CHAPITRE III :
LES
DETERMINANTS DU CYCLE POLITICO-BUDGETAIRE AU CAMEROUN
La problématique de notre travail consiste à
mieux appréhender la causalité fondamentale qui existe entre le
calendrier et le budget. Une partie de cette justification nous a permis
d'évoquer une possible influence de l'agenda électoral sur les
variables budgétaires. Cependant, les résultats obtenus de
l'analyse graphique s'avèrent contrastés et ne permettent pas de
prendre une position assez précise. C'est pourquoi le présent
chapitre se permet d'apporter un affinement de l'analyse
précédemment faite, par le biais d'une analyse
économétrique. Celle-ci est basée sur un modèle
dûment choisi (section 1) et dont l'analyse des résultats
contribueront à infirmer ou confirmer les conclusions déjà
obtenues dans le chapitre 3.
I: LE CHOIX DU MODELE
Le but poursuivi dans cette section est de construire un
modèle économétrique permettant de tester l'existence
d'une relation de causalité entre les échéances
électorales et le budget au Cameroun, débouchant sur
l'éventualité d'un cycle politico budgétaire. Aussi nous
semble t-il propice avant d'expliciter le modèle en justifiant les
modifications qui lui sont apportées pour une applicabilité au
contexte camerounais, de s'arrêter dans un premier temps à la
présentation et la justification des variables utilisées dans le
modèle.
I. 1 : Choix et définition des
variables
L'étude de l'influence de l'agenda électoral sur
les prévisions budgétaires au Cameroun nécessite la prise
en compte de bon nombre de variables.
I
1.1 : La variable dépendante : une variable
budgétaire
La variable à expliquer dans notre modèle est
une variable budgétaire. Dans le cas d'espèce, nous utilisons les
dépenses et les recettes dans la mesure où elles constituent les
principales variables que les gouvernants ont l'habitude de manipuler aux fins
électoralistes. Ce choix se justifie également par
l'intérêt que les dépenses ont le plus souvent
suscité auprès de nombreux auteurs. Ainsi, Tufte (1978) porte ses
études sur les dépenses de sécurité sociales aux
Etats-Unis. Spafford. (1981) et Foot (1971) montrent que les
dépenses de constructions routières augmentent à
l'approche des élections au Canada. Blais (1978) relève
l'impact du secteur agricole sur les élections au Canada.
L'établissement explicite de l'influence du calendrier électoral
sur le budget au Cameroun nécessite une focalisation autant sur les
dépenses que sur les recettes budgétaires. De plus, il
apparaît nécessaire de procéder également comme au
niveau de l'analyse graphique à une estimation des dépenses des
principaux départements ministériels d'une part et d'autre part
d'appréhender le comportement des principales recettes à travers
une estimation des recettes fiscales. Les variables dépendantes se
déclinent donc en :
A-Les
dépenses
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